Il est vrai que les efforts entrepris dans d'autres villes marocaines restent louables et où, de jour au lendemain, de bons gestionnaires ont crée le miracle. Les exemples sont nombreux. On se contentera ici de citer la capitale de la Chaouia dont on a voulu faire, à une certaine époque, une ville impériale. Mais qu'en est-il d'autres qui languissent dans la morosité et la crasse, telles la ville d'El Jadida ? Elle n'est pas unique en son genre et dans sa malchance. Elle se caricature en un tableau ridicule, lamentable et dont les coups de pinceau sont donnés à tout va avec des couleurs sans nuance en chaleur. L'architecture est anachronique avec des hauts et des bas. L'état de ses artères est lamentable. Les égouts empestent le centre- ville et les environs. La saleté et la crasse sont son lot quotidien. De véritables parkings sont inexistants pour une ville en croissance permanente et en intense activité. Au grand bonheur des propriétaires des camions de dépannage et de notre police. Cette réhabilitation de la ville trompe l'œil Le projet était bidon. Comme tant d'autres conçus avant lui dans le passé. Les Jdidis ont toujours en mémoire cette fameuse place Hansali, aménagée à coup de milliards de centimes, et détruite par la suite pour être inappropriée. Du vrai gaspillage ! Tout le monde avait trouvé son compte. Le projet avait été imposé par le gouverneur de la province, à cette époque, sans que le conseil municipal y mette son avis. Mais, comme disait l'autre, le vin était tiré. Il ne fallait que le boire ! Si l'initiative de la réhabilitation du centre-ville était impérative, en raison du classement par l'UNESCO de la cité portugaise patrimoine universel, il faut avouer, d'après des spécialistes, que la volumineuse enveloppe budgétaire consacrée à ce projet ne correspondait nullement à la réalité des travaux exécutés. Dès le lancement des travaux, on en a vu de toutes les couleurs : une main-d'œuvre non spécialisée, recrutée au «mokef» pour un salaire dérisoire, de poussifs marteaux piqueurs loués d'on ne sait où, un carrelage de qualité piètre non coûteux, et qui, dès les premières gouttes de pluie tombées, s'est relevé; et j'en passe. Le réaménagement de l'avenue Annasr est aussi un exemple criard de supercherie. La réfection des avenues et des rues de la ville est devenue la spécialité de tous les conseils municipaux qui se sont succédé à la tête de la ville. Le conseil contracte un crédit du FEC, retape sommairement les artères pour les voir immédiatement détériorées après. Pendant ce temps, c'est le pauvre citoyen qui règle la facture. Et dire que c'est dans des projets bidon que sont dilapidés les deniers publics ! Alors qu'entre temps, des jeunes, dans l'oisiveté totale, et la ville ont besoin de projets solides et bien réfléchis.