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Jawhara, un festival aux airs de fête populaire
Publié dans Eljadida 24 le 17 - 07 - 2012

Bien que la petite ville d'El Jadida ait tendance à être affublée d'une réputation de ville morne, et bonne pour les retraités, cette dernière essaie malgré tout de refléter les dimensions de son expansion économique galopante, et tente d'affirmer son statut de centre économique majeur.

Le temps d'une semaine, la ville s'est sentie l'âme d'une métropole, et a orgueilleusement mis en avant la seconde édition de son Festival International Jawhara, qui s'est tenu du 1er au 7 Juillet et a été l'occasion pour la Province de faire étalage de moyens conséquents aux yeux de la population jdidie, et des nombreux vacanciers de passage au cours de cette période estivale.
Pas moins de 10 millions de Dirhams ont été mis à disposition du festival. Et grâce à l'implication poussée du Gouverneur de la province dans l'organisation, les organisateurs ont pu bénéficier d'un soutien complet et exceptionnel de la part des autorités locales.
L'immense scène de l'Hippodrome visible à l'entrée de la ville, n'est que l'illustration la plus visible de l'intérêt de la Province pour ce genre d'évènement, censé attirer l'attention vers la ville et lui offrir une carrure plus imposante sur la cartographie nationale.
Le petit bourg qui devient une ville, s'est démené pour offrir un spectacle capable de redorer le blason d'une région, davantage réputée pour sa citrouille que par sa stature de dragon aux portes de Casablanca.

Le coup de pouce du Cheikh

Le démarrage des festivités se devait d'être à la mesure de l'importance de l'évènement pour la région. La ville s'est offerte un soutien de poids : sa labélisation par le groupe Rotana, qui a usé de ses ramifications au Machrek et dans le Golfe pour attirer quelques stars de la scène orientale sur les estrades Doukkalies.
C'est ainsi que la plantureuse Rola SAAD, star libanaise à la voix certes charmante, mais aux formes plus éloquentes aux yeux de la populace de la région, a fait bouger le public avec sa voix sensuelle, qui n'a pas manqué de faire la joie des nombreux jeunes, aux hormones rugissantes, présents dans les rangs du public.
La ville a su se montrer reconnaissante de la venue de l'artiste, en lui remettant une récompense des mains de l'ancien ministre Moncef Belkhayt, et de l'ancien champion olympique Hicham El Guerrouj, qui ont vu leurs hommages à la star ternis par un lancer d'œufs au cours de sa seconde prestation sur la scène d'Azemmour.
Il semble en effet que "la 7ay7a music" du groupe Hoba Hoba Spirit, qui a précédé la prestation de la libanaise, a eu tendance à échauffer l'esprit rebelle de la jeunesse jdidie, et que ces derniers ont été bien vite fatigués par ces mimiques un peu trop “bitchy” et frustrantes pour un public presque en rut.
De plus, pour ne décevoir personne, son compatriote Fares Karam a assuré la parité des sexes dés le lendemain face au public de l'Hippodrome. Sur le champ de course hippique, l'étalon a poussé à l'émoi un public majoritairement féminin, qui n'a pas fini de s'exalter aux sonorités de sa charmante voix.
Pourtant, sur les terres Doukkala, rien ne peut surpasser l'amour de la populace pour la musique populaire marocaine, et notamment, le chaâbi.

Dardication et autres coups de Kamanja

Si Latifa Raafat avait la dure tâche de tenir la réputation marocaine face à la déferlante libanaise sur la scène de l'Hippodrome, la scène d'Azemour semblait être une zone scrupuleusement défendue par nos nationaux. Le “badboy” doukkali de la musique chaâbi, Abdelaziz STATI, a eu droit à une affluence monstre, et a transformé la scène Azemmouri en lieu de pèlerinage pour tout amateur de kamanja de la région.
Même accueil pour Bouchaib JDIDI, autre star du Chaâbi qui s'est vu accompagner par sa fille, et qui a offert aux jdidis une soirée à l'ambiance qu'on aurait confondue avec un des nombreux mariages qui émaillent la saison estivale.
Les jeunes de Ribab Fusion, ont apporté un peu de blues et de country berbères au côté de la célèbre diva de l'Atlas, la très énergétique Najaat Atabou, qui a mis le feu à un public tout acquis aux productions artistiques nationales. Cependant, il reste que le point culminant du festival, a été atteint par le phénomène du monde du rai, l'algérien “Cheb Bilal”, qui a une fois de plus battu tout les records en attirant un public monstre, en provenance des quatre coins du royaume.

La Bilalmania au rendez-vous :

Si le nombre de 300.000 spectateurs avancé par l'organisation, est largement discutable au vu de l'espace offert, il reste que le succès du chanteur algérien est indiscutable. Les longs bouchons en provenance de Casablanca, et l'inflation exceptionnelle des prix des transports publics, ne sont qu'une légère illustration de l'invasion exceptionnelle de centaines de jeunes en maillot rajaoui et wydady, dopés au célèbre “karkoubi”, qui sont venu acclamer l'une des stars les plus célèbres parmi les classes prolétaires marocaines et qui s'est produit pour la seconde fois sur la scène de Jawhara. “On a programmé Bilal à sa demande personnelle, il a voulu avoir la chance de rejouer une seconde fois devant le publique jdidi” a déclaré le directeur artistique Issam Kamal, en ajoutant, “l'artiste nous a assuré que seule sa rencontre avec son public compte et que « d'rahams » pour lui, passent au second plan. ».
Cet attachement s'est traduit par le vent d'émotions que l'algérien à réussi à tirer de ses enfants de chœur, les poussant aux larmes avec des titres comme “Mimti” ou en les faisant chanter sur quasiment tous ses titres.
Sa popularité est telle, qu'il aurait pu quitter la scène et laisser le public chanter à lui seul toute sa discographie.
À noter aussi que l'Algérien a refusé de tenir le drapeau marocain face au public, “La sacralité du drapeau ne doit pas être ternie par sa politisation au cours des évènements de masse”, a t-il justifié au cours de la conférence de presse qui a précédé le concert de quelques heures.
Cette importante affluence à donner du fil à retorde au service de sécurité qui s'est bien débrouillé pour drainer le flux record vers le centre ville, ou les commerçants, notamment les snacks, ont pu tourner à plein régime jusqu'au petit matin.
Certes, le public "bilalien" n'est pas tout à fait aux standards du luxueux resort Mazagan qui fait la fierté de la ville, mais ces derniers ont été friands des nombreux appartements loués par les jeunes chômeurs porteurs de clés, qui profitent de la saison estivale pour se trouver une entrée d'argent bienfaitrice.
El Jadida semble s'être engagée dans une mue qui la pousse petit à petit à s'affirmer plus en tant que pôle économique, que simple lieu de villégiature pour les classes populaires.
Cette brise d'émotions et de musique, offre aux populations de la ville, un exutoire de divertissement qui est le bienvenu, notamment chez la jeunesse locale.
Les nombreuses activités parallèles à l'animation musicale, ont contribué à la mise en valeur de la ville pour les touristes festivaliers, notamment avec des ateliers artistiques pour les enfants, un skate parc et des tournois sportifs sur la plage.

Le Tremplin vers le grand nul part.
Il faut le dire, la période du festival n'est malheureusement qu'une forte fièvre, qui prend de temps en temps les responsables de la ville, qui troquent tout d'un coup leurs fébrilités bureaucratique, pour devenir des militants culturels « souriants » et « dynamiques ».
En effet, le Tremplin est censé offrir aux jeunes talents de la région, une chance de trouver un espace d'expression et un coup de pouce pour démarrer leurs carrières. Ce dernier bénéficie d'une forte activité underground, qui a réussie à survivre jusque là au manque de moyens offerts par les pouvoirs publiques pour la promotion de la chose culturelle. Or, si le tremplin est une avancé importante, qui donne de l'espoir à ces jeunes artistes, ce dernier ne semble être qu'un épisode estivale, pour calmer les ardeurs de la jeunesse, et les renvoyer à une longue hibernation culturelle, ou la galère habituelle finit par reprendre le dessus…comme d'habitude.
Les gagnants se voient certes promettre la production d'un single et une petite place sur le programme de l'année prochaine, mais ceci est insuffisant pour aider à la création d'une activité artistique à même de participer à la mise en valeur de la ville.
En effet, le manque d'un suivi de la part des autorités, se traduit par un manque d'espaces de création pour les artistes, et une absence de manifestations régulières qui puissent leur permettre de rencontrer leur public.
Face aux difficultés, la communauté artistiques jdidi tente, tant bien que mal, de mettre à profit les faibles soutiens dont elle dispose, et attend que les initiatives tel que Jawhara, soient le début d'un réel intérêt pour leurs travail et pour la promotion de la région.


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