En marge de l'exposition « Patrimoine Immatériel » qui aura lieu à Ouarzazate et El Jadida, nous avons jugé utile de rencontrer Mr Mohamed Morchidi, pour en savoir plus sur l'homme, la communauté internationale « critique photo » à laquelle il appartient, ainsi que sur les événements passés et à venir du groupe. 1) Qui est Mohamed Morchidi ? Photographe amateur ,né a rabat en plein été de 1962 , j'ai passé mon enfance entre Salé et Rabat en faisant le va et vient de bouregreg (mon bouregreg) ; ma première école s'appelait Bab Er-rih(portail du vent) , puis une autre s'appelait Es-sour ( le Mur), distante de plus de 5 km de notre demeure ,et entre Es sour et Er rih, y avait pas mal de courants enfantins , en CM2 on m'a dérobé ma petite Kodak à la récréation ,avec un livret de collection des anciens timbres poste lors d'une exposition organisée par l'école ; Monsieur EL BOUZIDI LE Directeur de l'école Es- sour , que Dieu ait son âme m'a promis de faire le nécessaire , et depuis j'attends la récupération de ma collection et de ma petite chambre noire. Apres c'était « El Ayoubi » le fameux collège de Salé ; et je salue à l'occasion mes anciens amis d'El Ayoubi et je les invite à venir chercher leurs photos de l'époque avant de les scanner et les lancer sur le net. Après El ayoubi, j'ai regagné le rive gauche de Bouregreg, pour entamer des études de commerce et comptabilité au lycée des orangers, pour atterrir ensuite à la faculté des sciences économiques de Rabat, je suis cadre dans une Banque, et je suis père d'un garçon et d'une fille. 2) Que représente la photographie pour vous ? Pour moi la photographie reste un point d'intersection ou convergent tous les langages visuels, en d'autre terme la photographie, représente en elle même toutes les formes d'expression que je dois aller les chercher dans les autres arts visuels ; elle est capable aussi de nous permettre d ‘écrire et de décrire le quotidien avec différentes manières pour pouvoir réaliser divers lectures et divers regards. 3) Comment avez-vous eu l'idée de votre exposition photographique ? Je suis membre d'une communauté de photographes amateurs et professionnels qui se rencontrent régulièrement sur un site internet de photographie appelé « critique photo »,le site nous offre pas mal de possibilités de contact et de communications pour échanger nos expériences discuter nos réalisation et nos projets , critiquer nos travaux photographiques , et vu la qualité humaine et la valeur artistique de ces photographes ,j'ai proposé à un petit groupe d'entre eux qui travaillent sur le scènes de rue de quitter leurs écrans et de sortir du virtuel au réel et comme ça j'ai commencé à coordonner avec un ami du groupe qui est Denis Gadenne , un photographe de talent qui cumule plus de 40 ans d'expérience photographique et de recherches en technique argentique et numériques pour organiser une première rencontre photographique au Maroc ,et qui a été couronnée par cette exposition photographique qui est devenue itinérante depuis son inauguration à Rabat avec la présence des auteurs et leurs amis, et par la même occasion je tiens à remercier les animateurs de l'alliance franco marocaine de Rabat qui ont bien aimé de participer à cette première rencontre en nous aménageant leur espace d'exposition . 4) Pouvez-vous nous expliquer les thématiques de votre exposition ? Le thème de cette exposition collective parle de lui même, je l'ai proposé aux participants pour que tout un chacun des photographes offre sa propre vision sur les scènes de rue qui attirent son œil, et pour leur faciliter la tache on a du ajouter une autre expression complémentaire et non délimitant pour rendre les scènes de rue plein de vie ; malgré les différents lectures qu'on peut faire devant une telle photo ou devant tout le travail d'un tel participant. Ainsi notre collectif des photographes participants travaille en général sur les scènes de rue, sachant que sur notre site (critique photo) il ya des photographes de studio, d'autres qui travaillent sur la nature, l'architecture, les oiseaux, et d'autres sont omniprésents. 5) Pourquoi avez-vous intitulé votre exposition « Scènes de rue, scène de vie » ? Parce que nos exposants en grande majorité sont des fans des scènes de rue ; et intituler l'exposition ainsi ,c'est pour tracer des belles perspectives entre les scènes de rue et les scènes de vie chez les lecteurs de notre exposition d'une part ;et d'une autre part ,c'est faire sentir l'auteur ou l'exposant que son travail est apposé avec beaucoup d'estime et d'encouragement . 6) La photographie en noir et blanc parle le langage de l'ombre et de la lumière. Pouvez-vous nous expliquer davantage votre idée ? En principe , la photographie puise son fondement de l'écriture par lumière ,cette écriture est qualifiée de nous permettre ,en générale, un langage exprimé par l'ombre et la lumière ;et ce langage photographique via l'ombre (obscurité) et la lumière c'est comme le langage binaire en quelque sorte ,soit le courant passe soit il ne passe pas .dans la photographie en principe ,c'est la même chose ,soit la lumière passe soit elle ne passe pas ; mais dans ce cas le photographe reste maitre de ses outils de travail pour créer son propre message (ou langage) photographique à travers les techniques que lui permettent ces outils et a travers son bagage intellectuel et son rapport à la société. 7) Pouvez-vous nous expliquer votre idée sur la photo qui ne se répète jamais ? Je peux parler même des instantanés de la même journée ,de la même heure ,de la même minute, qui ne se répètent pas ,autre que l'angle de prise de vue , la pose , le ou les sujets photographiés ,la quantité de lumière recherchée ,le cadrage ;il ya l'auteur, chaque photographe peut concevoir derrière son viseur ,sa façon de prise de vue d'un même sujet ,surtout chez les photographes des scènes de rue, on touche bien de prés cette différence entre ces séquences photographiques du même sujet photographié en même temps, et par différents photographes . 8) Et le photographe qui doit voir et regarder les icônes et les symboles comme des photos … Ou bien l'inverse, on peut garder (regarder) des photos comme des icones ou symboles. Si je vous ai parlé de cette expression propre à chaque photographie, c'est que chaque photo pour moi est chargée ou doit être chargée de symboles et significations ; du point de vue philosophique ou sémiologique la question est un peu piquante, et nécessite toute une étude bien détaillée. mais à mon avis le sujet photographie s'use avec le temps quelque soit sa nature, mais persiste comme une icône, peut être une simple icône des photographies de souvenirs , peut être une icône spirituelle ,historique ,culturelle ou simple icône pour mémoire personnelle. C'est une expression qui change d'une photographie à une autre ou d'un sujet photographié à un autre suivant la dimension sentimentale et le degré de relation sentimentale avec le sujet photographié ;aussi elle peut présenter une trace dans notre vie ou empreinte dans notre mémoire c'est à dire une simple icône photographique illustrant un instant du passé. Et pour vous exprimer bien ce que je viens de dire , je garde encore des photographies de mon grand père , de ma grande mère ,de mes oncles que j'avais pris en photo à une époque bien déterminée ,ou passé, et ce ,dans des lieux que je connais, et lorsque je reviens sur ces images je ne me trouve pas parfois , ces gens qui « m'appartiennent » ne sont plus aujourd'hui ,et ils ne reflètent pour moi que des instants du passé et non pas une réalité d'aujourd'hui ,et la valeur de ces images je la trouve bien dans cette icône qui me procure de la nostalgie à cet instant de ce passé ; en tant qu'auteur ou photographe je ne garde à présent que des empreintes ou traces d'un instant ,d'une vie passée d'une ou plusieurs personnes qui me sont proches, ou si tu veux une icône photographique qui reflète un passé qui m'appartient.et qui exprime bien que le photographe peut mettre à l'éternité l'instant photographié mais son sujet photographié reste loin d'être eternel. 9) Comment expliquez-vous cette recherche incessante de « la photo parfaite » ? Pour moi la photo parfaite c'est comme un mirage, elle n'existe pas, d'ou cette recherche incessante chez les photographes de ladite photo parfaite, elle est dans leurs inconscients, cherchée partout, et avec les moyens techniques et logistiques possibles ; ils arrivent à atteindre des instantanés parfaitement photographiés, mais la photo parfaite reste manquante dans chaque récolte photographique. Le photographe peut avoir des meilleures photos suite à persévérance, à son audace et circonstances de la capture de ses photos, puis il dénombre ses préférées parmi ses meilleures photos, mais sa photo parfaite reste dans son inconscient, à programmer pour ses prochaines aventures. 10) Comment expliquez-vous votre présence parmi ces artistes francophones de l'exposition ? Je dois compléter alors l'une de vos questions précédentes ,l'idée est venue a partir de mon adhésion au site « critique photo » et lorsque j'ai proposé une rencontre réelle au Maroc aux photographes dudit site ,j ‘étais le seul marocain parmi des membres francophones de nationalité française ,italienne, suisse et canadienne,…et comme ç a j'ai pris le risque d'initier cette rencontre sachant que ces photographes participants m'ont bien aidé financièrement et moralement à la réalisation de cette rencontre devant un manque total de subventions ou soutiens, ils ont mis tous la main dans la poche pour attaquer les frais d'impression du catalogue ,affiches , cartes d'invitations et même le diner de leur réception.et pourtant j'ai pu faire participer des photographes marocains lors du deuxième accrochage avec mes propres moyens du même exposition à Ouarzazate au centre national du patrimoine architectural (voir exposition en ligne) et c'est l'occasion de resaluer chaleureusement le Directeur du centre Monsieur Bousaleh Mohamed et le photographe M'hamed Barjali de leurs accueil à Ouarzazate et de resaluer ainsi les dix artistes photographes francophones qui ont participé à cette aventure, pour leur confiance en ma personne et leurs courage de venir jusqu'au Maroc par leurs propres moyens pour me partager à la fois la joie et le risque de l'événement. 11) Voulez-vous nous parler de votre appareil photographique ? Je préfère vous parler de mes outils de travail plutôt que de mon appareil au singulier, et se sont ces outils –appareils qui me procurent des images construites à ma façon, sinon je ne me souviens plus du nombre ou marque des appareils photo (appareils argentiques) que j'ai utilisé depuis que je commençais la découverte de cette magie qui est la photographie. Et jusqu' ‘a présent je préfère rester un pratiquant aussi argentique que numérique ou semi numérique ,puisque je me trouve obligé d'aller scanner mes négatifs archivés ou nouvellement développés chez un laboratoire numérique pour faciliter la diffusion et l'échange de mes photos on line. 12) Votre dernier mot ? Franchement je n'aime pas cette terminologie « le dernier mot » …personne ne le détient je crois .Mais j'aimerais bien vous parler de nos reves, nos projets collectifs, expositions et rencontres ultérieurs …. Nous somme entrain de préparer deux expositions photographiques collectives sur le thème du « patrimoine immatériel » en octobre 2011 et en décembre 2011. Les expositions regrouperont des photographes marocains et étrangers. Et par la même occasion nous vous invitons à nous suivre et nous partager cette nouvelle aventure. Pour l'année 2012 ,nous pensons sérieusement à la deuxième rencontre photo de Rabat ,et j'ai déjà entamé les premiers contacts et démarches préparatifs , le groupe d'amis photographes a commencé aussi à chercher son agenda de 2012 ,à lister ses besoins , à préparer ses photos pour une nouvelle exposition collective ,et on souhaite bien que cette seconde édition soit meilleure Inchaallah que la précédente.