L'exposition photos «Femmes artistes au-devant de la scène» de Leila Alaoui est programmée durant l'événement Las Noches del ramadan à Madrid. L'artiste nous en parle. Après avoir exposé dans plusieurs pays étrangers après une avant-première en mars à Casablanca, votre exposition «Femmes au-devant de la scène» est actuellement à Madrid. Que représente pour vous cette étape ? C'est une exposition qui voyage beaucoup et je suis très contente de la présenter en dehors du Maroc. C'est toujours intéressant d'écouter des points de vue différents et rencontrer de nouveaux publics. L'échange culturel avec les Espagnols était très intéressant pour moi. Durant le vernissage, jeudi dernier, un groupe de femmes marocaines s'est déplacé pour découvrir l'exposition. Comment ont-elles réagi ? Elles étaient très surprises de voir des artistes comme Najat Attabou photographiées de la sorte. Elles ont beaucoup apprécié l'exposition. Durant la rencontre, je leur ai expliqué ma démarche et le concept de ce projet. Elles m'ont posé des questions intéressantes et certaines m'ont fait remarquer que toutes les artistes qui se sont livrées au jeu ont un regard mélancolique. Elles se demandaient pourquoi ce regard. C'était la première fois qu'on me faisait part de cette remarque. La photographie sort des inconnus de l'anonymat. Pour votre série de portraits d'artistes, ce sont des personnages publics qui se livrent au jeu de votre objectif. Qu'est-ce qui explique cette démarche ? Cette série de portraits a été motivée par le constat qu'il existe très peu de femmes artistes dans notre pays. Lorsque j'avais commencé à travailler sur les portraits d'artistes, je me suis retrouvée avec à peine un tiers de femmes. Le monde artistique est très masculin au Maroc. J'ai donc décidé de leur rendre hommage en consacrant toute une série qui leur est dédiée . En réalisant cette série de photographies de femmes artistes, avez-vous rencontré des difficultés particulières ? Tout s'est très bien déroulé, je n'ai eu aucun malentendu avec les artistes. Elles étaient toutes à l'aise et disposées pour cet exercice. Il y a même des anecdotes sympathiques que je pourrais raconter : avec la photographe Lamia Naji, par exemple, j'avais peur qu'il y ait un problème, car c'est difficile de prendre une photographe en photo. J'étais stressée, car j'avais entendu parler de son tempérament difficile et j'avais le trac. Finalement, c'était l'une des photos les plus réussies.