L'activité du secteur ciment a été particulièrement impactée durant l'année 2020, suite à la propagation de la Covid 19 et les mesures gouvernementales mises en place pour y faire face. Bien que la pandémie se soit poursuivie en ce début d'année, les mesures mises en place ont permis de poursuivre l'activité dans le secteur de la construction. « En effet, au cours des neufs premiers mois de l'année 2021, le lancement de la campagne de vaccination, la forte baisse de la gravité et de la fréquence des infections à la Covid-19 ont permis une nette reprise de l'activité économique, et principalement de l'activité de construction », annonce CDG Capital dans une récente publication. Côté chiffres Ainsi, le cumul des ventes de ciment à l'échelle nationale à fin septembre 2021 se sont élevées à 10,2 MT, en hausse par rapport à la même période de 2020 (+18,3%). L'évolution positive des volumes de vente, déjà enregistrée au cours du premier semestre de l'année, s'est également poursuivie au troisième trimestre. Dans ce sillage, le chiffre d'affaires consolidé des cimenteries cotées à la bourse de Casablanca s'élève à 8,7 Mds de DH à fin septembre 2021, contre 7,4 Mds de DH une année auparavant. « Une évolution tirée principalement par effet volume », expliquent les analystes. A fin juin 2021, l'EBITDA des cimenteries cotées a augmenté de 18,9 % à 3,1 Mds de DH contre 2,6 Mds de DH une année auparavant. La hausse est essentiellement due au bon développement opérationnel et en particulier à la croissance significative des volumes de ventes dans tous les métiers. Cependant la marge EBITDA a régressé de 1,7 point suite à une forte inflation des coûts non impactée dans les prix de vente. En effet, sur les six premiers mois de l'année 2021, le coke de pétrole principal intrant utilisé dans la production de ciment, a vu son prix augmenter de 86,3% passant d'un prix moyen de 41,7 USD/T sur la période Janvier-Juin 2020 à 77,7 USD/T sur la même période une année après. Au final, le résultat net part du groupe du secteur a connu une amélioration de 160,1% pour s'établir à 1,6 Md de DH, soit une marge nette de 27,0%. Un niveau qui est certes largement supérieur au niveau enregistré à la même période de l'année dernière. Rappelons que cette forte hausse, est due d'une part à la non récurrence des dons octroyés au fonds Covid19 (Le groupe LafargeHolcim et Ciments du Maroc ont effectué des dons respectivement de 500 MDH et 100 MDH) et d'autre part à la forte progression des ventes de ciments. Quid des perspectives ? Dans ce sens, les analystes de CDG Capital prévoient une évolution positive des ventes de ciments de l'ordre de 13,6% pour l'année 2021 contre 7,6% initialement prévu. La demande de ciment au Maroc devrait, d'après-eux, être soutenue en raison de : Une reprise régulière de l'économie nationale +15,2% du PIB au T2 2021, et +5,9% au T3 2021 L'assouplissement progressif des mesures contre la Covid-19, suite à une campagne de vaccination réussie ; Reprise des activités dans le secteur immobilier et en général de la construction. En effet, à fin septembre 2021, les ventes de ciments (principal indicateur pour mesurer le rythme de reprise dans le secteur de la construction) se sont appréciées de 18,3% en glissement annuel. Les dépenses de l'Etat dans les infrastructures seraient de bon augure pour les producteurs de ciments. En effet, lors de l'approbation de la loi de finances 2022, le gouvernement a annoncé son plan de promotion des investissements publics en allouant un montant de 245 Mds de DH pour cette année, soit une progression de 6,5% comparée à l'année d'avant. L'ensemble des producteurs de ciments devraient cependant être confrontés à une forte hausse des coûts des matières premières en raison du fort renchérissement du petcoke, du fret, et du fuel. Négocié à fin août 2021 au prix de USD 91,2$/T, le petcoke est largement plus cher que la moyenne des dix dernières années soit 60 USD/T. « A notre sens, les coûts variables des cimenteries devraient rester sur une tendance haussière en raison de la flambée des coûts de l'énergie », informent les analystes. En effet, selon les chiffres publiés par Bloomberg, le prix de petcoke a augmenté de 66,3% entre 2020 et 2021 pour atteindre 91,2 USD/T. A noter que la parité dollar/dirham a atteint sur les six premiers mois de l'année 2021 une moyenne de 8,94, soit une baisse de 6,7% comparé à la même période en 2020. De ce fait, vu que les prix des combustibles et du fret sont libellés en dollars, la hausse des coûts des matières premières devrait être compensée par la baisse de la parité dollar/dirham.