Ciments du Maroc a enregistré une croissance de 17,1% en glissement annuel de son chiffre d'affaires consolidé qui s'établit à 1 985 MDH. A fin juin, la consommation nationale de ciment a bondi de 24,4% en glissement annuel, et de 1,1% par rapport à juin 2019. Les analystes de CFG Bank ont revu à la baisse leurs prévisions de croissance du chiffre d'affaires du groupe pour tenir compte d'une perte de parts de marché sur le S1-2021. Alors que l'industrie de la construction a connu une forte reprise au S1-2021, dynamisant la consommation de ciment et de béton pour connaître une reprise plus rapide qu'initialement anticipé (la consommation de ciment est en hausse de 19,2% en glissement annuel à fin août), Ciments du Maroc a sous-performé l'industrie , perdant ainsi des parts de marché par rapport au S1-2020. D'après CFG Bank, la reprise de la consommation de ciment a été plus forte dans les régions les plus développées du Maroc (régions du centre et du nord) et a donc davantage profité à LafargeHolcim Maroc qu'à Ciments du Maroc. L'effet de saisonnalité résultant d'une période estivale généralement plus chargée peut entraîner une hausse des ventes au S2 par rapport au S1. Par conséquent, le groupe pourrait surperformer nos nouvelles estimations de chiffre d'affaires pour l'exercice 2021E. Sur l'ensemble de l'année, les analystes anticipent une croissance de 9,9% de son chiffre d'affaires consolidé à 4 068 MDH (vs. 3 702 MDH sur l'exercice 2020 et 3 998 MDH sur l'exercice 2019). « Par ailleurs, et contre nos attentes, le groupe a enregistré une amélioration de 1,1 point de sa marge d'EBITDA. Ainsi, et malgré l'envolée des coûts de Petcoke, la marge d'EBITDA consolidé du groupe s'établit à 45,6% (vs. 44,6% sur S1-2020 et CFG FY-2021E : 48,2% », notent les analystes. Et d'enchaîner : « Nous tenons à souligner qu'étant donné que nous anticipions une baisse de la marge d'EBITDA du groupe, nous pensons que les niveaux de marge opérationnelle de CMA sur le S1-2021 sont très bons compte tenu des prix actuels du Petcoke. Nous ne modifierons pas nos prévisions de marge opérationnelle pour le moment car nous pensons toujours qu'elles devraient baisser sur l'exercice 2021 par rapport à l'exercice 2020 ». Ils attendront plutôt la publication des comptes S1-2021 complets avant d'éventuellement revoir à la hausse les prévisions de marge opérationnelle si besoin. Enfin, le résultat net consolidé ajusté de CMA est passé de 499 MDH sur S1-2020 à 593 MDH sur S1-2021 (+18,9% YoY), soit une marge nette de 29,9% (vs. 29,4% sur S1-2020 et CFG 2021E de 25,9% ) D'un point de vue fondamental, les analystes pensent que la hausse du cours de l'action du groupe depuis le début de l'année (+11,7 %) n'est pas justifiée. « En effet, nous ne pensons pas que le cours actuel de l'action intègre pleinement le risque que représente pour le groupe la nouvelle usine de LHM à Agadir. Ainsi, et comme l'action CMA se négocie actuellement à des multiples prospectifs EV/EBITDA 2021E et 2022E de 13,0x et 12,4x respectivement, nous pensons que ces multiples de valorisation sont relativement élevés par rapport à la valeur intrinsèque de l'entreprise et que l'action est actuellement surévaluée ». Par conséquent, il est recommandé de vendre le titre sur la base d'un objectif de cours de 1 465 DH, ce qui induit un potentiel de baisse de 21,9%. Cependant, compte tenu de l'importante position de trésorerie positive de la société, il n'est pas exclu la possibilité pour CMA de (i) distribuer à nouveau un dividende exceptionnel à court ou moyen terme (le paiement moyen sur les 4 dernières années est de 152%), et /ou (ii) envisager de nouvelles opportunités de croissance externe qui contribueraient à améliorer ses perspectives de croissance. Si le scénario d'un dividende exceptionnel se matérialise à nouveau cette année, et si la distribution du groupe atteint à nouveau 150%, cela impliquerait un dividende par action de 100 DH, soit un rendement de 5,3% qui est l'un des plus élevés de la Bourse de Casablanca.