Ciments du Maroc a évolué au courant 2020 dans un contexte marqué par la pandémie de Covid-19. La consommation de ciment a atteint son plus bas niveau durant ces treize dernières années. « Ainsi, grâce à une reprise plus vigoureuse que premièrement anticipée, la consommation de ciment aura baissé de seulement 2,4% YoY durant le S2-2020 (+21,4% par rapport au S1-2020) », rappellent les analystes de CFG Bank dans le Stock Guide Marché Actions 2021. Par conséquent, la consommation de ciment s'est élevée à 12 264 kT en 2020, son plus bas niveau depuis 2007. Impactée par la pandémie de Covid19, la consommation de ciment a atteint son plus bas niveau durant ces treize dernières années. Elle ne devrait retrouver un niveau proche de 2019 qu'en 2022 E. Perspectives de croissance à long terme du secteur cimentier : « Malgré la reprise espérée du marché en 2021 E (+8,9% vs. +25,4% à fin mai 2021), il convient de souligner que la croissance du secteur devrait revêtir un caractère modéré et rester inférieure aux niveaux observés sur la dernière décennie (TCAM 2000-2019 de 10,6%) », notent les analystes. Leurs différents scénarii de croissance économique et hypothèses de pic de consommation de ciment par habitant, les conduisent à estimer la croissance à long terme du secteur dans une fourchette comprise entre 1,5% et 3,0%. Ils retiennent le scénario central d'une croissance à long terme de 2,2% par an. Quid de Ciment du Maroc ? Porté par une reprise anticipée du marché cimentier en 2021 E, ainsi que par la bonne dynamique des régions du Sud où Ciments du Maroc jouit d'un quasi-monopole, le groupe sera à même de gagner des parts de marché en 2021 E. Cependant, la mise en exploitation de la nouvelle usine de LHM à Agadir devrait mettre en péril la position du groupe dans les régions du Sud. « En effet, nous pensons que CMA devrait commencer à enregistrer des pertes de marchés graduellement à partir de 2022 E en raison (i) de la montée en puissance de la nouvelle usine de LHM ainsi que (ii) de la potentielle ouverture d'une usine d'un nouvel opérateur dans les régions du Sud », expliquent-ils. CMA serait en mesure de faire face à la concurrence accrue si les projets récemment acquis venaient à être construits sur les années à venir (acquisition de deux filiales d'Anouar Invest pour un montant total de 754 MDH, cf. company profile). Cependant, il est à souligner qu'en l'absence d'informations concernant les récentes acquisitions du Groupe, les analystes n'ont pas tenu compte de leurs potentiels impacts sur l'activité de CMA. Leurs prévisions financières ont été construites sur la base d'une reprise graduelle de la consommation de ciment à partir de 2021 E. En effet, après une année caractérisée par le lourd impact de la pandémie et une baisse de 10,0% de la consommation nationale de ciment, ils estiment à +4,8% le TCAM de la consommation de ciment sur la période 2020-2023 E. En effet, d'après ce qui précède, le marché devrait renouer avec la croissance durant les années à venir, avec notamment une progression de 8,9% en 2021 E suivie par une hausse de 3,0% en 2022 E. A compter de 2023 E, la croissance de la consommation de ciment devrait selon les analystes revenir à des niveaux plus « normatifs » et proche de son potentiel de croissance à long terme, soit 2,2% par an. Selon CFG Bank, le cours actuel n'intègre pas pleinement le risque que pose l'ouverture de la nouvelle usine de LHM pour le groupe. Par conséquent, et étant donné que l'action CMA se paie actuellement à 12,9x et 12,4x l'EV/EBITDA 2021 E et 2022 E, les niveaux de valorisation actuels sont relativement élevés eu égard à la valeur intrinsèque du groupe et que le titre est actuellement surévalué. Ainsi, ils recommandent de le vendre avec un objectif de cours à 1 565 DH (vs. 1 870 DH le 29/06/2021), correspondant à un potentiel de baisse du titre de 16,3%. Par ailleurs, compte tenu de la position cash significativement positive de l'entreprise, il n'est pas exclu que cette dernière procède à court ou moyen terme soit au versement d'un nouveau dividende exceptionnel, soit à de nouvelles opérations de croissance externe.