Interviewé par S. Es-Siari | A la veille de la 5éme rencontre annuelle de la FNACAM qui se tient le 10 novembre 2021, nous interrogeons son président Farid Bensaid sur l'impact de la crise sanitaire sur les intermédiaires en assurance, sur les enseignements tirés de ladite crise et sur comment la profession compte aborder le contexte post-Covid. EcoActu.ma : La crise sanitaire a mis à genoux plusieurs secteurs d'activité, celui des assurances n'est pas en reste. Quel a été l'impact sur l'intermédiation en assurance ? (Si on peut avoir des chiffres). Farid Bensaid : Notre métier est lié à l'activité des différents secteurs que nous assurons. Les intermédiaires qui assuraient les secteurs qui ont pâti de la pandémie, comme le tourisme, le transport ou l'évènementiel, ont extrêmement souffert. Il en est de même pour ceux qui assuraient essentiellement l'automobile, du fait de la restriction des déplacements et de la baisse du pouvoir d'achat, sans compter le rabais appliqué par les compagnes d'assurance en juin 2020. Plus d'un an après, des signes de reprise commencent-ils à se faire sentir ? La reprise ressentie par notre secteur est également liée à celle de l'activité économique du pays et à celle des secteurs assurés par l'intermédiaire d'assurance. Ceux qui assurent principalement le secteur hôtelier ou l'évènementiel, par exemple, sont encore en souffrance. Quels sont les principaux enseignements tirés par la profession de cette crise protéiforme (économique, financière et sociale) ? Comment compte-elle les traduire en mesures ? Les principaux enseignements tirés par la profession sont surtout l'apprentissage du télétravail et la mise en place d'une relation avec nos assurés axée sur le distantiel. Cette crise a permis également de prendre conscience de la nécessité d'une bonne couverture santé pour toutes les franges de population. Nous devons être capables de traverser ce genre de crise en changeant notre mode de travail, en s'appuyant beaucoup plus sur le digital. La TVA est une doléance de la profession qui au fil du temps et malgré les insistances n'a pas fait l'écho auprès des différentes équipes au pouvoir. La profession compte-elle revenir à la charge pour faire entendre sa voix et la prise en considération de cette requête dans le PLF 2022 ? Le sujet de la suppression de la TVA sur les commissions d'assurance est toujours d'actualité pour la prochaine Loi de Finance. La DGI a bien compris notre doléance sur le côté double-emploi avec la taxe sur les primes d'assurance. Cette mesure permettrait d'effacer cette injustice fiscale et aiderait les intermédiaires à mieux sortir de cette crise. Nous comptons énormément sur la CGEM et les différents groupes parlementaires qui ont bien compris l'intérêt de cette suppression, pour laquelle nous devons convaincre les différentes équipes au pouvoir. Sur le volet réglementaire, le livre IV du code des assurances pénalise les agents et courtiers d'assurance. Où en est sa refonte ? Nous sommes toujours dans l'attente de la refonte du livre IV. La FNACAM a fait des suggestions précises pour apporter des amendements à ce projet. A titre d'exemples, nous souhaitons revoir les textes concernant l'accès à notre profession, le périmètre de la bancassurance et les associations de micro-crédits ainsi que l'implication de la digitalisation sur l'intermédiaire d'assurance. C'est pour cela que l'un des 3 panels de notre 5ème rencontre traite de sujets majeurs, et que nous souhaitons un appui sérieux de l'ACAPS pour faire avancer ce projet. Quels sont les projets en cours ou dans le pipe sur lesquels compte la profession pour amorcer un nouveau virage après la crise ? Notre profession d'intermédiaires en assurances s'appuie sur un certain nombre d'actions initiées par la FNACAM, afin d'amorcer un nouveau virage après la crise. Parmi ces actions, les 4 commissions paritaires instaurées entre la FNACAM et la FMSAR, pour traiter de certains sujets majeurs du secteur : * Performance et revenu de l'intermédiaire * Mandat d'étude et de placement * Les Encaissements * Les échanges d'informations et des données Au-delà de ces 4 commissions, la FNACAM travaille sur le sujet du risque engendré par la digitalisation du secteur, et cela sous l'impulsion de l'ACAPS. Enfin, notre contribution à l'amendement du projet du Livre IV, aura un impact significatif sur ce nouveau virage. Le projet de fusion de la FNACAM avec l'UMAC est-il balayé par la crise sanitaire que nous traversons ou est-ce un projet tombé aux oubliettes pour des raisons plus profondes ? Le projet de fusion entre la FNACAM et l'UMAC n'a pas été balayé par la crise sanitaire, mais a été stoppé par le non-alignement des 2 associations sur des points majeurs de ce regroupement, malgré la force de propositions et la souplesse montrées par la FNACAM. Cela n'a pas empêché la FNACAM de poursuive son action avec ce même esprit de confédération, qui lui permettra de mieux rassembler les intermédiaires, qu'ils soient agents ou courtiers, de petite ou de grande taille. Nous avons pour cela créé au sein de la FNACAM 2 groupements (Agents et Courtiers) et 4 sections régionales (Grand Centre, Nord, Oriental, Centre Sud et Grand Sud). Ces 6 entités ont déjà leurs présidents et vice-présidents qui travaillent en toute autonomie avec leurs propres équipes pour développer et défendre les intérêts de leur groupement ou section.