Un véritable séisme politique s'est produit dans la nuit de dimanche en Tunisie. Le président Kaïs Saïd a décidé la suspension du Parlement, la démission du Premier ministre Hichem Mechichi et la levée de l'immunité parlementaire. Après une journée de manifestations en Tunisie, le 25 juillet jour de la fête de la République, en raison de la crise politique que vit le pays, le président Kaïs Saïed a annoncé dans une déclaration télévisée, dimanche, le gel des travaux du Parlement et le limogeage du chef du gouvernement Hichem Mechichi. Dans son discours télévisé, le président tunisien a également souligné une levée de l'immunité parlementaire. « Selon la Constitution, j'ai pris des décisions que nécessite la situation afin de sauver la Tunisie, l'Etat et le peuple tunisien », a déclaré Kaïs Saïed à l'issue d'une réunion d'urgence au Palais de Carthage avec des responsables des forces de sécurité. « Le président se chargera du pouvoir exécutif avec l'aide d'un gouvernement dont le président sera désigné par le chef de l'Etat », a-t-il ajouté. Dans un communiqué publié sur Facebook, la présidence a ensuite précisé que le gel du Parlement était en vigueur pour 30 jours. Cette annonce a été suivie d'une véritable liesse dans les rues de Tunis, mais la réaction du chef du parti islamiste au pouvoir Ennahda, Rached Ghannouchi, ne s'es pas faite attendre et il a tenté d'entrer dans l'enceinte du Parlement avant d'y être empêché par les forces de l'ordre. La formation de Ghannouchi dénonce « un coup d'Etat contre la révolution et contre la Constitution ».