Le Bureau Exécutif du Mouvement Damir vient de faire une radioscopie de l'actualité nationale marquée, entre autres, par les lois électorales, la loi sur le cannabis, les droits des femmes, l'affaire la Samir… Le Bureau Exécutif du Mouvement Damir a annoncé ce 18 mars avoir enregistré avec regret la perpétuation des conditions précaires des droits des femmes et la montée du phénomène de la violence contre elles durant la période du confinement sanitaire et bien après. » Cette violence revêt la forme de crimes de viols, de meurtres, de traitements dégradants à leur égard qu'elles subissent dans les espaces de travail, de leur mise à l'écart dans les espaces médiatiques, y compris ceux relevant du pôle public, ainsi que la persistance de stéréotypes injustes à leur encontre », précise-t-il dans un communiqué. Il précise qu'à cela s'ajoute le niveau extrêmement grave du décrochage scolaire qui affecte les filles, ce qui conduit à exclure les femmes des opportunités liées au travail institutionnel et à la formation scientifique et les prive des chances de promotion sociale. Le Bureau Exécutif note, d'un autre côté, les progrès relatifs enregistrés au niveau des lois électorales qui ont été récemment soumises au débat public et législatif, permettant d'allouer aux femmes un espace moins discriminatoire que par le passé. Toutefois malgré ces modestes évolutions, Le Mouvement rappelle l'urgence d'une réforme radicale du droit positif régissant les libertés individuelles et d'un accompagnement de ces réformes par des campagnes de grande envergure d'information et de sensibilisation du grand public, pour faire évoluer les mentalités de la société marocaine, consacrer dans les faits le principe de l'égalité genre et faire accéder les femmes marocaines aux plus hautes responsabilités dans la vie politique et économique. D'un autre côté, le débat autour de la question du mode de scrutin électoral aux prochaines législatives constitue l'un des sujets de préoccupation du Bureau Exécutif du Mouvement Damir. À cet égard, le Bureau Exécutif souligne que la discussion sur les aspects techniques des dernières lois électorales ne doit en aucune manière occulter les questions de fond. Le Bureau Exécutif rappelle, à ce titre, les propositions du Mouvement Damir développées dans le mémorandum « Le Maroc que nous voulons », qui est une contribution à l'élaboration du Nouveau modèle de développement, à travers lequel Le Mouvement Damir a souligné la nécessité d'assurer les conditions politiques et juridiques propices au renforcement de l'indépendante et de l'action autonome des partis politiques, s'agissant d'une condition sine qua none à la construction démocratique de notre pays. Le Mouvement Damir a également insisté sur la nécessité de favoriser l'émergence d'une majorité harmonieuse et d'éviter la balkanisation du paysage politique, comme de mettre en place des mécanismes permanents et précis de reddition des comptes auxquels seront soumises les formations politiques dans leurs domaines de responsabilités et de renforcer les conditions de contrôle au point de permettre une révocation anticipée des élus par leurs électeurs et des responsables gouvernementaux et administratifs en cas de manquement à leurs obligations. Dans ce contexte et en conformité avec cette vision, Le Mouvement Damir considère que le débat doit se focaliser sur les questions éminemment politiques, au lieu de le réduire à des considérations purement procédurales, ce qui ramène à l'ordre du jour la question fondamentale de la révision de l'article 47 de la Constitution, afin de favoriser l'émergence de majorités politiques dotées d'un niveau minimum de cohésion et de se prémunir contre tout comportement unilatéral et hégémonique d'un parti politique. Cette évolution constitutionnelle devrait permettre, au besoin, la nomination du Chef de Gouvernement en dehors du parti arrivé en tête des élections, s'il parvient à fédérer une coalition majoritaire de formations politiques disposant d'un programme gouvernemental harmonieux. Le Bureau Exécutif exprime sa profonde préoccupation face à la tournure que prend ce débat, qui a été réduit à la simple question du seuil électoral et du quotient électoral, autrement dit des considérations intéressant les calculs politiques de l'Etat et les intérêts étroits de la classe politique, mais certainement pas les intérêts des citoyens. Le Mouvement Damir met également en garde contre les deux virus mortifères pour la démocratie, dont les effets dévastateurs sont d'égale gravité pour une nation, que sont l'usage de l'idéologie religieuse ou le recours à l'influence du business et de l'argent dans la compétition électorale, laquelle doit reposer, en démocratie, exclusivement sur une confrontation transparente et équitable entre les idées politiques et les projets portés par les partis politiques au service de l'intérêt général. Sur un autre sujet, le Bureau Exécutif a traité de la question du projet de loi relatif aux utilisations licites du cannabis, qui autorise « la régulation de sa culture, sa transformation, sa fabrication, sa distribution, son importation et son exportation, et la réglementation de ses différents domaines d'utilisation ». Il s'agit d'un projet de loi qui tire ses fondements des recommandations de l'OMS visant à retirer le cannabis du Tableau IV relatif aux stupéfiants ayant des propriétés à haut risque. Tout en confirmant sa position favorable à un cadre légalisé et régulé, soucieux de l'intérêt général des agriculteurs qui doivent bénéficier de façon équitable du produit de leur travail et de celui des utilisateurs des produits médicinaux provenant de la transformation légale en laboratoire du cannabis à des fins purement médicales, le Bureau Exécutif du Mouvement Damir ne saurait trop insister sur la nécessité d'instituer des mécanismes rigoureux et efficaces destinés à lutter contre les tentatives de détournement de cette loi aux fins de commission d'actes criminels qui profiteraient aux barons de la drogue et menaceraient la santé physique et mentale des citoyens, et des plus jeunes plus particulièrement. Concernant la double affaire de La Samir et des hydrocarbures qui préoccupe au premier chef Le Bureau Exécutif du Mouvement Damir, force est de reconnaitre que les règles les plus élémentaires de la démocratie, de la transparence et de la reddition des comptes ont été bafouées de façon éhontée. Le refus du gouvernement d'ouvrir un débat parlementaire sur les deux propositions de loi relatives au transfert des actifs de La Samir à l'Etat et à la régulation des prix des hydrocarbures, est manifestement un déni total de démocratie et un défi incompréhensible à l'esprit de la Constitution. L'arrêt de l'activité du raffineur pétrolier national depuis août 2015 cause un dommage incommensurable à l'indépendance énergétique du Royaume, au pouvoir d'achat des citoyens et à la compétitivité-coût des TPME, et ce pour le plus grand profit du cartel pétrolier qui a engrangé plus de 37 milliards de dirhams de bénéfices illégitimes et immoraux. La mission de la commission royale chargée d'investiguer sur les dysfonctionnements internes du Conseil de la concurrence, institution présidée par une personnalité connue pour son patriotisme et sa rectitude et qui jouit du respect et de la considération générale, est de nature à apporter toute la vérité sur cette double affaire et à initier les réformes indispensables pour sanctuariser les institutions constitutionnelles de bonne gouvernance et pour les protéger de toutes formes de conflits d'intérêts et de trafic d'influence.