Ecrit par L. Boumahrou | Après le 20ème rallongement du tribunal de commerce de Casablanca du permis de poursuivre l'activité à la Samir, le Front saisit à nouveau le Chef du gouvernement et les autres départements ministériels, aux abonnés absents, pour agir vite afin de sauver ce qui reste à sauver. Y a-t-il un pilote dans l'avion ? Une question qui a tout son sens face à un chef de gouvernement qui le moins que l'on puisse dire ne bouge pas le petit doigt. Il faut dire que Saad eddine El Otmani est plongé dans un mutisme total notamment par rapport aux dossiers chauds qui requièrent un vrai courage politique qui manque à l'actuelle équipe au pouvoir. C'est le cas de l'affaire des hydrocarbures et de la Samir que le gouvernement et à sa tête El Otmani cherche à éviter à tous les coups. Mais comme dit l'adage « à des oreilles sourdes, il n'est pas bon de prêcher ». Il faut dire qu'à quelques encablures des prochaines élections, le leader du PJD ne souhaite pas s'aventurer dans des zones de turbulence au risque de compromettre leur campagne électorale. Entre-temps, ceux qui militent pour faire bouger les choses n'ont d'autres choix que de continuer à l'interpeller. C'est le cas du Front national pour la sauvegarde de la raffinerie marocaine de pétrole pour la renationalisation de La Samir qui a saisi une énième fois le Chef de gouvernement, le ministre de l'Intérieur, celui des Finances et de l'Industrie via une lettre adressée le 25 janvier. Un nouveau cri de détresse pour sauver les actifs de la raffinerie et pour reprendre l'activité. Cette saisie intervient à quelques jours de la dernière décision du tribunal de commerce de Casablanca qui a rallongé, le 18 janvier, le permis de poursuivre l'activité à la Samir, pour une durée de 3 mois supplémentaires. Un 20ème rallongement du tribunal qui permet aux 645 employés de la Samir de maintenir leur contrat et préserver le patrimoine de la raffinerie d'une vente aux enchères. Rappelons que par ce jugement, le tribunal entend ouvrir la voie aux efforts qu'il entreprend pour reprendre la production chez Samir Company, en cédant à des tiers ou en adoptant une gestion libre. « Pour le Syndicat national du pétrole et du gaz, membre de la Confédération Démocratie de l'emploi, nous renouvelons notre demande de coopération et de coordination des autorités selon les exigences du premier chapitre de la constitution marocaine, afin de prévoir les conditions de reprise du stockage et du raffinage du pétrole », précise le Font dans son courrier. Une reprise en piochant toutes les options possibles, notamment une gestion libre, un passage à des tiers ou créanciers ou une récupération par l'Etat. Le Front appelle le gouvernement à agir vite pour protéger la valeur de la raffinerie qui ne cesse de chuter au fil des mois. Rappelons que la valeur de la raffinerie, fixée par le tribunal à 17 Mds de DH, continue à dégringoler notamment avec la crise du Covid. La valeur de la raffinerie est passée d'entre 22 et 24 Mds de DH il y a trois ans, à moins de 20 Mds de DH à ce jour, avait déploré l'économiste Mohammed Benmoussa, vice-président du Front. Sans parler du manque à gagner estimé à 100 MDH/mois pour la Samir et environ 4,5 Mds de DH pour la trésorerie de l'Etat en valeur par rapport à la hausse des prix du pétrole qui sont passés de 20 à plus de 40 dollars. Malheureusement le Maroc a raté une occasion en or pour faire son stock de pétrole et ainsi éviter une sortie importante de devises ô combien importante en ces temps de crise et à un moment où le prix du baril enregistrait une baisse historique. La question qui s'impose aujourd'hui : jusqu'à quand le gouvernement va-t-il continuer à faire la sourde oreille ?