Le PLF 2021 n'a pris en compte aucune mesure présentée par la CGEM. L'une des deux, soit les revendications de la CGEM sont en déphasage avec la réalité du contexte économique soit elles sont trop ambitieuses par rapport au budget de l'Etat. Chakib Alj espère toutefois avoir plus de chance dans le deuxième round. Comme à l'accoutumée à la veille de la préparation de chaque projet de loi des Finances, le Patronat se prête à l'exercice de l'élaboration de ses propositions qu'il présente par la suite au gouvernement. Un exercice qui mobilise toutes les forces vives de la CGEM et qui se prépare dans une confidentialité absolue. Rien ne doit filtrer avant la présentation officielle de la fameuse liste des propositions de la CGEM. Pour la nouvelle équipe de la CGEM présidée par Chakib Alj, nommé en janvier 2020, ce premier exercice n'a pas été une mince affaire eu égard au contexte actuel. L'équipe a présenté une liste de mesures et de doléances qu'elle espérait retrouver au moins quelques unes dans le PLF 2021. Sauf que, à la lecture dudit projet, on est surpris de constater qu'aucune des mesures présentées par la CGEM n'a été prise en compte par le gouvernement. Le Patronat n'est pas parvenu à décrocher le cocotier. Ce qui nous amène à poser la question : à quoi sert donc la contribution de la CGEM si c'est pour la balayer d'un revers de main ? La CGEM est-elle à côté de la plaque ? Une question légitime dans la mesure où Mohammed Benchaâboun, cheville ouvrière du projet, a fait fi de quasiment toutes les revendications du Patronat pour ne pas dire toutes. Rappelons que la CGEM avait espéré que le PLF 2021 répond à 5 axes à savoir : préservation du tissu productif et de l'emploi ; soutien à la demande et appui au social ; reconstitution des fonds propres ; soutien à la trésorerie des entreprises et simplification de la relation avec l'administration. Au total, 32 revendications ont été retenues pour permettre aux entreprises de faire face à une situation économique exceptionnelle et difficile à la fois en raison de la crise sanitaire. Parmi ces mesures la poursuite de la baisse de l'IS pour attendre 25% à l'horizon 2025, la suspension de la cotisation minimale, le rallongement du délai de report des déficits d'exploitation à 6 ans pour les exercices 2020 et 2021 ainsi qu'une amnistie totale des charges sociales aux entreprises souhaitant régulariser leur situation. Aussi la déduction des frais de scolarité du calcul de l'IR dans la limite de 1.000 DH par mois par enfant à charge scolarisé dans le privé, la prise en charge par l'Etat d'une indemnité de chômage et le soutien de la demande des ménages par la baisse du taux de TVA entre autres… Mais à la grande surprise de beaucoup, seule une réponse a été apportée par le PLF aux revendications du Patronat, celle relative à la reconstitution des Fonds propres notamment par rapport à l'amélioration des régimes d'imposition des petits contribuables. Et encore, il ne s'agit que d'une mesure sur les 3 proposées par la CGEM pour ce point. Le point avec le patron des patrons L'une des deux, soit les revendications de la CGEM sont en déphasage avec la réalité du contexte économique soit elles sont trop ambitieuses par rapport au budget de l'Etat. Rappelons que des experts avaient jugé la proposition du Patronat d'ordinaire pour un contexte particulier marqué par la Covid-19. Nous avons posé la question au premier concerné M. Benchaâboun mais pas de réponse. Ce qui interpelle aussi, c'est le silence radio du Patronat après la publication du PLF 2021 le 19 octobre. Interrogé sur la question Chakib Alj, président de la CGEM, noua a affirmés que « la CGEM considère que le PLF 202.1 ne répond pas suffisamment aux enjeux de la relance souhaitée pour notre économie extrêmement impactée par les effets de la pandémie. Il manque en effet de mesures audacieuses en faveur d'une économie plus forte face au Covid-19, de la préservation de l'emploi et de la création de nouveaux postes, du regain de la confiance des chefs d'entreprises, TPE-PME notamment et de l'éradication de l'informel ». Et d'ajouter « nous comprenons qu'il a été difficile d'élaborer ce PLF dans un contexte de crise inédite. Néanmoins, nous estimons que sans un soutien fort de l'Etat, notre économie ne pourra redémarrer de façon effective». A la question quelle lecture faites-vous du fait qu'aucune proposition n'ait été retenue, Chakib Alj précise que « certes très peu de mesures préconisées par la CGEM ont été prises en considération, mais nous travaillons actuellement sur des propositions d'amendements du PLF 2021 à présenter au Parlement et qui seront notamment portées par notre Groupe à la Chambre des Conseillers ». Le patron des patrons dit être optimiste quant à leur prise en considération par le Gouvernement. On attend de voir si cette fois-ci, Mohammed Benchaâboun sera plus réceptif aux propositions de la CGEM. Lire également : [WEBTV] PLF 2021 : LES PROPOSITIONS DE LA CGEM...BEAUCOUP DE LETTRES ET MOINS DE CHIFFRES