Le Projet de Loi de Finances 2021 est désormais dans le circuit législatif pour sa dernière ligne droite. Plusieurs mesures ont été prises par le gouvernement dans le contexte actuel en vue de répondre aux différentes urgences. Mais quelle appréciation le patronat fait de ces diverses mesures ? Eléments de réponses. L'Economiste, dans sa livraison de ce mercredi, donne, en effet, la parole au Président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), Chakib Alj, qui détaille amplement la position du patronat sur le PLF 2021. Ainsi, même si le patron des patrons a salué les efforts déployés par l'Exécutif pour l'élaboration de ce PLF dans le contexte difficile que vit le pays, il a néanmoins estimé qu'il ne répond pas suffisamment aux enjeux de la relance souhaitée pour l'économie nationale, qui est extrêmement fragilisée par la crise induite par le Covid-19. Lire aussi| Projet de loi de finances : un exercice inutile ? « Ce PLF reste faible en mesures concrètes à même d'instaurer les bases d'une économie plus résiliente à l'impact de la pandémie, de préserver l'emploi et de créer de nouveaux emplois, de redonner visibilité et confiance aux chefs d'entreprise, TPE-PME notamment, et de combattre l'informel », a précisé Chakib Alj. Quant au niveau de l'investissement public, le président de la CGEM a fait savoir que le patronat a insisté pour que la commande publique reste au même niveau que début 2020. Il s'est aussi réjoui du niveau d'investissement prévu par le PLF 2021 hors Fonds Mohammed VI pour l'investissement et de la notion de préférence nationale qui l'accompagne. « Il s'agit d'un signal positif fort aux entreprises pour qu'elles puissent développer leurs investissements », a-t-il indiqué. Sur la hausse des droits d'importation de plusieurs produits instaurée par le PLF 2021, Chakib Alj a expliqué que cette hausse des droits de douane sur les intrants ne peut qu'alourdir le coût de production. « L'imposition des matières premières servant à la production et l'exonération des produits finis importés impacteront fortement la compétitivité des entreprises nationales », a-t-il estimé. Lire aussi| Tourisme : la destination Maroc toujours bien cotée auprès des marchés cibles [Etude] Le président de la CGEM a également précisé que le patronat comprend l'effort demandé aux entreprises quant à la contribution de solidarité instaurée dans le PLF 2021, mais que si le mode de financement proposé est maintenu au-delà de l'année 2021, cela ne fera qu'accentuer le sentiment d'iniquité fiscale. Concernant les restrictions sanitaires toujours en cours pour limiter la propagation du virus, le président de la CGEM a assuré que les entreprises sont pleinement engagées pour concilier les contraintes sanitaires et la poursuite de l'activité. Il a d'ailleurs appelé chaque entreprise à veiller au strict respect des mesures d'hygiène et de distanciation sur les lieux de travail et au niveau des transports du personnel, de favoriser le télétravail lorsque cela est possible et également de mettre en place un protocole sanitaire clair en cas de détection d'un cas positif en entreprise.