25 pays ont été représentés à la deuxième édition des Phosphate Days, devenu la référence de la recherche dans le domaine des phosphates. Coup de projecteur sur la R&D, levier stratégique de développement de l'industrie des phosphates. Première réserve mondiale et premier exportateur des phosphates dans le monde, le Maroc, à travers le Groupe OCP, joue un rôle majeur dans le développement de l'industrie des phosphates. Sur un marché devenu très compétitif et en proie à une baisse continue des prix, l'industrie des phosphates au Maroc puise dans compétitivité dans la R&D. Et autant dire qu'en quelques années seulement, l'Université Mohammed VI Polytechnique a créé un noyau de chercheurs devenu un réseau qui a jeté les ponts avec le monde de la recherche au niveau mondial. D'ailleurs, la seconde édition de Phosphate Days, organisée par le réseau Phoresnet (Phosphate Research Network) en collaboration avec l'Université Mohammed VI Polytechnique, illustre bien ce propos et confirme le rôle de la R&D et de l'innovation comme levier stratégique de développement dans les domaines liés aux phosphates, aux composés phosphorés et l'industrie des phosphates. Organisés en ligne du 13 au 17 octobre, les Phosphate Days 2020 ont réuni 1445 chercheurs et ingénieurs de 25 pays, positionnant l'Université Mohammed VI Polytechnique comme une référence mondiale en matière de recherche autour des phosphates. Avec un comité scientifique mondial pour sélectionner les projets qui prendront vie. Et c'est là où réside la force de l'UM6P, puisque les travaux de recherche et d'innovation ne restent pas prisonniers des tiroirs. Bien au contraire, ils sont mis à contribution dans le développement de l'industrie des phosphates. "Le Maroc possède les premières réserves mondiales de phosphates au monde. Il en est aussi le premier exportateur. Dans un avenir proche, il pourrait devenir le premier pays en termes de production scientifique et d'innovation. La R&D joue un rôle de plus en plus important dans la compétitivité des entreprises et le développement des nations. Elle est au cœur même de la création de valeur et de la croissance durable", a indiqué Dr Abdelaâli Kossir, directeur du Bureau de transfert de technologie de l'Université Mohammed VI Polytechnique, coordinateur de Phoresnet et co-président de la Conférence. Lire également : GROUPE OCP : LES DESSOUS D'UNE RESILIENCE INEDITE FACE À LA MENACE COVID-19 Il a d'ailleurs animé une visioconférence de presse, le vendredi 16 octobre, dans laquelle il a fait le point sur les différents projets en cours notamment le remplacement de l'ammoniaque fossile, la molécule verte ou encore l'importance de la R&D dans l'amélioration de la flexibilité industrielle du Groupe OCP dans un environnement changeant et où le comportement du consommateur évolue constamment ainsi que les réglementations liées à l'environnement. Deux temps forts ont marqué cette édition 2020 des Phosphates Days : les Young Researchers Days et l'International Conference on Phosphates. Sur le thème du transfert technologique, les Young Researchers Days ont rassemblé pendant deux jours de jeunes chercheurs (doctorants et post-doctorants) afin de renforcer leurs connaissances en matière d'entrepreneuriat et de transfert technologique dans le but de promouvoir la valorisation de leurs résultats de recherche, ainsi que leur application industrielle. Les jeunes scientifiques ont bénéficié dans ce cadre de sessions de formation destinées à améliorer leurs compétences dans un large éventail de domaines liées à l'innovation et l'entrepreneuriat. Ils ont été invités, ensuite, à présenter leurs résultats de recherche devant un jury d'experts. Les meilleurs projets sélectionnés vont bénéficier d'un accompagnement pour le transfert technologique et l'industrialisation desdits résultats. Dr Abdelaâli Kossir a précisé : "Ces rencontres ont permis de partager, discuter, apprendre, mais aussi promouvoir des inventions et de nouvelles découvertes portées par de jeunes marocains et étrangers. Nous avons souhaité les encourager à intégrer le transfert technologique en s'ouvrant à l'écosystème industriel à travers des formations et un concours, en privilégiant les projets ayant atteint un certain stade de maturité. A l'UM6P, les projets de recherche sont conçus pour que leurs résultats puissent être appliqués dans le domaine industriel pour mettre le Maroc et l'Afrique au diapason de l'innovation et du développement technologique." Véritable congrès scientifique multidisciplinaire, l'International Conference on Phosphates a quant à lui proposé pendant trois jours un programme riche et diversifié de conférences plénières et thématiques et de communications orales et par affiche pour adresser les grands enjeux de la recherche sur les phosphates et les applications associées. La plénière d'ouverture a été notamment marquée par la participation de S.E Ahmed Tidiane Souaré, ancien premier ministre et actuel conseiller du Président de la Guinée qui a développé le potentiel de l'Afrique en matière de ressources minérales et les perspectives de développement de l'industrie minière en Afrique ainsi que Ahmed Djebbar, ancien ministre de l'Education Nationale, de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique d'Algérie qui a rappelé le rôle qu'a joué le Maghreb dans le développement de la science pendant plusieurs siècles à l'âge d'or de la civilisation islamique et a invité les jeunes à prendre le relais en s'intéressant plus aux filières scientifiques et à la recherche. Des scientifiques et experts de renom ont à cette occasion présenté les principales avancées dans l'exploration et l'exploitation minière, l'ingénierie des transports de fluides complexes, dans la chimie, les procédés et les matériaux avancés, l'environnement minier et l'économie circulaire, la biotechnologie, la fertilisation et la sécurité alimentaire, ou encore la digitalisation et les nanotechnologies en agriculture. Au Maroc, par exemple, les recherches ont mis en évidence le potentiel de la flore dans le développement de plans de gestion phytosanitaire des déchets miniers phosphatiers en zones arides et semi-arides. "Les plantes sauvages locales ont un grand potentiel de phytostabilisation des déchets des mines et forment une solution efficace pour protéger leur intégrité", a indiqué lors de sa présentation le chercheur Hamza Zine de l'Université Cadi Ayyad de Marrakech. L'importance des synergies entre industriels, scientifiques et ingénieurs du monde entier a également été soulignée, et cela en vue d'identifier les innovations les plus récentes qui pourront avoir un impact sur le développement socio-économique des territoires et la protection de l'environnement.