Dans une récente note de recherche, les analystes de CFG Bank ont fait le focus sur l'impact du covid sur le secteur bancaire. L'occasion également de se pencher sur certaines banques de la place pour ne citer que la BCP. Pour cette dernière, les analystes tablent sur une hausse du PNB de 7,7% en 2020. Il ressort de l'analyse de CFG Bank que malgré la crise du Covid-19, le PNB de BCP devrait croître de 7,7 % soutenu par l'effet de l'intégration des nouvelles filiales acquises en octobre 2019 sur une année pleine. Cette progression serait tirée par une croissance de 10% de la marge d'intérêt consolidée suite à une hausse de 46% de la marge d'intérêt au niveau des filiales internationales à 3,2 Mds de DH contre 2,2 Mds de DH en 2019, et une légère progression de la marge d'intérêt au Maroc à 9,1 Mds de DH. Ce ralentissement au Maroc est dû à l'effet des négatif des reports des échéances bancaires annoncés (gratuitement pour certaines) par les autorités dans le cadre des mesures prises à l'encontre de la crise combiné aux offres de crédits de relance (Damane Relance, Relance TPE, Damane oxygène) qui devraient diluer légèrement la marge d'intérêt globale au Maroc du fait d'une marge plafonnée sur ces produits à 200 Pbs (par rapport au taux directeur). Concernant la marge sur commissions, le groupe devrait afficher une progression de 13% à 3,4 Mds de DH suite à une forte hausse de la marge sur commissions au niveau des filiales de +44% à 2,2 Mds de DH combinée à une baisse au Maroc en raison de l'annonce du groupe de la gratuite des certains services notamment ceux initiés sur le canal digital et la non récurrence de certaines opérations ayant tiré les commissions en 2018 (conseil dans la cession de 8% du capital de Maroc Telecom par l'Etat). Il est par ailleurs prévu, compte tenu du don de 10 Mds de DH au fonds Covid-19 et par l'intégration des charges des nouvelles filiales, une hausse du coefficient d'exploitation à 58,7% en 2020 (contre 51,8% en 2019). Suite à la dégradation des perspectives économiques en lien avec la crise actuelle, le coût du risque consolidé prévu serait à 3,2 Mds de DH soit 1,10% des créances brutes contre 0,83% en 2019. Le RNPG devrait s'établir à 2 232 MDH en 2020E (-31% YoY), soit un ROE et ROA de 6,3% et 0,7% respectivement contre 9,6% et 0,9% en 2019. Ajusté de l'impact du don au fonds COVID-19, le RNPG se situe à 2 857 MDH, soit un ROE et un ROA de 8,0% et 0,8% respectivement. Au-delà de l'impact de la crise du COVID-19 sur les performances du groupe, les analystes pensent que BCP ne devrait pas distribuer de dividendes au titre de l'année 2019 tel que recommandé par Bank Al Maghrib. « Compte tenu de nos nouvelles prévisions, notre cours cible ressort à 250 DH/action (VS. 290 Dh précédemment), représentant ainsi un potentiel de d'appréciation de 10%, d'où notre recommandation de conserver le titre BCP », expliquent les analystes de CFG Bank. Leur recommandation est basée sur les éléments suivants : * BCP dispose du coefficient d'emploi le plus bas du secteur bancaire marocain, permettant au groupe de capturer tout éventuel rebond de l'activité bancaire après la crise du COVID-19 ; * Une utilisation limitée du levier de la dette subordonnée et de la dette subordonnée perpétuelles. Nous pensons que si le groupe venait à activer ces leviers cela permettrait à BCP d'améliorer son ROE et son D/Y. Lire également : BAM : pourquoi faut-il baisser le taux directeur au prochain conseil ? (CDG Capital)