C'est le 13 novembre 2018 que l'interopérabilité du paiement mobile a démarré donnant corps au M-Wallet, projet porté par deux régulateurs que sont BAM et ANRT. Plus d'une année plus tard, le Wali de BAM revient à la charge. Il y a plus d'une année le M-Wallet a été dévoilé au public lors qu'une conférence conjointe entre Bank Al-Maghrib (BAM) et l'Agence Nationale de Réglementation des Télécommunications (ANRT), en présence des banques, des sociétés de transfert d'argent, des opérateurs télécoms... L'impact attendu sur la période s'étalant de 2019 à 2024 est le suivant : 6 millions d'utilisateurs et 51.000 agents commerçants au terme de la cinquième année. Aussi, est-il tablé sur 1,3 Md de transactions en paiement mobile par an. Les enjeux du paiement mobile sont liés essentiellement à l'inclusion financière tout en limitant le recours au cash. D'ailleurs l'objectif du projet est de coopter une partie des 400 Mds de DH qui transitent aujourd'hui via le cash. L'heure est donc au bilan à retrouver dans l'intervention du Wali de BAM, lors de la conférence organisée sous le thème « Intégration financière et développement inclusif : une perspective méditerranéenne » le 13 décembre à Madrid. Abdellatif Jourhari rappelle le travail conjoint mené avec l'ANRT et qui a abouti à une solution de paiement mobile nationale à bas coût, sécurisée, interopérable et en temps réel. « Cette offre est portée non seulement par les banques et les opérateurs télécoms, mais également par les établissements de paiement qui constituaient un réseau alternatif et que nous avions commencé à agréer sur la base d'un cahier de charge exigeant », rappelle-t-il. Il révèle néanmoins que l'adhésion des commerçants nécessaire pour que cette solution se déploie à grande échelle reste encore faible, une grande partie de ces derniers opérant en effet dans l'informel. « Cela nous a amenés à travailler avec le Ministère des Finances pour introduire des incitations fiscales au niveau de la loi de finances 2020. Aujourd'hui, nous sommes optimistes », explique-t-il à l'assistance. Il faut rappeler qu'en 2018 déjà et dans le cadre du projet M-Wallet, cinq dispositions fiscales ont été proposées y compris la suppression du droit de timbre sur le paiement mobile domestique en vue de mener à bien ce chantier de grande envergure en matière d'inclusion financière. « Ces incitations, conjuguées à un travail de communication et de sensibilisation, devraient permettre un nouvel élan à cette solution mais également contribuer à une meilleure intégration dans l'économie formelle et à la réduction de l'utilisation du cash », espère-t-il. A souligner que fin novembre 2019, BAM et HPS ont présenté, lors de l'Africa Blockchain Summit, un Proof of Concept (PoC) traitant d'un cas d'usage de la technologie Blockchain qui répond aux objectifs de la stratégie nationale d'inclusion financière. La solution permettrait aux consommateurs éligibles, préalablement identifiés par l'organisme de subvention, de bénéficier directement de leur subvention au moment de l'achat des produits concernés avec un règlement via une application de mobile paiement (M-Wallet) adossée à un compte bancaire ou de paiement, précise la même source. Ce schéma permettrait au client de bénéficier des prix subventionnés sans pour autant impacter la trésorerie du commerçant puisque la différence de prix est versée par la banque de l'organisme de subvention à la banque d'une solution qui vise à la fois à améliorer la dématérialisation des flux relatifs aux subventions étatiques et favoriser l'adoption du paiement mobile par la population cible.