Opérer le meilleur ciblage possible et sécurisé des bénéficiaires des aides de l'Etat et des programmes sociaux, pourrait s'avérer plus réalisable avec une Blockchain « marocanisée ». Dans ce contexte, Bank Al-Maghrib (BAM) et Hightech Payment Systems (HPS) ont développé un Proof of Concept (PoC) adapté au contexte national, portant sur la distribution ciblée des aides aux citoyens grâce à une chaîne distribuée entre les acteurs concernés. Ce PoC, présenté, à l'occasion de l'Africa Blockchain Summit, traite d'un cas d'usage de la technologie Blockchain qui vise à proposer une solution innovante pour améliorer la dématérialisation des flux relatifs aux subventions étatiques, favoriser l'adoption du paiement mobile par la population cible, et répondre aux objectifs de la stratégie nationale d'inclusion financière. Ainsi, la solution permettrait aux consommateurs éligibles, préalablement identifiés par l'organisme de subvention, de bénéficier directement de leur subvention au moment de l'achat des produits concernés avec un règlement via une application de mobile paiement (M-Wallet) adossée à un compte bancaire ou de paiement. Ce schéma, explique BAM, permettrait au client de bénéficier des prix subventionnés sans pour autant impacter la trésorerie du commerçant puisque la différence de prix est versée par la banque de l'organisme de subvention à la banque du commerçant. La Fintech au service de l'inclusion Pour le Wali de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, le Maroc compte saisir l'apport de la Fintech dans le cadre de la mise en œuvre de sa stratégie d'inclusion financière afin de favoriser l'inclusion économique et sociale. Cette stratégie nationale, élaborée par le ministère de l'Economie et des finances et Bank Al-Maghrib dans le cadre d'une démarche participative, repose en ce qui concerne les fintechs sur deux axes principaux, a expliqué Jouahri, précisant qu'il s'agit du développement de modèles alternatifs permettant d'atteindre les populations les plus exclues à moindre coût et qui soient adaptés aux spécificités de ces dernières, et de la création des conditions d'un plus grand usage des produits financiers en accélérant la dématérialisation des paiements, en particulier ceux entre l'Etat et les usagers, pour ancrer l'inclusion financière dans les comportements des ménages et en renforçant l'éducation financière. Il a, de même, mis en avant le potentiel de la technologie de BlockChain de générer des gains de productivité pour de multiples industries, du secteur financier aux marchés de l'énergie, aux chaînes d'approvisionnement, à la gestion de la propriété intellectuelle, au secteur public et au-delà. Sa capacité à assurer la désintermédiation, à améliorer la transparence et à accroître la vérifiabilité va aussi permettre de réduire considérablement les coûts des transactions, d'introduire l'efficacité dans les chaînes de valeur existantes et d'ouvrir de nouveaux marchés, a-t-il dit. Pour rappel, la start-up Wafr a remporté la première édition de l'Africa Blockchain Challenge, et ce pour son application de paiement mobile qui propose des réductions sur les produits de grandes consommations lors de l'achat chez l'épicier. La deuxième place est revenue à la start-up Ajyal Capital qui a développé une plateforme de financement participatif (equity crowdfunding), et la troisième place à la start-up B-Sensei qui a proposé une application mobile pour accompagner les utilisateurs à maîtriser leurs finances personnelles et à acquérir des compétences grâce à l'éducation financière.