La rencontre organisée par la CGEM autour du PLF 2020 sous le thème « Pour la consolidation de la confiance et la relance de l'investissement » a duré plus de quatre heures avec pour principaux représentants de l'Exécutif, Mohamed Benchaâboun, ministre des Finances et Abdelouafi Laftit, ministre de l'Intérieur. Et autant dire que ce moment a été très attendu de part et d'autre pour tirer certains points au clair, écouter les doléances du patronat mais également pour l'Exécutif de tracer la ligne de conduite pour relancer la croissance économique. Il faut dire que ce PLF revêt plusieurs particularités. D'abord, il intervient dans une conjoncture économique assez difficile caractérisée par un rétrécissement des marges de manœuvre aussi bien du secteur public que du secteur privé. Il doit amorcer le virage de refonte du modèle de développement du pays. Et surtout, il doit être une caisse de résonance aux débats lors des 3èmes Assises de la fiscalité et aux recommandations qui en ont émané. L'occasion justement pour le ministre des Finances de remettre de l'ordre dans l'imbroglio concernant la loi-cadre portant réforme fiscale qui donner corps aux recommandations émanant des 3èmes Assises de la fiscalité et qui devait être le référentiel pour les cinq années à venir d'élaboration des lois de finances. « Je crois qu'il fallait bien expliquer que les assises sur la fiscalité sont sorties avec 78 recommandations et qui ont besoin d'être mises en œuvre et opérationnalisées mais dans la durée. Il a été pris parfois pour acquis que ces recommandations soient être mises en place d'un seul jet le 1er janvier 2020. Or, cela n'est pas possible car il y a un certain nombre de contraintes dans la gestion de la chose publique », déclare Mohamed Benchaâboun au micro d'Ecoactu.ma. « Toujours est-il que sur les 78 recommandations, 22 ont été mises en œuvre dans le cadre du PLF 2020. Nous avons réitéré qu'aucune des recommandations ne sera oubliée et sera programmée au fur et à mesure des possibilités qui sont permises. Mais en tout état de cause, nous nous sommes donnés 5 années pour que l'ensemble des recommandations considérées comme prioritaires par les uns et les autres soient mises en œuvre dans leur globalité », assure-t-il. Et bien que le ministre ait insisté que le cadre fiscal n'est pas le seul levier de croissance et que d'autres éléments entrent en ligne de compte dans l'acte d'investir, le débat avec la salle a été marqué par les différentes mesures fiscales comprises dans les propositions de la CGEM réitérées dans le cadre de préparation du PLF mais également lors des Assises de la fiscalité. L'exercice difficile qu'avaient les deux représentants de l'Exécutif était de faire prendre la pleine mesure au patronat de cette démarche entamée par le pays pour relancer la machine de la croissance quelque peu grevée. Et Benchaâboun d'insister que cette loi-cadre s'ajoute à d'autres dispositions importantes mises en place par les pouvoirs publics pour booster les investissements. Notamment la réforme des CRI, la Melkisation, la charte d'investissement, la mise en place d'un fonds pour les TMPE... « Cette rencontre a été placée sous le signe de la confiance et de la relance. Nous avons parlé des principales dispositions du Projet de Loi de Finances 2020 qui confortent ces deux axes. S'agissant de la confiance, il y a environ 7 dispositions qui sont prévues dans ce PLF qui vont dans le sens du renforcement de la confiance entre l'investisseur, le contribuable avec l'administration des impôts et avec la Direction de l'Office des Changes », poursuit Benchaâboun. Cet exercice de communication répond à l'impératif de la clarification des dispositions comprises dans le PLF en raison de la complexité parfois de certaines dispositions à caractère législatif. « Ces quatre heures que nous avons passées ensemble avec les acteurs économiques ont permis de mettre à plat un certain nombre de sujets et surtout d'arriver à la conclusion que ces mesures insérées dans le projet de Loi de Finances visent véritablement à installer la confiance. Nous avons également été à l'écoute des opérateurs et les principales questions soulevées auxquelles soit nous avons apportées des réponses soit enregistrées pour en tenir compte. Des questions qui ne trouvent pas leur réponse uniquement dans le PLF mais dans une démarche beaucoup plus globale et auprès d'un certain nombre d'instances qui existent déjà ou à créer pour renforcer la concertation entre le gouvernement et les opérateurs économiques pour aller dans une direction qui est souhaitée aujourd'hui par tous. A savoir le renforcement de l'acte d'investir et de la mise en place de tout ce qu'il faut pour que la croissance économique soit plus forte à l'avenir et qu'elle puisse créer plus d'emplois pour notre jeunesse », conclut-il. Le ministre a réitéré à l'issue du débat sa prédisposition à poursuivre cette démarche de concertation avec la CGEM sur la base d'un schéma global de l'économie nationale. VOIR EGALEMENT : [WEBTV] PLF 2020 : BENCHAÂBOUN A-T-IL CONVAINCU ?