L'encours de la dette pour les entreprises non financières, a caracolé à 61,5 Mds de DH à fin juin 2019. Contrairement à ce que l'on pense, ce ne sont pas uniquement les TPE qui s'endettent pour faire face à leurs besoins et engagements, mais aussi les grandes entreprises et dans des proportions beaucoup plus importantes. Le récent diagnostic de CDG Capital Research des bilans des sociétés cotées en bourse s'est penché également sur un point important à savoir l'endettement des entreprises du Masi. Il en ressort une dégradation nette de leur situation financière. La trésorerie active a baissé de 4,1% tandis que les dettes CT ont augmenté de 14,5% reflétant ainsi une forte pression sur la liquidité des entreprises. En dehors du secteur financier, l'endettement net du marché s'est établi à 61,5 Mds de DH en hausse de 7,8% par rapport au premier semestre 2018. Aussi, les ratios Dettes/Capitalisation ou Dettes/Fonds propres (hors secteur Finance), se sont dégradés à fin juin 2019 par rapport à la même période de l'année précédente. Les deux ratios se sont établis respectivement à 17,7% et 62,6% contre 16,5% et 57% suite à l'accroissement de l'endettement. En terme de contribution à l'endettement net global, Maroc Telecom se hisse au premier rang avec 3,9 Mds de DH. Retraité du groupe télécoms, la dette évolue de seulement de 1,4%. Le secteur des télécoms a affiché une hausse de 22,7%. Il est suivi du secteur des NTIC qui a enregistré une hausse de 52,6%. L'industrie se positionne au troisième rang avec 29,7%. Par contre, le secteur du BTP a vu son endettement baisser de 7,7% à fin juin 2019. L'autre secteur ayant pu atténuer la hausse de l'endettement net global est celui de l'Energie à travers le groupe Taqa Morocco. La dette nette du groupe TQM a baissé de 8,9% ou 1,8 Md de DH pour s'établir à 8,6 Mds de DH. Force est de constater que malgré les variations sectorielles de l'endettement, ce dernier a emprunté un trend haussier sur la dernière décennie. Cette tendance haussière résulte de la conjoncture économique qui peine à trouver son dynamisme d'avant la crise financière de 2008. Sur le plan national, la croissance économique reste fortement dépendante de l'agriculture au gré de la clémence du ciel. C'est dire que les activités non agricoles n'arrivent pas encore à se substituer aux activités primaires et tirer la croissance vers le haut. Dans un contexte aussi délétère, les dirigeants d'entreprises restent prisonniers que ce soit en tant que clients ou en qualité de fournisseurs de la sempiternelle problématique des délais de paiement. A ce titre, il est toujours utile de rappeler que cette problématique des délais de paiement creuse la trésorerie des entreprises, dégradant ainsi leur situation financière. Abstraction faite de l'Etat qui faut-il reconnaître a fait des efforts notables en matière de paiement, contrairement au secteur privé qui ne joue pas le jeu comme en atteste le crédit interentreprises oscillant autour de 400 Mds de DH. Lire également : CREANCES EN SOUFFRANCE : FAUT-IL CRAINDRE UNE NOUVELLE HAUSSE ?