Echanger sur le thème de l'assurance dans un monde en disruption et évoquer les principaux enjeux pour cette industrie, est le thème de la 5ème édition du Rendez-vous de Casablanca de l'assurance. Avec la diffusion rapide de la technologie, les professions tous azimuts ne peuvent se permettre de refuser la disruption. La profession des assurances n'est pas en reste. « Bien au contraire, nul ne connaît la disruption mieux que le secteur des assurances », diraient les acteurs les plus avertis. Ils prennent toujours l'exemple du smartphone et son impact positif sur le secteur. Ce petit engin qui désenclave les populations isolées et facilite l'accès à l'assurance. Qui ose dire mieux ? « Disruption en assurance : explorer, innover, se réinventer », est le thème de la 5ème édition du Rendez-vous de Casablanca de l'assurance qui s'est tenue le 04 et 05 avril derniers. Organisée par la Fédération marocaine des Sociétés d'Assurances et de Réassurance (FMSAR), cette édition a battu un record d'affluence. Elle draine cette année plus de 1.000 participants représentant une trentaine de nationalités. Au menu de cette rencontre, des thèmes autour de l'open innovation dans l'assurance, l'intelligence artificielle, la Blockchain, le Big Data... Cette rencontre a été également l'occasion pour mettre à l'honneur les startups marocaines. Le choix de la thématique n'est donc par fortuit. Comme l'a si bien dit Mohamed Hassan Bensalah, président de la FMSAR dans son allocution : « Etant donné que l'assurance est au centre de la sécurité des individus et des biens, nous subissons directement toutes les évolutions et les transformations que peut connaître la matière assurable ». Sur un ton des plus rassurants, il considère la disruption comme une opportunité et non pas une menace. Et d'ajouter : « C'est l'occasion de se réinventer, de se transformer et de rester en phase avec les évolutions technologiques et les mutations de notre société ». Il rappelle à cet égard la dernière édition du World Insurance report, réalisée par Capgemini en septembre dernier qui montre à quel point les Insurtech ont transformé le marché. Plus d'un tiers de 8.000 personnes interrogées au niveau mondial déclarent y avoir recours exclusivement ou en complément à leur contrat d'assurance classique. C'est dire que bâtir des partenariats win-win avec les insurtech est aujourd'hui une réalité. La rupture avec le passé Dans son intervention, Hassan Boubrik, président de l'ACAPS s'arrête sur les défis engendrés par la révolution digitale pour les superviseurs d'assurance. Il se pose ainsi la question sur comment un régulateur pourrait-il assurer une supervision adéquate d'un assureur digital localisé en dehors de sa juridiction. L'enjeu est de taille parce qu'il faut assurer une protection appropriée des clients. Aussi, faut-il assurer la protection des données personnelles. Et la liste des questionnements est loin d'être exhaustive. Mais il reste pour autant convaincu que la collaboration entre les Insurtech et les acteurs traditionnels pourrait s'avérer fructueuse. « Au Maroc, je suis heureux de l'effort qui est fait par les entreprises d'assurance dans le domaine de la digitalisation afin d'améliorer la gestion de la relation et des services aux assurés », annonce H. Boubrik. En effet, si la disruption dans les marchés des assurances les plus développés est déjà en marche, ceux moins matures des pays en développement ne sont pas en reste. Sur le continent africain en particulier, les nouvelles avancées technologiques devraient induire une évolution des marchés des assurances en rupture avec le passé. Néanmoins dans les pays les plus développés, il ne s'agira pas nécessairement des mêmes ruptures ou enjeux.