Une enquête internationale menée par les cabinets BCG et The Network en collaboration avec le cabinet Rekrute pour le Maroc, et pour laquelle ont été interrogés 6.721 marocains (évoluant dans l'industrie et les nouvelles technologies) montre que le salaire ne figure pas dans le top 10 des préoccupations. Depuis plusieurs années, la fuite des cerveaux du Maroc taraude les esprits. Un phénomène qui prend de plus en plus d'ampleur si l'on prend en considération que les entreprises font face à d'énormes défis liés à la mondialisation et à la compétitivité féroces. La fuite des cerveaux n'est pas exempte d'incidences sur le budget de l'Etat parce que ces profils ont coûté des milliards de DH à l'Etat marocain. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : dans le secteur des technologies de l'information, 3 entreprises étrangères viennent au Maroc tous les 15 jours pour recruter 10 ingénieurs. Donc un total de 600 ingénieurs marocains quitte le Maroc chaque année. La fuite ne se limite pas au secteur des technologies de l'information mais frappe également d'autres secteurs (éducation, médecine…). Face à cette situation déplorable, les grands opérateurs du secteur sont appelés à se serrer les coudes et réagir vite. « Il est difficile de concurrencer l'offre des entreprises étrangères. D'abord parce qu'elles offrent des salaires aux niveaux européens, et surtout parce que cela reste le rêve de la plupart des jeunes marocains de vivre en Europe. En tant que premier employeur dans le secteur IT dans le Nord du Maroc, cette problématique nous tient particulièrement à cœur pour retenir nos talents au Maroc. » explique Fred Sabbah, Directeur Général de la multinationale everis, filiale du géant NTT DATA. En vue d'y remédier un tant soit peu, l'équipe d'everis s'est donc mise à l'écoute de ses collaborateurs et a décidé d'adopter un programme de flexibilité des horaires et lieux de travail. Il s'agit d'un programme s'articulant autour de quatre axes, avec pour leitmotiv de permettre aux collaborateurs d'everis d'avoir une véritable qualité de vie personnelle, qui a priori fait généralement cruellement défaut dans la majorité des grandes entreprises privées. Les cadres ont plus besoin d'un cadre sain et favorable pour donner le meilleur d'eux-mêmes. Il semble que le programme d'everis a pu apporter les fruits escomptés. En effet, il ressort d'une enquête internationale menée par les cabinets BCG et The Network l'année dernière, en collaboration avec le cabinet Rekrute pour le Maroc, et pour laquelle ont été interrogés 6.721 marocains (évoluant dans l'industrie et les nouvelles technologies) que le salaire n'est pas la préoccupation majeure de ces Marocains. Il ne figure même pas dans le top 10 des préoccupations. Alors que l'équilibre vie professionnelle/vie personnelle et un environnement de travail favorable y figurent. C'est dire que les responsables marocains sont appelés à être plus souples envers leurs collaborateurs et leur offrir un cadre de travail plus. Comme dit le proverbe : « L'argent n'est que la fausse-monnaie du bonheur ». La balle est aussi dans le camp de l'Etat qui à son tour ne doit pas lésiner sur les moyens pour rapatrier ses cerveaux. Comment ? En favorisant davantage la Recherche & Développement. Lire également : 600 INGENIEURS QUITTENT ANNUELLEMENT LE MAROC