Deux syndicats, deux collèges syndicaux et une association représentant les cliniques privées ont réagi à la note de la CNOPS relative à la prise en charge des césariennes. Laquelle décision qui entre en vigueur le 1er mai 2019, instaure l'obligation d'un compte rendu précisant l'indication médicale lors du dépôt du dossier de facturation suite à une demande de prise en charge d'une césarienne programmée ou liée à une situation d'urgence. Il s'agit du Collège Syndical National Des Médecins Spécialistes Privés (CSNMSP), de l'Association Nationale des Cliniques Privées (ANCP), du Collège syndical national des médecins généralistes libéraux (CSNMGL), du Syndicat National des Médecins du Secteur Libéral (SNMSL) et du Syndicat Nationale de Médecine Générale (SNMG). Ainsi dans une lettre datant du 16 avril et adressée au Directeur général de l'Agence nationale de l'Assurance Maladie (ANAM) au nom de la profession et des gynécologues obstétriciens privés du Maroc, les signataires de la lettre évoquent « la stupéfaction de tous, de voir le Directeur Général de la CNOPS s'inscrire dans un rôle purement médical, scientifique et relevant des attributions exclusives des spécialistes, dument habilités à cela ». Et d'ajouter « qu'il (NDLR : Le DG de la CNOPS) puisse parler de « césarienne de convenance » est une pure ingérence dans la compétence des médecins et une insulte à leur intégrité scientifique ». Les rédacteurs de la missive n'y vont pas de main morte en soulignant « la légèreté avec laquelle la santé et la vie de nos concitoyennes est traitée ». Leur grief est que le DG s'est basé sur des statistiques validées uniquement par « ses services et dont les résultats restent à interpréter en fonction de plusieurs autres paramètres (populations cibles, politiques de santé de chaque pays, conditions d'accès aux soins des citoyens ...), pour en déduire des conclusions aussi hâtives et des jugements de valeur envers toute une profession ». En effet, la décision de la CNOPS est motivée par les résultats d'une étude réalisée récemment par la CNOPS sur son poste de dépenses « Accouchement », la césarienne représente 57% du total des actes d'accouchements du régime AMO du secteur public et s'accapare 81% des dépenses relatives à ces actes en 2016, contre des taux respectifs de 37% et de 62% en 2006. En effet, il ressort que ces taux sont anormalement supérieurs à ceux recommandés par l'OMS, soit 25% et génèrent, de ce fait une perte annuelle supportée par la CNOPS dépassant 70 MDH. Mais selon les praticiens, « la problématique des césariennes touche l'ensemble des pays du globe, et sur laquelle l'Organisation Mondiale de la Santé se penche depuis des années, nécessiterait des études et des analyses à l'échelon national pour pouvoir faire l'état des lieux par rapport à cette approche mondiale. Des études basées sur des statistiques globales sur les quelles faudrait se pencher pour établir les recommandations nécessaires, si besoin y en aura ». Ils défendent l'idée que les gynécologues et les médecins marocains en général ont toujours été prêts à se pencher sur le dossier conformément aux orientations de la politique de santé de notre pays et des pratiques médicales. Ils estiment d'ailleurs que des conclusions « comptables » ne peuvent se substituer aux impératifs de la médecine et des objectifs de santé du pays. Dans leur lettre, ils interpellent le Directeur Général de l'ANAM sur le fait que « ce n'est malheureusement pas en stigmatisant les médecins que le Directeur Général de la CNOPS arriverait à faire bonne action, mais bien au contraire. Notre moralité, notre intégrité et notre fierté de servir nos malades et bien au-dessus de ces pratiques et ce n'est pas la CNOPS, qui leur porterait le moindre préjudice ». Ils lui demandent ainsi de prendre position et à demander à au Directeur Général de la CNOPS d'annuler, purement et simplement, la note en question qui comporte l'appellation « césarienne de convenance ». Ils évoquent même des menaces cachées du DG de la CNOPS et « qui ne menacent au fait que la santé et le bien-être du citoyen marocain ». Une copie de la lettre a été également adressée au ministre de la Santé et au Président du Conseil national de l'Ordre des Médecins (CNOM). LIRE EGALEMENT LA CNOPS DECLARE LA GUERRE AU RECOURS INJUSTIFIE AUX CESARIENNES