Après le conflit entre la CNOPS, les gynécologues et les cliniques privées sur le remboursement des césariennes, le ministre de la Santé Anass Doukkali est rentré en ligne pour calmer ce bras de fer et trouver une solution qui satisfait les deux parties. Plusieurs points ont été discutés lors de cette réunion du 24 avril au siège du ministère, d'où les parties prenantes sont ressorties avec plusieurs mesures à savoir, l'annulation de la décision prise par la CNOPS qui souligne que « toute césarienne non médicalement justifié sera payée sur la base du forfait de l'accouchement par voie basse », et le recours à l'ANAM en cas de conflit. Les détails. Le conflit entre la CNOPS et les gynécologues est survenu suite à la décision soudaine de la mutuelle, annoncée le 17 avril via un communiqué, de payer « toute césarienne non médicalement justifiée sur la base du forfait de l'accouchement par voie basse ». Une décision justifiée par la mutuelle par le taux anormalement élevé de césariennes, enregistré dans le secteur privé comparé au secteur public. Pour riposter, les gynécologues ont, quant à eux, annoncé « de ne plus accepter les prises en charge de la CNOPS » invitant leurs patientes à « régler les frais directement à la clinique et au médecin et à réclamer le remboursement à la CNOPS par la suite ». P conséquent, lors de cette réunion de résolution de conflit, à laquelle ont également été conviés le DG de la CNOPS, le DG de l'Agence nationale de l'assurance maladie (ANAM), le Président du Conseil national de l'ordre des médecins, le Président du Collège syndical national des médecins spécialistes privés au Maroc (CSNMP), le Président du syndicat national des médecins du secteur libéral, et le vice-président de l'association nationale des cliniques privées, a permis de sortir avec un compromis: Continuer de travailler avec les conventions nationales en vigueur, accélérer la publication de protocoles thérapeutiques afin de contrôler les coûts médicaux du traitement pour l'exercice de la profession médicale en tenant compte des équilibres financiers de la CNOPS. Mais également, et surtout, « se référer à l'ANAM, en cas de conflit, en tant qu'organe régulateur habilité à décider et à arbitrer les différends entre les parties concernées ». Dans ce sens, Doukkali a invité les parties prenantes « à respecter les conclusions d'arbitrage de l'ANAM, conformément aux exigences légales et réglementaires en vigueur ». Le Président fondateur du Collège syndical national des médecins spécialistes privés au Maroc (CSNMP), Dr Saad Agoumi, Gynécologue, qui avait justement indiqué à Hespress Fr dans un entretien précédent que la CNOPS n'est pas un « organe régulateur » et que les décisions pareilles doivent émaner de l'AMAN, revient à la charge. Il affirme dans une nouvelle déclaration à Hespress Fr, que malgré cette réunion et les mesures pour lesquelles se sont engagées les parties prenantes, les gynécologues restent tous de même méfiants vis-à-vis de la CNOPS. « La décision qui a été conclue lors de la réunion de mercredi soir en présence du ministre, est de revenir aux pratiques habituelles de la convention, pas seulement pour l'accouchement césarienne, mais pour tout acte confondus. C'est-à-dire que l'on continue de travailler comme on l'a toujours fait », affirme-t-il. Notre interlocuteur poursuit, dans ce même contexte, que « s'il y a un contrôle, il doit répondre aux normes légales et que les pouvoirs sont entre la main de l'ANAM et non pas la CNOPS ». Toutefois, Dr Agoumi tient à mettre en avant que les gynécologues et les cliniques privées restent «vigilants». « À la moindre remise en question de l'indication de césarienne et au premier refus de prise en charge, nous arrêterons les prises en charge de la CNOPS », promet-il.