24 Au 1er trimestre de l'année en cours et sur la base d'un retour des conditions climatiques favorables, la croissance économique devrait s'accélérer pour atteindre +3,4% (vs. +2,9% pour le scénario central de BMCE Capital Global Research), portée principalement par le redressement de +6,7% de la valeur ajoutée agricole et une progression de +3% des activités hors agriculture. De son côté, la demande extérieure adressée au Maroc n'a pas fait défaut à l'économie nationale comme en atteste les indicateurs publiés par l'Office des Changes à fin 2022. En effet et drivées par l'amélioration des expéditions des métiers mondiaux du Maroc, les exportations progressent de +29,4% à 426,1 Mds de DH. Cette reprise des volumes de ventes à l'étranger a soutenu la dynamique industrielle puisque le taux d'utilisation des capacités -TUC – est resté stable à 72% en 2022 comparativement à 2021. Dans de plus amples mesures, les importations augmentent de +39,6% à 737,7 Mds de DH compte tenu de l'alourdissement de la facture énergétique et celle des produits alimentaire (+2,5x à 153,5 Mds de DH et +44,9% à 86,7 Mds de DH respectivement), dans le sillage de la flambée des cours du pétrole et des produits alimentaires. Partant, le déficit Commercial se creuse de +56,5% à -311,6 Mds de DH, soit le plus haut niveau historique (vs. -199,2 Mds de DH en 2021), pour un taux de couverture en dégradation de 4,5 pts à 57,8% d'une année à l'autre. Sur le plan des paiements, le Maroc peut toujours compter sur le bon comportement des recettes MRE (+16,5% à 109,2 Mds de DH ) et des flux nets IDE (+8,3% à 20,9 Mds de DH à fin 2022). En parallèle, les recettes voyages affichent un bond de 2,6x à 91,2 Mds de DH (vs. 78,7 Mds de DH à fin 2019), profitant d'un quasi retour à la normal des activités touristiques après 2 années fortement perturbées par la crise COVID-19. L'inflation des indicateurs économiques s'explique principalement par un effet prix, découlant de l'hyperinflation mondiale, ce qui induit pour le Maroc la plus importante hausse des prix à la consommation depuis près de 30 ans avec un IPC en progression de +6,6% 2022. Selon la dernière analyse élaborée par le HCP, cette forte hausse des prix proviendrait principalement des produits échangeables (+9,1%) et dans une moindre mesure de ceux non échangeables (+3,2%) confirmant ainsi la thèse d'une inflation à composante majoritairement importée. Les prix à la production ne sont, quant à eux, pas en reste avec un Indice des Prix à la production Industrielle, Energétique et Minière -IPPI- qui prend +6,3%. Au registre des finances publiques, l'exécution de la Loi de Finances 2022 fait ressortir un déficit budgétaire de -69,5 Mds de DH contre –70,2 Mds un an auparavant, soit -5,1% du PIB. En effet, la bonne orientation des recettes fiscales dans un contexte inflationniste a permis de contrebalancer l'explosion des charges de compensation (+2,0x à MAD 42,1 Md à fin 2022) et la mauvaise campagne agricole. Ainsi et face à la réticence des investisseurs devenus frileux compte tenu de l'instabilité du Marché des taux, l'Argentier du Royaume a dû faire preuve de flexibilité afin de pouvoir se financer en optant pour la création d'une nouvelle ligne à taux révisable le mois prochain. De même et dans le but d'insuffler davantage d'engouement aux institutionnels, BANK AL-MAGHRIB a organisé des opérations de rachat de Bons du Trésor sur le marché secondaire totalisant un montant de MAD 16,7 Md sur le mois de janvier 2023. Parallèlement et en vue de marquer les maturités qui n'avaient pas intégrer réellement la hausse des taux, le Trésor a procédé à une levée, dite historique, lors de la troisième séance d'adjudication de pour un montant de 17,5 Mds de DH, induisant des hausses respectives de +15 pbs, +125,4 pbs, +106,5 pbs et +190,8 pbs sur les lignes 26 semaines, 5 ans, 10 ans et 20 ans. Ce faisant, le Trésor a ainsi réussi à lever 40,4 Mds de DH au cours du premier mois de 2023, dépassant de loin son besoin maximal annoncé de 23 Mds de DH. « Au niveau du marché financier, la Bourse de Casablanca a entamé l'année en territoire négatif pâtissant vraisemblablement de l'ajustement des taux d'intérêt en début du mois et des spéculations sur une nouvelle hausse du taux directeur en mars, ce qui a pesé lourdement sur la valorisation de la cote. Dans ce sillage, le MASI a perdu -4,15% tandis que le MSI 20 a reculé de -3,71% », rappelle BKGR. Pour sa part et à la lumière de ces éléments, BMCE Capital Global Research maintient ses prévisions de croissance 2023 de l'économie marocaine. Lire également : Croissance économique 2023 : les 4,2% du CMC sont-ils réalisables ?