Dans un contexte en perpétuelle mutation, de nouveaux risques guettent les agents et courtiers d'assurance. L'ACAPS est pour autant décidée à les accompagner et à les soutenir. En plus des risques traditionnels, de nouveaux risques planent sur le secteur des assurances au Maroc. Les agents et courtiers des assurances ne sont pas mieux lotis. C'est globalement la thématique qui a fait l'objet de la troisième rencontre annuelle de la fédération nationale des agents et courtiers d'assurances (FNACAM) tenue le 04 octobre 2018. Intervenant à cette occasion, Hassan Boubrik, président de l'ACAPS, a tenu à rappeler les réalisations du secteur des assurances au cours des dernières années. Un secteur qui aujourd'hui occupe le 2ème rang en Afrique et le 3 ème rang dans la région MENA. Comme en attestent les chiffres, le taux de croissance affiché actuellement par le secteur oscille autour de 10%. Toutes ces prouesses n'empêchent pas le régulateur de reconnaître que le secteur souffre de certaines fragilités et pas des moindres. Si la branche Vie a bien progressé au cours des dernières années (passant de moins de 25% à plus de 40% du marché), la Non Vie évolue à un rythme assez lent (4,5 à 5%). En outre, si l'on regarde le taux d'équipement en assurance des ménages, on remarque qu'il reste extrêmement faible. Dans un récent rapport sur l'inclusion sociale, il est relevé que le nombre de Marocains disposant d'assurances facultatives ne dépasse pas 2%. Aussi, force est d'admettre que les assurances automobiles qui constituent presque la moitié de la Non Vie représentent 75 à 80% des résultats techniques. D'où la grande dépendance vis-à-vis de la branche assurance automobile. Une branche à forte sinistralité dont le taux S/P gravite aujourd'hui autour de plus de 80%. Autre fragilité évoquée par le numéro 1 de l'ACAPS est celle relative à la modernisation du secteur et sa conformité aux standards internationaux qui nécessitent encore plus d'efforts. « C'est dans ce sillage que depuis plusieurs années, nous nous attelons à des chantiers structurants qui visent à la fois à développer le marché et à le mettre au diapason des standards internationaux », informe Boubrik. Il cite à ce sujet le référentiel de solvabilité basé sur les risques, un chantier extrêmement structurant pour le secteur des assurances non seulement sur le plan quantitatif mais également qualitatif (gouvernance, anticipation, modélisation, gestion des risques...). « Autres chantiers importants sont : les textes afférents aux Catastrophes Naturelles, à la Tous risques chantiers et au Takaful qui espérons verra le jour plus rapidement », dixit H. Boubrik. Dans une telle rencontre, les intermédiaires ne peuvent pas faire fi du livre IV du code des assurances relatif à la présentation des opérations des assurances, bloqué depuis plus d'un an au Secrétariat général du gouvernement (SGG). Sa refonte qui, s'inscrit dans le processus de la révision de la réglementation régissant le métier, a été menée pour prendre en considération l'évolution de la distribution des produits des assurances, l'avènement de nouvelles technologies et la correction d'un certain nombre d'insuffisances et d'incohérences qui étaient identifiées dans le cadre du code des assurances actuel. La digitalisation : défi ou enjeu ? Si l'intermédiaire en assurance a toujours joué un rôle primordial dans le développement de l'assurance à travers ses missions de conseil, ce rôle est appelé à se développer davantage dans le futur avec l'apparition de nouveaux risques. Consciente de ces défis, l'ACAPS s'inscrit dans un processus continu de sensibilisation et d'accompagnement du réseau de distribution à travers l'organisation de rencontres sur des questions primordiales (obligations en matière de blanchiment d'argent, obligations en matière de protection des assurés...). A partir de 2019, des séances de formation financées à 100% par l'ACAPS seront programmées au profit des agents et courtiers. Elles concerneront la réglementation, la protection des assurés... Le régulateur est conscient que la profession est en perpétuelle mutation, connait des difficultés : 2% des intermédiaires réalisent plus de 54% de la production du marché. Toutefois, pour l'ACAPS, le principal défi est de se remettre en cause, chercher d'autres sources de revenus, sans pour autant être en conflit avec le métier de base et surtout mettre le client au centre des préoccupations. « Il ne faut pas considérer les nouvelles technologies comme une contrainte, mais plus comme une opportunité pour réinventer vos modèles », alerte H. Boubrik en s'adressant aux intermédiaires.