TMSA (Agence Spéciale de Tanger Med) confirme ses ambitions africaines. Ainsi, après avoir signé, dans le sillage des Visites Royales en Afrique en fin 2016, des accords de partenariat et de coopération en Madagascar et au Nigeria, l'opérateur portuaire marocain se positionne depuis quelques semaines – et en toute discrétion – dans la course pour la reprise d'un acteur mondial dans la logistique portuaire. Rien que cela ! En effet, TMSA fait partie d'une vingtaine de repreneurs potentiels qui se sont manifestés pour le rachat des actifs du groupe français Necotrans. Un processus qui avait été initié, dans un premier temps, de façon spontanée à travers un mandat de vente confié par les actionnaires de la cible à la prestigieuse banque d'affaires Rothschild avant le Tribunal de Commerce de Paris ne reprenne les choses en main. Il faut dire que face à une montagne de dette qui dépasse les 200 millions d'euros (près de 2,2 milliards de DH), trois candidats, dont TMSA, ont exigé de l'opérateur portuaire en déconfiture financière, l'entrée au préalable dans une procédure collective avant de formuler une offre, ce qui est plus sécurisant pour le futur repreneur. Condition qui été acceptée par la famille Talbot, principal actionnaire de Necotrans depuis sa création au début des années 1980. Aussi, les administrateurs judiciaires en charge de ce dossier devraient se prononcer cette semaine sur les offres fermes dont le dernier délai de remise avait été fixé pour le 17 juillet. Rappelons que Necotrans emploie 4500 salariés à travers la trentaine de pays où il est présent, pour un chiffre d'affaires mondial de 850 millions d'euros (plus de 9 milliards de DH), avec une part importante réalisée en Afrique où il est déployé dans une vingtaine de pays dont le Maroc depuis 2012. Et ce qui intéresse sans doute TMSA qui fait face dans ce processus à des géants des métiers portuaires comme les français Bolloré et CMA CGM et le japonais Mitsui, mais également des investisseurs financiers comme le gestionnaire de fonds d'investissement Abraaj. Affaire à suivre.