L'usage des nouvelles technologies au sein des administrations constitue l'un des facteurs déterminants dans la dynamisation de la bonne gouvernance, a affirmé à Casablanca le ministre de l'Emploi et de l'Insertion Professionnelle, Mohamed Yatim. Le ministre, qui s'exprimé lors du séminaire technique sur « Les technologies de l'information et de la communication au service de la bonne gouvernance des systèmes de sécurité » organisé par la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS), a souligné que l'accès fluide aux informations contribue au renforcement de la transparence, consolide les principes de l'égalité et de l'équité et garantit un niveau élevé des services acquis. Il a, dans ce contexte, rappelé que les instances et institutions chargées de la sécurité sociale en Afrique du Nord ont fait le choix d'adopter les nouvelles technologies pour gérer leurs affaires et services à caractère administratif mais également les services directement liés aux assurés et leurs droits et sociaux. Mohamed Yatim a fait savoir dans ce sens que le Maroc a fait le choix depuis 2009 de mettre en place un programme gouvernemental pour améliorer les services destinés aux administrations, aux citoyens et aux usagers notamment le passeport biométrique, la carte biométrique, le payement des taxes et la gestion des retraites. Il a également indiqué que « le programme gouvernemental inclut plusieurs dispositions visant à améliorer les services offerts aux citoyens, comme l'abandon progressif de la nature physique des procédures administratives, le soutien à l'utilisation de la technologie numérique afin de faciliter l'accès des citoyens aux services publics et la transformation des espaces d'accueil en plateformes virtuelles. Aussi, la mise en place d'une plateforme nationale unifiée pour la gestion des plaintes qui englobe les administrations, les collectivités territoriales et les organismes publics à travers . Ces dispositions entrent dans le cadre de l'e-gouvernement », a-t-il détaillé. Pour sa part, le directeur général de la CNSS, Saïd Ahmidouch, a précisé lors de cette rencontre, organisée les 22 et 23 mai 2017 en collaboration avec le bureau de liaison de l'Association Internationale de Sécurité Sociale (AISS) pour la région de l'Afrique du Nord installé actuellement à Alger, qu'afin d'assurer le succès d'un projet de régime de sécurité sociale, il ne suffit pas qu'une institution en charge de sa gestion dispose d'un organigramme bien structuré et des ressources humaines hautement qualifiées et des fonds considérables, mais doit aussi recourir impérativement aux TIC en vue de gérer les flux de données en croissance permanente et réduire pour les clients les obstacles classiques liés particulièrement au temps et à la distance. Pour cela, a-t-il dit, les stratégies doivent être orientées vers la mise en place de plus de services électroniques renforçant ainsi la dématérialisation des processus tout en encourageant et en initiant des projets innovants permettant de gérer le flux toujours croissant des demandes et d'optimiser la sécurité et la confidentialité des données. Les institutions se doivent encore de progresser en ce sens pour mieux répondre aux enjeux présents et futurs, notamment d'être en capacité de simplifier de bout en bout les démarches, de renforcer la proximité avec les clients et de prendre ainsi des décisions rationnelles répondant à leurs exigences sur la qualité du service rendu et l'efficience des procédures, a ajouté Saïd Ahmidouch. De son côté, l'officier du bureau de liaison de l'AISS pour la région de l'Afrique du Nord, Zaidat Mohand Said, a estimé que dans l'objectif d'assurer la mise en œuvre des programmes de sécurité sociale, d'offrir des services de qualité et des prestations de haut niveau et pour atteindre l'efficacité, l'efficience et l'excellence dans l'administration, les institutions se sont appuies sur les TIC qui jouent un rôle stratégique. Cependant, en dépit de résultats obtenus, estime-t-il, la rationalisation de l'utilisation des TIC demeure parmi les préoccupations majeures des institutions et des administrateurs de la sécurité sociale, ajoutant que leur évolution rapide ainsi que leur complexité croissante font que leur mise en place ne répond pas toujours aux attentes des institutions en termes d'activités et suscitent des interrogations concernant le rapport entre les coûts engagés et les résultats obtenus. Cet espace d'échange, a-t-il dit, constitue une opportunité pour les institutions de sécurité sociale des pays de l'Afrique du nord pour confronter et partager leurs expériences en matière de choix et de mise en place de solutions basées sur les TIC et surtout de débattre des contraintes relatives à ce sujet. Mohammed Reda Benamar, directeur des Etudes, de la Communication et du Développement de la CNSS se réjouit pour sa part de la synergie entre les Caisses maghrébines. « Nous sommes heureux de constater que pratiquement toutes les institutions qui œuvrent dans la sécurité sociale au Maghreb ont les mêmes préoccupations et la même stratégie au niveau du développement de la relation avec les assurés. C'est pour cela que dans chaque expérience, il y a une grande utilisation des TIC. Mais il est clair aussi que nous nous ne sommes pas au même niveau. D'où l'importance de ce genre de séminaires d'échanges qui permettent de profiter de l'expérience des autres. Dans le monde de la sécurité sociale, il y a une certaine communion entre les caisses. La Caisse tunisienne nous a sollicité par exemple concernant la prise en charge de l'Assurance Maladie Obligatoire (AMO) », a-t-il souligné. Ce séminaire de deux jours a été ponctué par l'examen de thématique liées à l'impact des e-services et de la communication digitale dans le renforcement de la relation client et les TIC au service de la bonne gouvernance. Parmi les recommandations émises, la création d'un atelier, durant les mois à venir, composé des représentants des différentes Caisses. Cet atelier s'attellera sur l'analyse et le diagnostic de la stratégie déployée dans chaque pays et élaborer éventuellement une stratégie globale. La CNSS, la Caisse Marocaine des Retraites (CMR), l'Agence Nationale pour l'Assurance Maladie (ANAM), le Régime Collectif d'Allocation de Retraite (RCAR), la Mutuelle Générale du Personnel des Administrations Publiques (MGPAP), ainsi que 3 délégations du Maghreb composées de 60 personnes et représentant la Mauritanie, la Tunisie et l'Algérie, y ont pris part.