Les douze prochains mois semblent annoncer une croissance économique mondiale modérée mais stable. Cependant, à moyen terme, deux scénarios sont envisageables, explique Uri Dadush, Senior Fellow d'OCP Policy Center. Le premier s'inscrit dans un cycle vertueux, tablant sur une croissance aux Etats-Unis, à l'Union Européenne et en Chine qui se renforcent mutuellement, entraînant une accélération considérable du commerce mondial, des prix élevés des produits de base et des taux d'investissement plus élevés, avec des flux de capitaux accrus dirigés vers les marchés émergents. Un scénario plus sombre est également possible et peut-être plus probable. Ce résultat serait dû à une politique profondément incohérente aux Etats-Unis, consistant à vouloir réduire les impôts et à accroître les dépenses d'infrastructure et de défense tout en visant des déficits commerciaux bilatéraux plus faibles avec les principaux partenaires commerciaux du pays, soutient l'expert en commerce international et en économie mondiale. Concernant l'économie marocaine, elle continue son redressement en 2017 en affichant une croissance aux alentours des 4%. Ceci résulte du rebond de la production des céréales qui avait décliné en 2016 à cause des mauvaises conditions climatiques, et ce malgré la poursuite de la consolidation fiscale. Bien que le Maroc ait été capable dans une certaine mesure de se différencier par rapport à la région avoisinante, l'instabilité qui se poursuit au Moyen-Orient et en Afrique du Nord a une incidence importante et renforce la nécessité de construire des tampons ainsi que d'adopter des politiques robustes face à l'incertitude. Ainsi, les perspectives pour la région MENA et plus particulièrement pour le Maroc doivent être évaluées non seulement par rapport à la conjoncture favorable actuelle, mais aussi à la lumière des incertitudes profondes qui s'annoncent, conclut Uri Dadush.