Rationalisation, c'est le maître-mot de l'investisseur touristique. Risma s'oriente, en effet, vers un développement moins capitalistique à l'avenir, après avoir bataillé pour retrouver l'équilibre. «Mes prédécesseurs ont développé un réseau parce qu'il y avait une place à prendre. Et ils avaient raison parce qu'il y avait des places à prendre. Mais cette vision a donné lieu à un endettement pour la société. Maintenant que les places ont été prises, il s'agit donc de rationnaliser et d'optimiser. Et c'est ce que nous allons faire aujourd'hui», explique Amine Echcherki, Président du Directoire de Risma. Selon le top management, Risma investit désormais là où il est certain qu'il y a de la rentabilité. «Nous avons aussi, parallèlement à ces efforts, géré les charges», ajoute Amine Echcherki, ajoutant que la société aligne ses charges en fonction du taux d'occupation. «La relation qui existait entre Risma et son gestionnaire(le groupe français AccorHotels) avant, n'est plus la même aujourd'hui, puisque nous allons beaucoup plus dans les détails des choses pour challenger et examiner ses pistes ensemble dans l'esprit du contrat qui nous lie. Nous travaillons ensemble pour voir les choses qu'il faut améliorer et autres», précise-t-il. Et tous ces efforts portent bien leurs fruits, puisque Risma s'en est bien sorti sur l'exercice 2016, après une année 2015 qui a été difficile pour l'investisseur touristique. En effet, les hôtels Risma ont su maintenir un très bon niveau de taux d'occupation à 62%, bien au-dessus des performances nationales qui sont de 40%, soit 22 pts de plus que le marché, s'est réjoui le top management lors de la conférence de presse organisée le 18 avril à Casablanca pour présenter les résultats du fonds d'investissement. Dans les détails, Risma a terminé l'année 2016 sur un chiffre d'affaires de 1,4 milliard de DH contre 1,47 milliard de dirhams en 2015, soit, -68 millions de DH. Perspectives Amine Echcherki a expliqué que cette baisse est le résultat de la fermeture des deux hôtels Ibis (Rabat-Agdal et Casa-Voyageurs). Ces deux unités réalisaient respectivement un chiffre d'affaires de 23 millions de DH pour celle de Rabat et 14 millions de DH pour celle de Casablanca. De même, l'investisseur touristique a réalisé un résultat d'exploitation en hausse de 19% par rapport à l'année dernière, avec une marge de 13%. «Cette performance s'explique grâce à une bonne maîtrise des charges et au poids moins important des amortissements», a fait remarquer le top management. On note aussi qu'à fin 2016, le segment luxe et haut de gamme affiche un taux d'occupation en baisse de -3 points lié à la rénovation du Sofitel Marrakech (-1 point) et à la baisse de l'activité sur la ville d'Agadir (-3 points). De son côté, soulignons que le segment milieu de gamme affiche une hausse du taux d'occupation de 1 point. Par ailleurs, le top management note aussi que SAEMOG (société d'aménagement de la station Essaouira Mogador) détenue à hauteur de 40% par Risma, a bénéficié d'un abandon de dette permettant de comptabiliser ainsi un produit positif (+19 millions de DH dans les comptes consolidés de Risma). Aussi, le Résultat net part du groupe (RNPG), a-t-il atteint 91 millions de DH, alors qu'à fin 2015 il affichait un repli de -71 millions de DH. En ce qui concerne les perspectives, Risma entend poursuivre son développement et son partenariat avec le groupe AccorHotels. L'investisseur touristique prévoit une enveloppe de 120 millions de DH à investir en 2017. Une bonne partie ira à la rénovation d'unités existantes. Soulignons aussi que Risma s'apprête à lancer les travaux de construction d'un nouvel hôtel Ibis sur le boulevard Abdelmoumen à Casablanca. Ce chantier devrait commencer incessamment pour une ouverture prévue en 2019. En attendant, le fonds d'investissement prévoit l'ouverture de l'hôtel Ibis de Casa-voyageurs pour le mois de septembre prochain. En construction actuellement, Ibis Casa-Voyageurs comptera 130 chambres. Il s'agit d'un hôtel de nouvelle génération qui va arborer tout un nouveau design.