Le rôle incontournable des oulémas dans la finance participative a été au centre de la première édition du colloque scientifique de Bank Al Yousr, la banque participative du Groupe Banque Populaire, tenue à Casablanca les 22 et 23 avril 2017, avec la participation de plusieurs experts de notoriété internationale. Les participants se sont penchés sur les moyens permettant aux oulémas de contribuer à relever les enjeux et défis auxquels fait face aujourd'hui la finance participative, en vue d'apporter des solutions reflétant les principes fondamentaux de la charia islamique. Ils ont affirmé que les oulémas, eu égard de leurs connaissances approfondies des préceptes de la charia, sont les seuls aptes à l'analyse de la conformité des produits et services participatifs proposés par les banques, les assureurs et les sociétés de titrisation. Intervenant à cette occasion, Mohamad Hammour, président du Guidance Financial group, partenaire de Bank Al Yousr, a fait valoir que la contribution des oulémas dans les transactions islamiques est le fruit d'une tradition millénaire et d'un patrimoine universel qui s'est développé au cours de plusieurs centaines d'années. « Leur contribution a permis de développer une perspective équilibrée par rapport à la vie économique et commerciale, en l'occurrence la jurisprudence des transactions dans la charia », a-t-il noté, soulignant qu'il est important de redécouvrir ce patrimoine et de tirer profit de cette jurisprudence qui a contribué au cours des siècles à l'essor et à la prospérité des pays musulmans. « Sans la contribution de référence des oulémas, il n'y aura pas de finance participative », a indiqué le président de l'opérateur global de finance participative actif dans plusieurs régions du monde. Il a ajouté que ce colloque permettra de voir comment les oulémas peuvent aujourd'hui contribuer à résoudre les enjeux et les obstacles de la finance participative dans le monde arabe. Pour Adib Mohamed, directeur général de la Banque Al Yousr, ce colloque est aussi l'occasion pour s'arrêter sur certaines problématiques liées à la finance participative au Maroc, notamment la commercialisation des produits participatifs, mais aussi de débattre des moyens permettant de faire évoluer la finance islamique. « Les banques participatives sont appelées à jouer un rôle très important pour la commercialisation des produits participatifs, à travers notamment des initiatives visant à faire comprendre les spécificités de ces produits qui étofferont l'offre de financement existante et dynamiseront la demande pour permettre à de nouveaux besoins de trouver des offres adaptées », a-t-il expliqué. Il a ajouté que ce premier colloque sera également l'occasion d'exposer et de soumettre au débat public des études et recherches académiques ayant pour objet l'élargissement de la gamme des produits et services de financement participatif pour répondre aux besoins et attentes des clients. Pour rappel, le Conseil Supérieur des Oulémas exerce, par le biais de la Commission scientifique de la finance participative, le rôle d'instance de conformité (Charia Board). Il est d'ailleurs le seul habilité à se prononcer sur la conformité à la charia des produits et services de la finance participative dans ses trois compartiments (banque, assurance et marché des capitaux).