Les mesures et autres initiatives visant à encourager la création des PME ne se comptent plus. Le Salon Moubadara en est une. Ses organisateurs commencent à ratisser large, en touchant des régions loin de l'axe Rabat-Casablanca. En 2008, le Salon Moubadara aura lieu dans la capitale du Sahara : Laâyoune. Rendez-vous est donné pour le 20 mars. Pendant trois jours, les organisateurs, ont concocté un programme allant des expositions (à la grande place Al Mechouar), conférences et autres tables rondes à des ateliers dédiés à la création d'entreprises (animés par des experts avec témoignages de jeunes créateurs à l'appui), en passant par l'aménagement d'un espace B toB dans le Palais des Congrès. L'innovation consistera à décerner des trophées et autres prix pour la création d'entreprises. Dans l'esprit de ses initiateurs, le salon Moubadara constitue une franche occasion pour les jeunes créateurs d'entreprises désirant nouer des contacts et être au courant des différents mécanismes de financement et d'appui à la création et au développement de la petite et moyenne entreprise. L'entrepreneuriat au féminin L'aspect «genre» n'est pas non plus absent dans la programmation. Tout un thème lui est dédié : l'entreprise au féminin. «C'est une innovation du salon depuis l'édition de l'année dernière (tenue à Fès), où un trophée de l'entreprise féminine a été attribué à une femme entrepreneur », rappelle Mme Asmaa El Idrissi Larbi, directrice du salon. Le choix de la ville de Laâyoune pour abriter l'édition 2008 du salon Moubadara s'est imposé de lui-même, en raison notamment de l'essor qu'est en train de connaître la ville grâce aux différents chantiers et projets de développement prévus ou en cours. Moubadara, qui se veut un salon de l'investissement et de la création d'entreprises, s'attend à pas moins de 20.000 visiteurs. En épousant la dimension régionale, il s'apparente désormais à un salon itinéraire (ou une caravane) devant sillonner en 2008 cinq grandes villes du Royaume : Tanger, Agadir, Laâyoune, Fès et Oujda. «Notre souhait est que ces évènements puissent devenir par la suite réguliers et annuels, permettant ainsi aux régions d'avoir un temps fort pour booster l'investissement et la création d'entreprises», souligne Mme El Idrissi. Le calendrier d'organisation dans les autres villes n'est pas encore arrêté; quant au site web «moubadara.org», il sera incessamment mis à jour. 3questions à Asmaa El Idrissi, directrice du salon Challenge Hebdo : Moubadara 2008 a pris une dimension régionale. Pourquoi ? Asmaa El Idrissi : par le passé, Moubadara était axé essentiellement sur les grandes villes comme Casablanca, El Jadida (une édition) ou Fès (deux éditions). Puis, on s'est rendu compte que les éditions régionales pourraient être bien plus intéressantes dans la mesure où beaucoup de jeunes des régions éloignées de l'axe Rabat-Casablanca cherchent à disposer d'informations utiles pour la création de leur entreprise. Ils ne peuvent souvent pas se déplacer tout le temps pour des questions de paperasse. Suite à de nombreuses demandes reçues dans ce sens, nous avons décidé que Moubadara 2008 soit effectivement une édition régionale, et ce, dans cinq villes différentes: Tanger, Oujda, Laâyoune, Agadir et Fès. C. H. : comment se traduit concrètement votre appui à la création et au développement des PME ? A. E. : Moubadara encourage l'innovation et la créativité par l'attribution de trophées en faveur des jeunes créateurs d'entreprises, dans le but de les encourager et de les pousser à aller de l'avant. L'année dernière, un jeune ayant inventé un robinet «intelligent» en avait bénéficié au même titre qu'une femme entrepreneur dans la catégorie «Trophée de l'Entreprise Féminine». Nous souhaitons que les sponsors et autres organismes financiers soient nombreux à y participer afin de nous appuyer dans ce sens. C. H. : en plus de votre salon, beaucoup d'autres actions visent la promotion de la PME marocaine... A. E. : Moubadara cible aussi bien les porteurs de projets que les PME déjà créées. Les premiers, pour les aider à mettre à jour leurs projets. Les seconds, pour pouvoir s'améliorer, se développer et aller de l'avant. Nous essayons de les accompagner en leur facilitant le contact et la mise en relation avec les organismes et les acteurs concernés. Au final, ce sont des contacts directs qui sont établis avec des entreprises (un peu plus grandes) qui parrainent ces PME. Concernant les autres intervenants dans l'acte de création de la PME, ils sont régulièrement invités et des formes de partenariat leur sont proposées.