Deuxième face à face entre Mohamed El Krimi, syndic chargé de la liquidation judiciaire de la Samir, et la presse. Après la conférence de presse organisée au siège du raffineur, le syndic a convié les journalistes au lancement des consultations du cahier de charges de la société, le lundi 20 février à la bibliothèque du tribunal de commerce de Casablanca. Une fois sur place, un potentiel repreneur, accompagné de son avocat marocain, consultait le cahier de charges. Une fois la consultation terminée, ponctuée par des éclaircissements fournis en anglais par Mohamed El Krimi, l'investisseur s'est dépêché de partir. « Il a un vol à prendre », a répondu son avocat, empêchant ainsi les journalistes d'en savoir plus sur lui. La seule information qui a filtré est qu'il s'agit d'un repreneur anglais. Il portait néanmoins des documents signés Glencore PLC, l'entreprise anglo-suisse de négoce, courtage et d'extraction de matières premières. Pour faciliter la tâche aux repreneurs (et non aux journalistes, interdits par la loi d'y toucher), le cahier de charges de 135 pages a été réparti en 15 annexes : les filiales (au nombre de 8), les biens immobiliers (183), biens en location, marchandises non dédouanées, patrimoine immobilier,... Une annexe a entièrement été consacrée à l'affaire Carlyle Group, société américaine spécialisée dans le capital-investissement, et l'ITFC qui relève de la Banque Islamique de Développement. Ils réclament à la Samir leur stock de pétrole brut. Mohamed El Krimi est catégorique : « Nous n'avons pas de stock détenu par autrui. Tous les produits que nous avons nous appartiennent. Carlyle Group et l'ITFC sont des créanciers. C'est à eux de déclarer leurs créances». La présentation à la presse du cahier de charges a pris les allures d'une mise en scène : Mohamed El Krimi, en maître d'école donnant un cours de travaux pratiques a fait le tour des 15 annexes, donnant à chaque fois quelques détails aux journalistes, avides élèves à l'affût de la moindre information. La consultation est ouverte uniquement aux repreneurs de 10h à 15h. Le cahier de charges est ensuite mis dans un coffre-fort qui est transféré à son tour dans une salle. La clé du coffre est remise au syndic tandis que celle de la salle est gardée par le tribunal. Côté repreneurs, il y en a actuellement 20 qui se sont manifestés, dont 18 qui sont prêts, c'est à dire qui ont établi leurs business plan entre mars et novembre 2016. « Ils sont tous étrangers et originaires des pays pétroliers. Il y en des américains, britanniques, européens et quelques arabes », précise Mohamed El Krimi. Fin donc du deuxième acte, le troisième réservé au bilan aura lieu dans les prochains jours au siège de la Samir.