Environnement. L'impact du changement climatique sur les infrastructures autoroutières devient de plus en plus important, notamment dans les pays du Sud. Face à cette situation, un changement de paradigme s'impose en vue de trouver des solutions innovantes pour s'adapter à la nouvelle donne. par Roland Amoussou Nos infrastructures autoroutières vont-elles résister au changement climatique ? Cette question devient de plus en plus une hantise au sein de la communauté des ingénieurs. Une problématique qui se pose avec acuité d'autant plus que l'impact du changement climatique affecte nos routes. Face à une telle situation, il s'avère primordial de commencer à réfléchir sur les solutions envisageables pour remédier à cela. C'est dans cette optique que la Société nationale des Autoroutes du Maroc (ADM) a organisé, le 20 septembre à Rabat, la première édition de la conférence internationale pour la mobilité durable sous le thème : «Mise en place des jalons pour une mobilité durable au Maroc». Cette rencontre, labélisée COP22, et qui a réuni plusieurs personnalités venues de divers pays, de même que des ingénieurs et autres intervenants dans le domaine des infrastructures autoroutières, vient à point nommé servir de cadre adéquat de réflexion sur le changement de paradigme qui s'opère. Car, comme l'a fait remarquer Anouar Benazzouz, Directeur général des Autoroutes du Maroc (ADM) dans son intervention, on ne saurait construire des routes et autres infrastructures autoroutières aujourd'hui sans mesurer leur portée environnementale et leur maillage avec les objectifs du développement durable. L'occasion a été pour lui de présenter les efforts déployés par ses équipes ces dernières années, afin de mettre en place des solutions innovantes pour relever les défis qui s'imposent. Formation « ADM, avec le soutien de ses partenaires, est en train de réaliser des projets, qui sont actuellement en phase pilote », a noté le directeur général d'ADM. Ces projets, dans le détail, ont été développés pour protéger les infrastructures autoroutières dans le respect de l'environnement. Force est de souligner que l'entreprise a fait de la R&D son cheval de bataille depuis quelques années. Avec l'INRA (Institut national pour la recherche agronomique), la Société nationale des Autoroute du Maroc est en train de développer des semences et des techniques qui visent la végétalisation de pas moins de 10000 hectares de terrains. L'entreprise développe également un autre projet qui vise à collecter les déchets laissés par les usagers du réseau autoroutier en vue de les valoriser en produits réutilisables dans l'exploitation des autoroutes (cônes, amortisseurs de choc, balises etc.). De son côté, Michael Gajo, coordinateur du secteur environnement et climat à la coopération allemande au sein du GIZ, a salué les efforts déployés par le Maroc dans la protection de ses infrastructures autoroutières. « La mobilité durable est concernée par l'adaptation au changement climatique. Le dérèglement climatique nécessite des mesures individuelles, collectives, l'implication des gouvernements, des associations, des collectivités locales, des entreprises », explique-t-il. Pour Michael Gajo, la question qui se pose aujourd'hui pour une entreprise comme les Autoroutes du Maroc, est de savoir comment rendre les infrastructures moins vulnérables au changement climatique. Pour sa part, Moncef Ziani, Président de la Fédération marocaine du Conseil et de l'Ingénierie a fait remarquer que pour relever le défi, il faut intégrer la lutte contre le changement climatique dans la formation des ingénieurs. « Les écoles d'ingénieurs marocaines ont déjà franchi le pas dans ce sens », s'est-il réjoui. Il faut dire que la majorité des intervenants ont tenu à féliciter le Maroc pour les efforts d'adaptation au changement climatique initiés depuis plusieurs années. Le choix du Maroc pour l'organisation de la COP22 à Marrakech du 7 au 18 novembre 2016, témoigne de cet engagement du Royaume pour la protection de l'environnement et le développement durable.