Les chantiers structurants lancés depuis le début des années 2000, adossés aux efforts entrepris et aux réformes engagées dans plusieurs domaines ont permis à l'économie marocaine de démontrer une résilience notable, dans un environnement international globalement défavorable, a souligné Sa Majesté le Roi Mohammed VI. « Le Maroc a aussi entamé la réforme du système de subventions des prix à la consommation, ce qui a permis de redresser la situation des finances publiques et de dégager des marges budgétaires au profit de l'investissement économique et des filets sociaux destinés aux populations les plus vulnérables », a indiqué le Souverain dans un message aux participants à la 40ème session du Conseil des gouverneurs des banques centrales et des instituts d'émission arabes, qui s'est ouverte jeudi à Rabat et dont lecture a été donnée par M. Abdellatif Jouahri, Wali Bank Al-Maghrib. Pour consolider ce redressement et améliorer la visibilité et la transparence des finances publiques, une nouvelle loi organique des finances est entrée en vigueur à partir de 2016, a relevé le message royal, notant que, sur le plan monétaire et financier, le Maroc a poursuivi l'effort de modernisation et d'approfondissement du système financier national en vue d'aligner la politique monétaire du Royaume sur les meilleures pratiques internationales, tout en maintenant une politique accommodante pour soutenir le financement de l'économie, notamment celui des TPME. Outre la mise en place d'un cadre légal et d'un mécanisme de résolution de crises, en concertation avec les autres régulateurs, Bank Al-Maghrib continue d'aligner son dispositif de surveillance du secteur bancaire sur les normes internationales et d'accompagner l'extension à l'international des banques marocaines, aujourd'hui présentes dans une trentaine de pays, a expliqué SM le Roi. L'ensemble de ces efforts a permis au système financier national de réussir sans difficulté l'évaluation menée par le FMI et la Banque Mondiale en avril 2015 et qui, en particulier, a confirmé la solidité du système bancaire marocain, a poursuivi le Souverain. Grâce à ces réformes, mais également à la stabilité politique et à la sécurité dont il jouit, le Maroc renforce son image auprès des partenaires internationaux, des agences de notation et des investisseurs, a fait observer le message, rappelant que l'accord de précaution et de liquidité renouvelé récemment pour la troisième fois avec le FMI et la poursuite d'afflux conséquents d'IDE, dont une partie importante provient des partenaires du Conseil de Coopération du Golfe (CCG), ne sont que le reflet de la considération dont jouit le Royaume. « Ces importantes réalisations nous confortent dans nos choix en matière de politique extérieure et appuient notre politique d'ouverture sur notre région et sur le monde, le Maroc étant lié aujourd'hui par des accords de libre-échange avec cinquante-six pays, dont plusieurs pays arabes frères », a encore relevé SM le Roi. Dans cette optique, le Royaume, a lancé un projet ambitionnant d'ériger Casablanca en Hub financier régional, servant de plateforme d'échange entre l'Afrique et le reste du monde, une ambition devenue aujourd'hui une réalité, le dernier classement des places financières ayant placé Casablanca Finance City à la 33ème position mondiale et au premier rang à l'échelle continentale. Consacrant davantage ce choix d'ouverture et dans le but de renforcer la résilience de l'économie nationale aux chocs externes, le Maroc a décidé tout récemment d'entamer une transition graduelle vers un régime de change plus flexible, à même de consolider la compétitivité de son économie, a fait remarquer SM le Roi. Pour le Souverain, ce choix est d'autant plus important que la communauté internationale peine, près d'une décennie et en dépit des réformes entreprises, à sortir de la crise économique et financière et de ses séquelles, avec leur lot fait d'une croissance toujours atone, la persistance du chômage, la fragilité des systèmes bancaires et d'endettement public. Dans le monde arabe, cette même décennie a été marquée, en plus des effets de la crise mondiale, de conflits politiques, de dégradation de la situation sécuritaire, de la montée du terrorisme et du mouvement baissier des prix du pétrole qui, depuis 2014, met à rude épreuve les économies de plusieurs pays exportateurs de cette matière, avec notamment une réduction des marges budgétaires pour l'investissement économique et social, a fait remarquer SM le Roi, notant que la réunion de Rabat, qui se tient dans un contexte particulier, nourrit l'espoir de voir les autorités monétaires arabes exploiter la diversité et la complémentarité de leurs économies pour bâtir un bloc économique arabe fort prospère. Soutenant que les soucis et les défis économiques du présent ne doivent pas éclipser les enjeux de la durabilité du développement et de l'avenir des générations futures, le Souverain a signalé que ces préoccupations sont aujourd'hui au centre du nouvel agenda de développement durable qui reconduit et élargit les engagements des pays dans le cadre des objectifs du millénaire pour le développement et des efforts pour la lutte contre le changement climatique. Et c'est précisément dans cette optique, a souligné SM le Roi, que le Maroc a choisi de s'inscrire totalement dans ces orientations, l'accueil par le Royaume de la COP22, en novembre prochain à Marrakech, étant une concrétisation de ce choix et une reconnaissance internationale des efforts déployés dans ces domaines. (Avec MAP)