Le marché du machinisme serait dans le bon tempo, selon les chiffres du département de l'Agriculture. Pour les professionnels du secteur, ce marché a connu en 2015 un recul d'environ 20%. Par b.K. Les objectifs assignés au plan agricole marocain en matière de production ne seraient pas réalisables sans le développement de la mécanisation, l'irrigation et l'utilisation croissante des intrants: engrais, semences, produits de traitement, irrigation,... Notamment, la mécanisation agricole qui joue un rôle essentiel dans la réussite du Plan Maroc Vert (PMV) en raison de son impact sur l'amélioration des techniques de production, la modernisation des exploitations et l'augmentation de la productivité dans l'ensemble des filières agricole. Dans ce cadre, le ministère de l'Agriculture œuvre à porter l'indice de mécanisation agricole de 0,4 CV/ha à 1 CV/ha à moyen terme et ce, conformément aux meilleurs standards internationaux et en adéquation avec les objectifs de l'Organisation des Nations-Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). En 2011, l'Etat avait mobilisé à travers le FDA (Fonds de développement agricole) 2 milliards de dirhams de subventions pour la mécanisation du secteur. Entre 2008 et 2014, le cumul des aides financières est de 1.189 millions de dirhams. Dans la répartition des rubriques d'investissement des aides de l'Etat, l'équipement des exploitations en matériels agricoles présente 17% de cette somme. Dans son allocution tenue lors de la 4e édition du Forum international Afrique Développement, tenue en février dernier, Aziz Akhannouch, le ministre en charge de l'Agriculture, a annoncé que le taux de mécanisation au Maroc est passé de 5 à 7 tracteurs aux 1000 hectares, se positionnant dans la norme de la FAO. Un marché du machinisme en recul L'association marocaine des importateurs du matériel agricole (AMIMA), acteur majeur du monde agricole national a dressé le bilan de la mécanisation de l'agriculture au Maroc pour l'année 2015. Selon l'AMIMA, le marché des tracteurs a enregistré une quasi-stagnation en 2015 (baisse de 2%) par rapport à 2014 pour s'établir à 2941 unités, soit le volume le plus faible depuis l'avènement du Plan Maroc Vert (PMV). Le volume 2015 est aussi en recul par rapport à la moyenne des cinq dernières années (-20%). L'association professionnelle justifie ce recul du marché du machinisme par l'effet cumulé de la baisse de la pluviométrie, de la difficulté d'accès aux financements et de l'aménagement des conditions de subvention. L'AMIMA, qui soutient que le taux de mécanisation reste perfectible, euphémise cette contre-performance par le rôle important apporté par le Plan Maroc Vert aux agriculteurs via les subventions pour mécaniser leurs exploitations, ajoutant que le Maroc dispose de l'une des plus grandes surfaces agricoles utiles du monde arabe et saluant le soutien du PMV a permis de limiter, voire de stopper définitivement, l'importation de vieux matériels, souvent obsolètes et de participer à la modernisation de notre parc matériel. Goutte-à-goutte : Le Maroc se construit une renommée internationale Pour le département de l'Agriculture, le secteur agricole au Maroc est devenu moins indépendant des changements climatiques ! Cela grâce à l'équipement de plus de 450.000 ha de système d'irrigation en goutte-à-goutte. En effet, dans un contexte de pénurie croissante d'eau, le Maroc a mis en œuvre le Plan national de l'économie de l'eau d'irrigation qui a pour objectif de convertir le système d'irrigation gravitaire au système d'irrigation localisée, notamment le système goutte-à-goutte. Les superficies équipées en goutte-à-goutte ont enregistré une augmentation importante entre 2008 et 2014, pour atteindre environ 450 000 hectares contre 550 000 ha prévus à l'horizon 2020 par le Plan Maroc Vert. Afin de diminuer la pression sur les ressources en eau, la FAO (Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture) a accompagné le ministère de l'Agriculture et de la Pêche maritime, pour définir le cadre stratégique du passage à cette irrigation localisée et proposer les systèmes de valorisation de l'eau d'irrigation et les modes d'organisation professionnelle des irrigants. Par ailleurs, et dans le cadre de l'initiative régionale pour faire face à la pénurie de l'eau, le Maroc a procédé à une évaluation nationale qui a analysé la problématique de la sécurité alimentaire dans un contexte de rareté de l'eau, en adoptant des outils d'analyse innovants développés par la FAO, tels que la comptabilité de l'eau, l'analyse des écarts et la courbe des coûts d'approvisionnement alimentaire. Cette évaluation conduite par une équipe nationale multidisciplinaire et appuyée par les experts de la FAO, a permis de faire des recommandations pour mieux préparer le pays au phénomène de la pénurie de l'eau.