Le groupe bancaire Attijariwafa Bank a damé le pion aux banques françaises sur le contient africain. Avec une part de marché de 13% et plus de 1600 agences, la banque marocaine a gagné du terrain par rapport aux banques tricolores. Les deux banques françaises, Société générale et BNP, ont perdu presque trois points de parts de marché, passant respectivement à 8 % et 5 %. Cette contre performance a surtout profité à Attijariwafa Bank. La banque marocaine est montée en puissance au courant de ces 8 dernières années, pour détenir presque 13 % du marché, quand l'autre groupe panafricain, en l'occurrence Ecobank, approche les 14 %. C'est ce qui ressort en substance de la récente étude « Analyse de la dynamique des réseaux bancaires des pays émergents », réalisée par le cabinet français « Nouvelles Donnes ». « Attijariwafa bank a dépassé les banques françaises au cours des dernières années, à l'exception du Crédit Agricole qui présente la meilleure rentabilité en Afrique du Nord grâce à sa filiale égyptienne » notent les auteurs de rapport, paru ce mois de décembre. En effet, les banques africaines ont mené une stratégie très agressive en matière de création d'agences en Afrique même si le segment de clientèle n'était pas rentable. Ils ont gagné, ainsi, ce challenge au détriment des groupes bancaires français. Selon l'étude, au sein d'un marché qui a doublé en termes de nombre d'agences, les acteurs marocains, ont fait le choix de sacrifier leur revenu par agence pour acquérir des parts de parc. Ainsi, de 2007 à 2014, Attijariwafa Bank a fait bondir de 128 % son parc à 1 647 agences sur le continent. Hors Maroc, cette hausse est de 404%. Attijariwafa Bank est devenue, ainsi, le premier groupe bancaire panafricain en termes d'agences dépassant Ecobank qui en détient 1265. De leurs côtés, BNP et Société Générale l'ont augmenté respectivement de 44 % à 699 agences et 28 % à 912 agences. « Historiquement en position de leaders, la BNP et la Société Générale se sont retrouvées de plus en plus en position défensive notamment par rapport aux banques marocaines » relèvent les experts du cabinet d'étude. D'ici à 2020, « l'Afrique Subsaharienne sera la zone où les réseaux devraient connaître la plus forte croissance, avec plus de 40% de nouvelles agences » conclut l'étude.