Le marché de l'immobilier au maroc est en pleine effervescence. il offre de réelles opportunités pour les investisseurs, surtout étrangers. C'est le principal constat auquel est arrivé CBRE, leader mondial dans le conseil en immobilier d'entreprise, qui vient de donner le coup d'envoi officiel à ses activités au Maroc. Il y a une volonté politique favorable à l'investissement immobilier», conseille d'emblée Karim Beqqali, directeur régional de la filiale marocaine de CBRE. Les chantiers futurs ne manquent pas. Casablanca, Rabat, Tanger et Marrakech sont des régions en pleine mutation. Sans oublier l'essor de nouvelles régions comme Ouarzazate, Saïdia, Essaouira, Guelmim, etc. Par ailleurs, l'open sky a eu des retombées positives sur l'immobilier touristique. «Le secteur demeure cependant caractérisé par une bureaucratie, qui s'améliore toutefois. Les transactions sur le marché immobilier sont opaques, alors qu'il faut adapter certains pans de la législation appliquée au secteur pour offrir plus de sécurité juridique aux investisseurs étrangers», analyse M. Beqqali. Depuis deux-trois ans, les indicateurs du secteur immobilier sont au vert. Et l'on constate un sursaut qualitatif et quantitatif de l'offre immobilière, bien que persiste encore une inadéquation entre l'offre et la demande. Le Maroc, 1er récepteur de la zone Mena Le secteur a drainé un volume d'IDE de 3,9 milliards de DH en 2006, en hausse de 64% par rapport à l'année précédente. Ce qui fait du Maroc le premier récepteur des investissements immobiliers dans la région Mena. Rien qu'au premier semestre de l'année en cours, les IDE dans le secteur ont atteint 3,3 milliards de DH, soit une hausse de 80 % comparativement à l'égale période de l'année précédente. Dans le même sillage, les prêts immobiliers ont explosé pour atteindre 88 milliards de DH à fin juin 2007, contre 65 milliards de DH au premier semestre 2006. Du coup, le secteur affiche une croissance de 9% en 2006. De quoi séduire les investisseurs potentiels. De tous les segments de l'immobilier, c'est le résidentiel qui affiche le boom le plus spectaculaire. «Depuis 2005, les prix du logement et du foncier ont augmenté de 15 à 25%», calcule M. Beqqali. Le déficit en logement est estimé en 2007 à 900.000 unités, d'où l'ouverture de nouvelles zones dans les principales villes du Royaume. Dans le haut standing, le marché serait, aux yeux des responsables du CBRE, loin d'être saturé. Il devra connaître plutôt une correction, avec des produits de qualité à des prix plutôt stables. Aujourd'hui, le taux d'absorption affiche des records en dépit d'une qualité qui laisse à désirer. Au niveau du résidentiel moyen standing, la fin des exonérations à court terme, conjuguée à la cherté du foncier, pourrait menacer l'offre, bien que le déficit demeure très important. Dans l'immobilier hôtelier, M. Beqqali estime que ce segment manque de main-d'œuvre qualifiée et mieux formée, surtout dans sa composante loisirs. Tandis que l'hôtellerie d'affaires est un secteur qui se porte bien. A titre d'exemple, l'hôtel Barcelo à Casablanca affiche un taux d'occupation de 90%. Pour ce qui est de l'immobilier de bureau, une étude ayant duré quatre mois et touchant les deux villes de Rabat et Casablanca a révélé qu'à ce jour, il n'existe pas de zones dédiées aux bureaux. Sur les grands boulevards, des immeubles de bureaux ont spontanément élu domicile, souvent à côté d'immeubles résidentiels ou vétustes. L'exemple de la zone de Sidi Maârouf à Casablanca est par ailleurs loin d'être concluant. «Confrontés chaque jour à des embouteillages monstres, les occupants des bureaux de cette zone réfléchissent déjà à opérer un retour au centre ville. Il faut dire que l'infrastructure n'a pas suivi dans cette zone», regrette M. Beqqali. Sur le marché de l'immobilier commercial, il existe très peu d'actifs dédiés à la location. Et quand ils existent, la location est très souvent liée au pas de porte. «Le coût d'acquisition dissuade souvent les acquéreurs, plutôt enclins à vouloir écouler leurs marchandises que d'acquérir des murs», déplore Antoine Laabadi, co-directeur de la filiale marocaine. «Les centres commerciaux intégrés sont presque inexistants. Le Twin Center du Maârif est loin de répondre à l'idée d'un centre commercial intégré. Il ne suffit pas de construire et d'attirer les grandes enseignes. Il faut aussi entretenir et être efficace au niveau communication et marketing», poursuit-il. Une zone commerciale de grande envergure est prévue dans le plan de réaménagement de l'ancien aéroport d'Anfa. Tandis qu'à Rabat, le Mega Mall représente le seul centre commercial intégré (achat-loisirs) de la capitale. L'aménagement de la Vallée de Bouregreg prévoit aussi 140 à 180 000 m2 de zone commerciale. En ce qui concerne l'immobilier industriel et logistique, il est à noter que 80% de l'offre est concentrée sur l'axe Rabat-Casa et 60 à 70 % du parc industriel sont constitués d'entrepôts et d'usines vétustes. «Depuis quelque temps, on assiste à l'arrivée de grands groupes immobiliers internationaux. Ce mouvement d'internationalisation est important, dans la mesure où il devra pallier l'insuffisance de la qualité», conclut le directeur de CBRE Maroc.