Alors que ses auditeurs lui conseillent de recentrer son activité, AkhAnnouch crée une filiale dédiée à l'immobilier. La Marina d'Agadir lui en a donné un goût juteux. Après son retour du Canada, à la fin de son cursus universitaire, Aziz Akhannouch avait pleines d'idées pour le groupe paternel, développé en étroite liaison avec la famille Wakrim. A la fin des année 90, la structure du holding n'est pas encore achevée. Bien que les affaires se portent bien, le jeune patron n'hésite pas à faire appel à un cabinet international pour concevoir une stratégie de recentrage. Au début des années 2000, la feuille de route de Akwa Group est désormais prête. On y lit pratiquement tout, sauf l'immobilier. En effet, les recommandations du cabinet d'audit sont claires. Le groupe devait se recentrer sur ses métiers de bases. A l'époque ce conseil valait son pesant d'or. Pour cause, Akwa groupe détenait des participations minoritaires dans des affaires qui promettaient des plus-values importantes, notamment à Méditel. Cela n'a pas empêché Aziz Akhannouch de se lancer dans l'immobilier à travers un projet d'une grande envergure : le projet de la Marina d'Agadir. Au lendemain de l'annonce de la signature de la convention d'investissement avec l'Etat, les proches d'Akhennouch s'empressent de nuancer l'information : «le groupe se recentre au lieu de se diversifier et l'investissement de la Marina est un engagement personnel du président». Vrai ou faux ? A l'époque personne n'était capable de démêler les intentions de l'enfant prodige de Tafraout. Après quelques tergiversations dues à des changements de plans et de taille, le programme de la Marina d'Agadir prenait forme. La convention d'investissement signée avec l'Etat parle d'un investissement global de 1 milliard de dirhams. Akhannouch n'en déboursera qu'une DH puisque le reste de l'enveloppe budgétaire provenait de son association, avec Zaïd Ali (un homme d'affaire jordanien installé au Maroc) et une autre de l'engagement bancaire et de la vente sur plan. Le projet a de quoi séduire. Prévu, au départ, sous forme de programme d'investissement touristique, le projet a vite basculé vers une grande opération de promotion immobilière, mais basée sur un concept touristique. D'ailleurs, les plans retiennent l'existence d'un hôtel de luxe, des airs de distraction et surtout d'une intense activité marine. Le reste est dominé par des logements de standing. En tout cas, les plans de départ prévoyaient plus de 500 logements. La commercialisation rapide du projet a donné des idées au patron d'Akwa. D'abord, il crée le pôle Akwa Immobilier qui devient plus visible dans la structure opérationnelle. Cette entité, confiée à un Mohamed Bansine, coiffe désormais toutes les opérations de promotion immobilière du groupe, Marina d'Agadir comprise. Cette question étant réglée, le bras en béton du groupe prépare sa stratégie de conquête. Selon des indiscrétions, le groupe serait dans la course au foncier dans les points les plus tractifs du pays, notamment au sud d'Agadir et le Nord du pays. Tout laisse croire, vue l'expérience limitée de la nouvelle société, que la stratégie restera axée sur le haut de gamme, notamment résidentiel et touristique, voire le lancement de site intégré à l'image de Marina d'Agadir où on peut trouver de tout, du shopping, au dancing en passant par le sport et bien-être. Conséquence : le pôle immobilier prendra, sous peu, une part importante dans la structure du chiffre d'affaires consolidé du groupe et il est difficile de préciser combien représente la pierre dans les 17 milliards de DH du chiffre d'affaires du groupe, toutes activités confondues. ◆