Etre au contact de son peuple n'est pas une question qui s'arrête au déroulement d'un rituel. C'est sur la scène de l'action et de l'observation critique que se forgent les paramètres de la crédibilité. SM le Roi a annoncé les couleurs dès les premières phrases de son discours à l'occasion de la 16 ème fête du trône. Le mal social est un handicap qu'il faut constamment soigner et le considérer comme étant un défi à relever. Même si les politiques et les actions ont été menées dans un esprit de consolidation des acquis de la bataille contre la pauvreté et l'exclusion depuis des années, le constat de la persistance de la précarité dans laquelle vit une partie de la population marocaine ne peut nous « permettre de parler seulement des réalisations ». SM le Roi a évoqué avec une très grande sincérité en affirmant sa volonté à travailler jusqu'au dernier souffle de sa vie pour le bonheur de son peuple. Les chiffres macroéconomiques sont certes intéressants pour l'analyse mais ne peuvent rendre compte de l'état d'existence d'une grande partie du peuple. « Ce que vous rend heureux, me rend heureux », c'est ainsi que le souverain a tenu à exprimer ses sentiments devant les déficits sociaux qui touchent une partie de son peuple. 50 milliards de DH pour les infrastructures des régions enclavées Les régions difficiles du Maroc que le pouvoir colonial et ses collaborateurs qualifiaient de « non utile » se trouvent au centre des intérêts du Souverain. Les hauteurs de l'Atlas, du Rif, les douars se situant dans certaines plaines et les quartiers périphériques de nos villes présentent des situations de pauvreté et même d'exclusion qu'il faut continuer à combattre. Les instructions données au ministre de l'intérieur ont permis de lancer une étude exhaustive sur les besoins de 29 000 douars. La méthodologie est claire : il faut faire un diagnostic détaillé sur les déficits en matière d'accès aux routes, aux services d'eau, d'électricité, d'éducation et de santé. Les résultats de cette étude ont permis de cibler les actions à mener et notamment le montage de 20 000 projets. Les montages financiers et institutionnels intégrant l'INDH et les mécanismes gouvernementaux doivent mobiliser 50 milliards de DH au profit de 12 millions de citoyens dans 1072 communes. Nous connaissons l'ennemi et il faut le combattre par des armes efficaces et une élite armée d'un programme et d'un profond sentiment d'appartenance à la Nation marocaine. Ces consulats qui font mal.... Les questions intéressant le Marocain résident à l'étranger (MRE), qui a toujours été au centre de l'intérêt royal, ont reçu cette année un traitement chirurgical. Depuis des décennies, les MRE connaissent de réels problèmes de traitement au niveau des consulats relevant du ministère des Affaires étrangères. Les déplacements du Souverain à l'extérieur lui ont permis d'entendre des voix citoyennes exprimant la détresse devant le manque de réactivité de certains consulats. Le discours royal était d'une clarté exemplaire. Les noms choisis pour les nouveaux nés, le renouvellement des documents officiels et le traitement des dossiers au niveau consulaire sont d'une qualité qui ne répond pas aux attentes et qui ne s'inscrit guère dans la méthodologie royale en matière de « proximité ». Le ministre des Affaires étrangères est solennellement appelé à prendre les décisions qui s'imposent pour recadrer le travail consulaire et faire prévaloir le mérite et la compétence dans le choix de ceux qui sont appelés à être au service de leurs compatriotes à l'étranger. Les MRE sont fidèles à leur pays et expriment leur volonté à travers visites et virements et méritent, de ce fait, d'être traités avec une méthode citoyenne et consciente des enjeux politiques et nationaux. Ceux qui tentent de les exploiter doivent être traités avec une sévérité exemplaire. Les MRE doivent trouver toute leur place dans toutes les instances constitutionnelles de gouvernance et un nouveau conseil doit répondre à toutes leurs attentes. Priorité de maîtrise des langues dans la réforme de l'Ecole Le domaine de l'enseignement et de l'éducation est la clé pour pénétrer dans le monde du développement et pour affronter celui voulant propager les valeurs de l'isolement et de l'intolérance. C'est ainsi que le Souverain a situé le défi que nous devons relever pour faire de notre système une ouverture sur le développement et la croissance tout en sauvegardant les vraies valeurs qui font l'identité marocaine. Il n'y a pas de lieu pour ceux qui politisent à outrance l'ouverture sur les langues étrangères. Le langage sur le secteur de l'éducation doit être au centre de la clarification. Un certain nombre de familles choisissent les missions étrangères pour assurer les meilleures prestations en matière d'éducation à leurs enfants... ont-ils tort ?… Ils ne recherchent qu'un système efficace et celui qui développe chez leurs progénitures le sens critique. C'est profond et apporte une réponse à ceux qui veulent faire du système scolaire un domaine d'affrontement idéologique. Eduquer nos enfants et enseigner à nos jeunes les meilleures techniques et enseignements pouvant leur permettre de s'épanouir est le but que nous devons atteindre. Le baccalauréat ne doit pas constituer le barrage qui bloque l'accès à la dignité et à la reconnaissance sociale. Sans ce diplôme, la carrière pourrait connaitre des évolutions très positives. La politique de la formation professionnelle que certaines familles ne perçoivent pas l'intérêt, est un réel atout pour l'excellence et l'intégration dans le marché de l'emploi. La formation professionnelle a fait de notre pays une des directions des investissements extérieurs dans plusieurs secteurs économiques. Le développement de notre système d'éducation à besoin d'être perçu dans une logique de contractualisation sérieuse, nationale et engagée. Diplomatie : sérieux, solidarité et crédibilité La politique extérieure du Maroc est mise en relief dans le discours du Trône à travers 3 axes que SM le Roi à inscrit dans un cadre fait de sérieux, de solidarité et de crédibilité. L'unité nationale et les initiatives en matière de régionalisation avancée doivent être mises en avant. Idem pour un système de veille pour ancrer la crédibilité de la position du Maroc auprès des institutions internationales et de différents pays. L'Afrique est un choix irréversible dans une logique de partage des bienfaits du partenariat gagnant-gagnant. Le monde arabe et islamique est toujours au centre tant à travers le devoir de contribuer à la résolution des conflits, qu'au soutien indéfectible au peuple palestinien. Avec l'Europe, l'Amérique du nord et latine et les pays de l'Asie, il faut aller vers le renforcement des choix stratégiques et une grande ouverture pour donner de nouvelles dimensions à la coopération et au partenariat. La Russie et la Chine sont dans le centre d'intérêt du Souverain. Parallèlement, le Maroc doit également continuer à jouer son rôle en tant que force de proposition au niveau des forums internationaux relatifs aux droits de l'homme et aux affaires économiques. Au terme du discours du Trône, le Souverain a tenu à réaffirmer son engagement à consolider l'identité marocaine. Toutes les composantes de la nation sont invitées à filtrer les discours venant de l'extérieur pour consolider l'histoire marocaine faite d'unité autour de valeurs sunnites malékites ouvertes. L'essentiel réside dans l'attachement à la nation et aux valeurs de l'islam du juste milieu.