Le Centre Régional d'Investissement de Fès-Boulemane entend devenir un acteur économique national de premier plan. Le point avec son patron. Challenge Hebdo : le CRI de Fès-Boulemane ne communique pas beaucoup sur ses activités. Est-ce un choix délibéré ? Fouad Ouzzine : notre CRI communique toute l'année sur les résultats de son activité en publiant périodiquement une revue qui s'intitule «CRI Fès News». D'autre part, nous diffusons sur notre site Internet les manifestations et les activités que nous organisons. L'année qui s'achève a été marquée par une tendance haussière par rapport à l'ensemble de nos indicateurs d'activité. Au 1er semestre 2007, le CRI a ainsi délivré 1.204 certificats négatifs, assurant la création de 495 entreprises. Celles-ci vont permettre de générer plus de 5.370 emplois. Les projets instruits, au nombre de 105, correspondent à un volume d'investissement de 7,82 milliards de DH. Par ailleurs, En outre, le CRI de Fès, en sa qualité de secrétaire du Comité régional et président de la Commission de sélection, assure un suivi et un accompagnement permanents du programme «Moukawalati». A cet effet, il a mené un ensemble d'actions de réajustement et d'appui à ce programme. Quelques 69 séances de sélection ont été, à ce titre, organisées à notre siège, intéressant 512 projets. C. H. : y a-t-il des difficultés spécifiques rencontrées par les investisseurs dans votre région ? F.O. : l'environnement de l'investissement et de la création d'entreprises a subi une amélioration notable suite à l'instauration du guichet unique au sein de notre CRI. Cela n'empêche toutefois pas l'existence de quelques entraves. En premier lieu, il faut citer la pénurie en termes d'offre foncière. Le CRI de Fès est, en effet, incapable actuellement de répondre à toutes les demandes d'investissement, de plus en plus importantes et pressantes, spécialement dans le secteur industriel. Il y a aussi la multiplicité des commissions impliquées et chargées du traitement des projets d'investissement déposés, ce qui provoque souvent du retard pour la réalisation des projets. C. H. : vous vous êtes associés à l'Institut National de la Recherche Agronomique de Rabat pour organiser récemment un séminaire sur l'offre en technologie pour l'investissement et la création de PME dans le domaine agricole et agro-alimentaire… F.O. : en tant qu'acteur institutionnel pour la promotion de l'investissement , mobilisé au service des entreprises, le CRI de Fès-Boulemane a été, en effet, partenaire de cette grande opération qui aura sans doute un impact positif sur toute la région et permettra aux jeunes désireux de se lancer dans l'initiative privée ainsi qu'aux opérateurs économiques de se rencontrer et d'échanger de l'information en matière d'opportunités d'affaires. Le but était de faire en sorte que des partenariats et des accords B to B soient scellés dans les secteurs de l'agriculture et de l'agroalimentaire. C. H. : la région de Fès Boulemane a-t-elle des potentialités de nature à lui assurer un bon positionnement national ? F.O. : en effet, notre région regorge d'atouts spécifiques et de potentialités importantes, dont l'exploitation adéquate pourrait faire de cette région une grande zone de production agricole de qualité variée. Elle dispose notamment de plus de 300.000 ha en termes de surface agricole utile, ce qui représente 16% de la superficie régionale, mais dont seulement près de 14% sont irrigués. La région offre une production très diversifiée; je citerai pour l'exemple les câpriers. On produit, en effet, près de 70% du volume mondial de câpres ! Il y a aussi des céréales, des légumineuses, des maraîchages, des oliviers, des rosacées, des plantes aromatiques et médicinales, de la production de viandes ainsi que celle de lait et de miel… Cependant, toutes ces productions se heurtent à certaines contraintes qui limitent les capacités de production dans la région, en l'occurrence la prédominance de la très petite exploitation, les aléas climatiques, la non-qualification des agriculteurs et l'absence d'agences de conseil et d'ingénierie pour la formation, l'assistance et l'accompagnement des agriculteurs.