Ils sont parfois hyper-médiatisés, quelquefois controversés, souvent admirés, redoutés ou jalousés... Les maires sont aujourd'hui au coeur d'un dispositif politico-administratif qui n'est pas toujours - loin s'en faut - une sinécure ! Omar Bahraoui Maire de Rabat Tout le monde veut sa place Le maire de Rabat connaît bien les collectivités locales, il en a été le Directeur au ministère de l'Intérieur pendant longtemps. Il quitte l'administration et se présente aux élections. Il ne vit pas de ses mandats électifs, sa fortune n'a rien à voir avec les émoluments des parlementaires, immobilier et agriculture sont ses domaines d'activité. En 2003, il a pris la mairie de Rabat à l'USFP. Depuis, il a fort à faire avec une opposition représentée par de hauts calibres et qui scrute ses faits et gestes. Il doit faire face aux candidatures de Oualalou, Chaâbi et Daoudi du PJD. Rien que du beau linge. Mohamed Sajid Maire de Casablanca L'amour de la chose publique «Corruption, incompétence, mafioso, il n'est jamais dit celui qui peut travailler pour l'intérêt général », c'est en ces termes que Mohamed Sajid décrit la perception qu'ont les gens des élus. Et puis, le maire de Casablanca et futur candidat dans l'une des nouvelles zones périphériques de la métropole, reconnaît qu'il « faut travailler énergiquement à la réhabilitation de la crédibilité de l'élu ». Et il donne même des pistes de solutions. Comme par exemple, l'organisation d'élections où les élus ne se représentent pas pour la énième fois, avec à leur passif des dossiers colossaux d'irrégularités et des faramineux rapports d'inspections. Des documents qui, selon Sagid, représentent une pile dans les tiroirs de l'autorité tant locale que centrale. La famille Sajid était connue tant dans l'industrie, le commerce que l'industrie dès l'après-indépendance. Le père fortuné était aussi connu comme mécène. Une plaque rappelle que c'est lui qui a offert le terrain sur lequel est bâtie l'école américaine à Casablanca sur la base qu'elle soit ouverte aux nationaux. Mohamed Sajid et ses frères sont toujours en association. Ils ont plusieurs sociétés dans le textile, la plus connue étant « Mazafil », mais bien d'autres activités. Sajid s'est présenté pour la première fois dans son patelin d'origine en 1993. Elu triomphalement, il a beaucoup fait pour les équipements dans sa circonscription. En 2003, il devient maire de Casablanca à la tête d'une coalition très hétéroclite. Sa gestion est diversement appréciée. Il brigue un nouveau mandat et devra se préparer à une belle bataille. Omar JAZOULI Maire de Marrakech L'homme des polémiques «Je ne suis pas homosexuel, je suis connu comme étant un homme intègre », c'est l'une des dernières déclarations du maire de Marrakech, à l'un de nos confères de la presse, en réponse à des attaques dont il fut victime. Membre de l'Union Constitutionnelle (UC) depuis toujours, on l'a toujours dit soutenu par le défunt Abdellatif Semlali dans sa carrière. C'est en 2003 qu'il accède au poste de maire de la ville ocre. Et c'est tout de suite après qu'il se retrouve dans la mélasse. Une affaire judiciaire l'oppose à l'usefpéiste Mohamed Lakhssassi, mettant en cause le financement de sa campagne. Il aurait voulu payer sa campagne promotionnelle sur le budget de la ville. Cette affaire aurait été déclenchée avant les élections communales. Après avoir été condamné en première instance, à trois mois de prison ferme et à 5.000 DH d'astreinte pécuniaire, le plaignant a été débouté en cour d'appel qui a cassé le jugement du TPI. Tariq KabbaJ Maire d'Agadir Le soussi d'adoption Il n'y a pas un seul gadiri pour contester la « soussitude » de la famille Kabbaj. Pourtant, c'est son engagement dans la lutte pour l'indépendance qui a amené le père à s'installer dans la région. Adopté, il y a réussi et a développé ses affaires essentiellement dans l'agriculture. Son amitié avec feu Bouabid le pousse à se présenter en 1977 sous les couleurs de l'USFP. Et son expérience de militant refait surface, lorsqu'il tient à préciser que : « durant des années, l'Etat a détruit les élites et combattu les élus qui se battaient pour les pauvres et le développement économique». C'est l'une des raisons qu'il donne pour tenter d'expliquer le malaise que connaît la population vis-à-vis des élus. Il présente la machine. Et l'exemple qu'il énonce est révélateur de la difficulté de travailler selon les techniques modernes du management. Il répond à ceux désirant du concret et que du concret, qu'une fois un budget voté, le problème du financement reste toujours posé. Il faut alors attendre 5 mois pour le déclenchement des fonds. Ceci dit pour la vie quotidienne. Le fils Tariq est Tihadi depuis toujours. Il est membre du premier Bureau National de la Chabiba Ittihadia. Homme d'affaires avisé, il a développé, en association avec son frère, ses activités agricoles, industrielles, et immobilières. Ses fermes sont citées en exemple, il respecte les normes les plus avancées en matière d'environnement. Il se fait un point d'honneur à respecter la législation sociale. Il fait mieux, une fondation Kabbaj offre des crèches et des cours aux enfants des femmes employées dans les fermes. Il est maire d'Agadir depuis 2003 et se représente à sa propre succession. La concurrence sera rude, d'autant plus qu'il a « cassé » l'alliance avec le RNI, par souci de défense des derniers publics, dans une affaire d'autorisations de construire. Ce soussi d'adoption, élevé à la dure, est sans concession. Dahmen DERHEM Maire de Tanger Le sudiste du Nord Ce député-maire de la ville du Détroit est natif de Goulmime et industriel de profession. Il a hérité du don du commerce, de son père qui faisait transiter ses caravanes de Tanger à Tombouctou. Sa famille demeure l'une des plus grandes des provinces du sud du Maroc. De 1983 à 1992, il est élu président du conseil municipal de Tanger, puis jusqu'en 1997, il est conseiller à la commune urbaine de Charf, dans la même ville. C'est un 12 octobre 2003 qu'il devient maire. Et lors du scrutin du 8 septembre 2006, il siège à la deuxième chambre des Conseillers. Hamid CHABAT Maire de Fès Le «puschiste» Depuis qu'il a brigué le siège de maire de la ville de Fès en 2003, sous l'étiquette istiqlalienne, il n'arrête pas de faire l'actualité. Sa dernière sortie est celle qui a ébranlé la Koutla sur l'affaire Ben Barka, traitant les magistrats de la cour des comptes de « terroristes ». Et c'est également lui qui récupère le poste historique de secrétaire général de l'Union Générale des Travailleurs du Maroc (UGTM), détrônant dans un premier temps le mastodonte Abderrazak Afilal. Puis c'est au tour de Mohamed Benjelloun Andalousi de lui céder le siège. Et c'est définitivement qu'il prend l'appellation de « puschiste ». Cet enfant de Taza a démarré dans la vie active en tant qu'ouvrier dans une usine de montage de motocyclettes à Fès. Chose qu'il a démentie des années plus tard. w