Entre Omar Bahraoui et Faouzi Chaâbi, cest une confrontation permanente. Aucun des deux ne rate la moindre occasion pour nuire à lautre. Tout a commencé lors des élections pour la présidence de la mairie de Rabat en 2003. Entre le clan Bahraoui, député et conseiller communal sous les couleurs du Mouvement populaire, et Faouzi Chaâbi, représentant du PPS soutenu par la Koutla. Le maire de Rabat est un poste prestigieux et très convoité. La guerre entre les deux clans est acharnée. A lissue dun scrutin serré, Bahraoui obtient la présidence du Conseil de la ville, conforté en cela par un léger soutien de la majorité. Depuis, la succession des événements a montré que les deux hommes sont prédestinés à un duel sans merci. Chaâbi accuse Bahraoui de défavoriser larrondissement quil préside, à savoir le Souissi. «Cest le plus grand arrondissement de Rabat en terme de superficie où il y a des représentations diplomatiques et des administrations publiques mais, qui reste marginalisé dans la politique communale de Bahraoui », a-t-il souvent clamé haut et fort. Dans ses accusations, Chaâbi avance que tous les projets de Ynna Holding à Rabat, notamment au niveau immobilier, rencontrent des difficultés administratives commanditées, voire bloquées par léquipe Bahraoui. Du côté du maire de Rabat, la réponse est sans équivoque : «Larrondissement du Souissi a le même traitement que les autres arrondissements et les dossiers en immobilier de Chaâbi sont traités en commission. Outre le Conseil de la ville, il y a la présence des représentants de plusieurs administrations et organismes». Entre les deux hommes, ce nest pas un conflit politique, mais plutôt un conflit dintérêts. Ils sont de brillants hommes daffaires qui ont les moyens de faire du lobbying. Bahraoui a été poursuivi en Justice pour campagne électorale avant terme. Il a été accusé également dutiliser les moyens de la commune dans cette opération. La Justice a blanchi Bahraoui mais on murmure toujours que, derrière le coup de filet, se cache Chaâbi. La rivalité entre les deux hommes est portée en plein jour. A maintes reprises, lors des réunions ordinaires ou extraordinaires du Conseil, la situation a failli dégénérer en véritable confrontation directe entre les deux clans. Le bras de fer entre les groupes protagonistes condamnait tous les compromis. Pour faire passer les grands projets comme le tramway de Rabat ou celui de la vallée du Bouregreg, il fallait lintervention du ministre ou du secrétaire dEtat à lIntérieur, et parfois même des membres proches du Palais pour apaiser les esprits et débloquer la situation.