Le député-maire de Rabat, 58 ans, a le don de cristalliser sur lui le mécontentement des élus. Il faut dire que Omar Bahraoui ne laisse pas indifférent. Ni ses adversaires politiques qui sont légion ni ses partisans qui ne le sont pas moins. L'homme, natif de la capitale, suscite un mélange d'admiration et de rejet. Le député-maire de Rabat, 58 ans, a le don de cristalliser sur lui le mécontentement des élus. Il faut dire que Omar Bahraoui ne laisse pas indifférent. Ni ses adversaires politiques qui sont légion ni ses partisans qui ne le sont pas moins. L'homme, natif de la capitale, suscite un mélange d'admiration et de rejet. L'USFP, qui compte parmi ses fidèles ennemis, ne lui a jamais pardonné le fait qu'il lui ait ravi par deux fois le contrôle de Rabat, en 1997 et en 2003, l'accusant d'avoir usé de moyens peu clairs lors des élections communales. Cette fois-ci, la fronde est menée par l'élu du PPS, Fawzi Chaâbi, qui s'oppose ouvertement au maire sur le dossier de la nouvelle décharge publique de la ville et l'affaire juteuse des horodateurs. Des critiques que M. Bahraoui, sûr de son fait, balaie d'un revers de main avec l'air de signifier “c'est moi le patron“. Bardé de diplômes dans les domaines économiques et financiers, M. Bahraoui ne peut pas être soupçonné d'être un incompétent. Loin de là. Il connaît son métier pour avoir occupé différents postes : une carrière riche qu'il a commencée au début des années 70 comme inspecteur de l'office des changes, puis comme délégué régional à Safi de l'office national des pêchés, avant de devenir chargé de mission auprès du Premier ministre et ensuite inspecteur général des collectivités locales (1993-1994). Peu de temps après, il sera bombardé directeur général de cette direction qui chapeaute l'ensemble des communes du Maroc. Une fonction importante qu'il exerce tout en étant élu communal de Rabat et président de sa communauté urbaine. L'incompatibilité n'a pas ému grand monde à l'époque, à commencer par l'intéressé lui-même que ses détracteurs accusaient d'utiliser cette machine puissante de l'État pour bien s'occuper de son fief électoral et y asseoir sa popularité. Bahraoui patron des collectivités locales et édile communal ? En fait, qui pouvait y trouver à redire à l'époque de l'ancien ministère de l'Intérieur qui faisait et défaisait les carrières ? La sienne, elle, se poursuivra, au grand dam de ses adversaires. Les vents tourneront mais Omar Bahraoui, en responsable intelligent, saura s'adapter et tirer son épingle du jeu en s'adossant, fin 2002, et ce après avoir longtemps tenu en peu d'estime la classe politique nationale, à un parti politique, le Mouvement populaire de Mohand Laenser. Mais, au Maroc, il n'est jamais trop tard pour prendre une étiquette. Un personnage de sa trempe, n'importe quelle structure partisane ferait tout pour l'avoir en son sein. Lui optera pour le MP. Question peut-être de feeling. Ses collègues du parti sont étonnés au demeurant qu'il ait montré très peu d'enthousiasme pour s'assurer un destin national, un portefeuille ministériel par exemple, qui soit à la hauteur de sa formation, de son expérience et de son parcours presque sans faute. Connaissant parfaitement là où il peut être utile sans trop s'exposer inutilement alors qu'il est droit dans ses bottes comme député-maire de Rabat, Bahraoui est d'un naturel discret, même s'il se targue ouvertement d'être un bon et brillant gestionnaire parmi une ribambelle d'incompétents.