Médias. Internet a imposé son hégémonie aux médias traditionnels. Pour maintenir le cap, les agences de presse africaines sont contraintes de se réinventer un nouveau modèle économique. par R.A L 'avènement d'Internet a imposé un nouveau rythme aux organes de presse traditionnels. Quotidiens, magazines et même agences de presse ont vu leur chiffre d'affaires et leur monopole de l'information ramollis, et se doivent dorénavant de s'adapter à cette nouvelle ère des technologies de l'information. C'est dans cette perspective, que la MAP(Agence Marocaine de Presse) a réuni, lundi 13 octobre à Casablanca, les patrons des agences de presse de l'Afrique atlantique et occidentale dans le cadre du premier Forum des agences de presse africaines sur le thème: « Les agences de presse de l'Afrique à l'ère du multimédia: Quel avenir ? ». Il était vraiment grand temps que les agences de presse du continent se posent cette question, et le forum organisé par la MAP tombait à point nommé. Car, Internet a largement remis en cause la fonction de ces agences, qui doivent ,aujourd'hui, inventer un nouveau modèle économique pour pouvoir survivre. « Les consommateurs ont la possibilité, aujourd'hui, de se connecter directement à la source, sans passer par l'agence », a souligné Mustapha Shimi, journaliste, politologue et chercheur, dans son intervention face aux patrons des agences de presse africaines. Pour lui, il est impératif pour la survie de ces agences de passer à un nouveau modèle économique dans la mesure où le marché de la demande actuel n'est plus ce qu'il était avant. « Le modèle économique n'est plus viable. Il y a un marché de la demande éclaté, un marché publicitaire étriqué. Il faut revoir la destination de l'information », a-t-il estimé. Il s'agit donc désormais, de ne pas voir Internet comme faiblesse, mais plutôt comme atout majeur, un nouveau créneau porteur de croissance. Il paraît alors évident que toute la stratégie de ces agences, ainsi que leur offre doivent être profondément revues. Selon les experts du monde des médias, l'agence de presse, malgré son statut d'entreprise publique visant l'intérêt général, doit désormais se définir comme une entreprise qui privilégie la rentabilité. Pour maintenir le cap, les agences du continent doivent miser sur une stratégie innovante, basée sur l'amélioration du contenu. Mais, pour ce faire, il faut des réformes qui donnent plus de souplesse à ces structures(réforme du cadre juridique), dépendant en grande majorité de l'Etat en matière de budget. «Les mutations actuelles imposent des réformes», renchérit Thiemo Birahim Fall, directeur général de l'APS (Agence de Presse Sénégalaise). Par ailleurs, cette première édition du forum des agences de presse de l'Afrique atlantique et de l'ouest, a été marquée par la création de la Fédération Atlantique des Agences de Presse de l'Afrique (FAAPA).