JJ Van Dongen, PDG de Philips Afrique lors de l'inauguration du Philips Community Life Center au Kenya. Après avoir lancé son centre d'innovation et de recherche pour l'Afrique au Kenya, Philips inaugure son premier «Community Life Center Solution». Une initiative que le groupe hollandais s'apprête à développer sur tout le continent, avec l'objectif de réduire la mortalité infantile. Avec ses 2,4 milliards d'habitants à l'horizon 2050, l'Afrique est devenue le champ de bataille privilégié des multinationales qui ne cessent de multiplier les investissements, afin de consolider leurs parts de marché. DNES à Nairobi (Kenya) Roland Amoussou A vec une population qui devrait atteindre 2,4 milliards d'habitants à l'horizon 2050, l'Afrique est plus que jamais au centre des intérêts des grands groupes mondiaux. Une puissance démographique en devenir, et par ricochet, un marché stratégique pour les multinationales tous secteurs confondus, qui ont compris que le continent est désormais « the place to be» pour la croissance de leur business. Ces grandes entreprises mondiales, à l'instar du géant néerlandais Royal Philips, leader en matière d'électroménager, d'équipement médical et d'éclairage, n'ont cessé de multiplier leurs investissements en Afrique ces dernières années. Comme nous vous l'annoncions dans notre précédent numéro la semaine dernière, le groupe hollandais Philips a organisé, pour la première fois «The Philips Media Tour 2014». Un événement d'envergure mondiale du 28 septembre au 3 octobre, auquel ont pris part de nombreux journalistes venant des quatre coins de la planète. «The Philips Media Tour 2014» s'est déroulé en deux étapes. Une première à Eindhoven dont Challenge, invité à cet événement, a relayé dans ses pages la semaine dernière. La seconde étape de cet événement s'est tenue au Kenya, et était exclusivement consacrée à la presse africaine. L'objectif de cette ultime étape était de permettre aux journalistes africains de prendre connaissance des tous derniers projets de Philips, déjà réalisés ou en cours de réalisation. Ainsi, après avoir lancé son premier centre d'innovation et de recherche pour le continent africain, baptisé «Africa Innovation Hub » au Kenya en mars dernier, la multinationale hollandaise a inauguré le 3 octobre à Nairobi « The Philips Community Life Center Solution », un centre de maternité complet, équipé de matériels de dernière génération Philips, situé dans la banlieue de la capitale kényane. Selon Maarten Van Herpen, le chef du département Innovation Hub de Philips, cette initiative vise à procurer une solution intégrée de soins de base pour les femmes enceintes, afin de réduire la mortalité des nouveau-nés, due à un manque de suivi de la grossesse. Une stratégie basée sur les réalités de chaque région «Aujourd'hui, la croissance démographique est exponentielle dans les marchés émergents comme l'Afrique et l'innovation peut aider à trouver des solutions durables pour les différentes couches sociales, afin d'améliorer la qualité de leur vie. Avec ce premier centre de solutions intégrées de soins de base, nous ambitionnons de répandre ce genre de modèle à travers toute l'Afrique pour faciliter l'accès aux soins de base à un grand nombre de la population», a estimé JJ Van Dongen, le directeur général de Philips Afrique. Quand on sait que les dépenses globales dans le monde entier en matière de soins de santé devraient avoisiner les 8 trillions de dollars en 2050 (selon les statistiques de Philips) et que l'Afrique devrait fournir le quart de la population mondiale à la même période (selon l'Unicef), on imagine facilement l'enjeu stratégique que représente le continent africain pour la branche HealthCare & Life Style du géant néerlandais. Cependant, la concurrence sur ce segment dans le marché africain est très féroce et surtout impitoyable. Et le groupe hollandais, présent en Afrique depuis 1905, le sait très bien. Pour mieux être au contact du marché africain, de sa diversité, et surtout de sa complexité d'une région à une autre, Philips a développé une stratégie non seulement régionale, mais aussi locale. Ainsi, chaque région de l'Afrique a sa propre équipe qui développe une stratégie basée sur les réalités locales de son marché. «Philips, au fil des années, a développé une stratégie locale bien adaptée sur ses marchés, qui, aujourd'hui, peut faire croire à un Australien qui vit à Melbourne par exemple que Philips est une entreprise australienne, ou à un Français que c'est une société française. C'est cela notre approche», expliquait Franz Van Houten, le PDG de Philips, lors de l'événement Philips Innovation Experience 2014 qui s'est tenu la semaine dernière à Eindhoven en Hollande. Concurrence impitoyable Toutefois, malgré son ancienneté sur le continent, la multinationale néerlandaise, qui a réalisé un chiffre d'affaires avoisinant les 24 milliards d'euros en 2013, doit poursuivre ses investissements pour mieux consolider son positionnement et continuer d'accroître ses parts de marché. En tous cas, ses deux plus sérieux concurrents sur le continent africain, l'Américain General Electric(GE), et l'Allemand Siemens, eux aussi, ne lésinent pas sur les moyens, afin de profiter des opportunités et du potentiel de ce marché à forte croissance. Par exemple, GE a annoncé un investissement de 2 milliards de dollars à l'horizon 2018 pour renforcer ses parts de marché en Afrique. Dans le détail, il s'agit pour l'Américain de renforcer ses activités sur le continent (fourniture d'équipements médicaux aux hôpitaux, Eclairage, Energie etc). De son côté, Siemens compte renforcer sa présence africaine. Avec l'accroissement de la population africaine, où des pays comme le Nigéria, la République Démocratique du Congo ou encore l'Ethiopie qui franchiront très rapidement la barre des 200 millions d'habitants d'ici quelque années, il faut s'attendre à ce que la demande explose en termes d'énergie, de soin de santé, d'équipements médicaux etc. Et le top management Afrique du géant néerlandais Philips, tout confiant, assure être en pôle position pour répondre à cette demande.