Les dirigeants du groupe Banques Populaires ont décidé, entre autres, de poursuivre les croissances externes pour que les filiales atteignent des parts de marché de 20%. Les filiales, ce sont des poches de rentabilité et Mohamed Benchaâboun, le président du groupe Banques Populaires (GBP), l'a bien fait savoir lorsqu'il a présenté les résultats 2008 de son groupe. Si aucune d'entre elles n'a enregistré de résultats nets négatifs, force est de constater que les activités de certaines ont quand même régressé. C'est le cas par exemple de la filiale Fondation Banque Populaire pour le micro-crédit, dont le résultat net est passé de 95,19 millions de DH à 56,01 millions, de BP Maroco-Centraficaine qui a perdu une quinzaine de millions de DH au niveau du résultat net, qui s'est installé à 17,5 millions de DH. Il y a aussi le cas de Salaf Chaabi, filiale dédiée au crédit à la consommation, dont le résultat net a baissé d'une vingtaine de millions, passant ainsi de 63,07 millions de DH à 43,84 millions. Cette baisse résulte, selon les responsables du groupe, de la constitution d'une provision. Pour améliorer ses performances, un nouveau plan de développement est en cours de préparation. «Nous allons donner les moyens financiers (augmentation de capital s'il le faut) ou humains (nouveaux recrutements) qu'il faut pour déployer une stratégie agressive pour les trois prochaines années et permettre à la filiale de se positionner de façon plus adéquate sur le marché». Le ton est donné. Benchaâboun et son équipe veulent miser sur le développement des filiales. Ils ambitionnent de les faire évoluer pour qu'elles détiennent 20% de parts de marché. Comment? Via la voie des croissances externes. L'important, c'est la logique industrielle La banque du cheval travaille sur un nombre de dossiers sur lesquels le président du groupe n'a pas voulu s'attarder. Avec la CDG par exemple, le groupe Banques Populaires étudie le projet de rapprochement de Chaâbi Leasing et de Maroc Leasing. L'autre axe de développement du groupe, qui va dans le même sens, consistera à conclure des partenariats stratégiques à travers des participations directes ou via des fonds dédiés. «Nous envisageons de prendre des participations pour apporter une valeur ajoutée au projet. Au lieu de placer de l'argent dans certains produits comme les bons du Trésor, nous le placerons à travers des fonds dédiés. Nous examinons certains projets dans ce sens», confie Benchaâboun. Certains évoquent des tractations avec d'autres offices pour que le groupe s'introduise dans leur capital. Pour l'instant, il n'en serait rien. «Nous n'avons pas d'opposition de principe mais il est important qu'il y ait une logique industrielle pour qu'on prenne des participations. L'opération avec l'OCP est unique. Nous n'avons d'ailleurs pas les moyens de concrétiser une autre opération de cette ampleur», explique Benchaâboun. Par ailleurs, le groupe compte aussi renforcer son positionnement sur ses métiers de base et se développer également à l'international. A ce sujet, la banque a opéré un redéploiement stratégique au cours de l'année dernière. Et d'ici au mois de juin, la filiale dédiée aux Marocains du Monde va boucler le programme d'extension du réseau en Europe. Un continent dont l'équipe dirigeante souhaite faire une sorte de plate-forme à l'international. Quant à l'Afrique, le développement se poursuit. Une autorisation vient d'ailleurs d'être donnée à la banque et son partenaire Attijariwafa bank pour créer un établissement détenu à parts égales entre les deux parties. Les jeux sont lancés. L'équipe, fort ambitieuse dans ses projections, se lance sur plusieurs pistes à la fois. Elle se dote d'ailleurs des moyens (augmentation de capital, lancement d'un emprunt subordonné…) qui lui seront nécessaires pour aboutir à ses fins.