L'une des premières grandes manifestations artistique et culturelle marocaines organisées en France remonte à 1985. C'était à Grenoble, Jack Lang, actuel président de l'IMA, occupait le fauteuil de la culture sous tonton Mitterrand. En 1998 est programmait l'année du Maroc, clôturée par le défilé de la garde royale le 14 juillet sur les Champs-Elysées. Avec « Le Maroc contemporain », les initiateurs marocains et français, nous convient à la découverte des mille et une facettes de ce qu'ils appellent « la Movida marocaine ». C'est vrai que depuis quelques années, la scène artistique et sociétale bouillonne. L'ère des chaînes par satellites, le web et ses réseaux sociaux, la génération facebook, ouverte sur la planète monde, y sont pour quelque chose. Le bâtiment, conçu par Jean Nouvel, s'apprête à être réquisitionné, c'est le mot, par cette manifestation. Du parvis jusqu'à la terrasse, en passant par l'auditorium Rafik Hariri, ainsi que les étages sont ouverts aux multiples formes de la création marocaine. L'ensemble sous le signe de la diversité linguistique et « ethnique » avec la bénédiction du préambule de la constitution qui évoque « une unité forgée par la convergence de ses composantes arabo-islamique, amazighe et saharo-hassanie » et « nourrie et enrichie de ses affluents africain, andalou, hébraïque et méditerranéen ». Le regretté Edmond Amran El Maleh écrivit, « je pense que la meilleure expression de la culture marocaine contemporaine, c'est la peinture. La peinture marocaine est essentielle. Elle est infiniment plus avancée, plus ouverte et plus en mesure de révéler les virtualités créatrices de la culture marocaine que la production littéraire. C'est la pièce maîtresse de ma façon de voir les choses. Je me demande parfois si je n'ai pas un œil de peintre. » Est-ce toujours le cas ? Est-ce la raison qui a poussé les initiateurs à mettre le paquet sur cette facette ? Et c'est la peinture qui fait débat sinon polémique ! Comment procéder pour présenter le panorama de la création marocaine contemporaine ? Est-ce que 80 noms, parmi les diverses générations, styles, préoccupations, résument la scène marocaine ? Dans toute approche de ce genre, à travers l'histoire artistique mondiale, on choisit, en fonction d'un concept établit. Mais toute sélection, notamment dans le domaine artistique, englobe sa part de subjectivité. A parcourir le dossier de presse, on peut dire que les commissaires se sont forcés de donner un aperçu global avec l'élimination des artistes disparus, la présentation de quelques figures de l'ancienne génération pionnière et surtout en donnant la parole aux jeunes aux expériences novatrices. La peinture côtoie la vidéo, la photo, la bande dessinée, les installations, le design mais aussi l'artisane et l'art de vivre. Des salons marocains ne sont-ils pas installés, des sortes de haltes, sur les divers niveaux du monument ? Musique, cinéma et débats De la musique, toutes les musiques, populaires, patrimoniales, classiques, modernes jusqu'à la nouvelle scène avec le rap, le hip hop, et la pop, une trentaine de concerts au programme. Côté cinéma, outre une rétrospective, le public est convié à des avant-premières. Des débats, jeudi de l'Ima, dédicaces, colloques...plancheront sur une infinité de thématiques qui hantent le Maroc d'aujourd'hui, la constitution, les médias, les droits de l'homme, la femme, la communauté juive ... Si à l'IMA c'est la facette contemporaine qui est donnée à voir, le musée du Louvre ouvre ses portes au « Maroc médiéval. Un empire de l'Afrique à l'Espagne », du 17 octobre 2014 au 19 janvier 2015, et les établissements culturels municipaux de la ville de Paris leurs espaces à l' « automne marocain ». Au long de pas moins de quatre mois, le pays du soleil, et des contrastes, est l'invité d'honneur de la ville lumière. Demandez le programme. Mohamed Ameskane Le Maroc contemporain Du 15 octobre 2014 au 25 janvier 2015 L'Institut du Monde Arabe, place Mohammed V, Paris www.imarabe.org