Environ 4,7 milliards de DH pour voir un nouveau complexe touristique et hôtelier émerger aux portes de Marrakech. C'est le nouveau méga-projet que Marrakech s'apprête à voir émerger sur son sol : le Domaine Royal Palm. Un complexe immobilier et touristique intégré dont les premiers coups de pioche viennent tout juste d'être donnés et pour lequel 400 millions d'euros (environ 4,7 milliards de DH) sont mobilisés. Ce n'est l'œuvre ni d'un consortium bancaire ni d'un conglomérat industriel, mais d'un homme, Robert Azoulay, un Marocain qui s'est consacré depuis plusieurs années, à travers son groupe CSD (Conseil Stratégie Développement), à la promotion de l'immobilier touristique de haut de gamme. Le projet Domaine Royal Palm, dont les soubassements ont été révélés la semaine dernière à la presse nationale, sur le site même du chantier à Marrakech, est assurément une très grosse opération, et pas seulement du point de vue de l'investissement colossal mobilisé. C'est aussi un programme économique qui intègre des paramètres géographiques, humains et culturels dont l'impact est évident sur une région toute entière, à commencer par les six douars dont la population vit depuis des générations sur les 250 hectares du domaine avec son cheptel et ses plantations. Concédé par l'Etat au «prix du marché» (le promoteur n'en dévoile pas le montant exact), le foncier est le point nodal de tout ce projet car il a fallu tenir compte de la composante «éviction» contenue dans le contrat de cession : indemniser toutes ces familles avant de les déloger et requalifier les terrains dont la nappe phréatique pose de sérieux problèmes à certains endroits et appelle forcément des solutions immédiates pour éviter de partir d'un pied boîteux sur le futur complexe. «Notre groupe investit beaucoup dans la gestion du problème hydrique, sans parler des deux stations d'épuration d'eau que nous serons forcés de construire», confie Robert Azoulay. Un complexe qui se veut différent Le patron de CSD imagine le Domaine Royal Palm non pas comme un ensemble résidentiel, fût-il luxueux, mais comme un espace de vie, une sorte de boule d'oasis de verdure et de fraîcheur aux portes du désert. Le domaine verra ainsi pousser 251 villas d'architecte, des hôtels à l'enseigne Beachcomber et Marriott, un Spa, plusieurs restaurants et attractions et, surtout, des services hôteliers de haut de gamme à la carte pour les résidents du complexe. Ce qu'il en coûtera pour être propriétaire dans ce nouveau havre du luxe, face aux sommets enneigés de l'Atlas ? «Nous annoncerons les prix des différents produits immobiliers lorsque nous aurons maîtrisé les paramètres qui en déterminent le mix». Décrypter ces propos dans le sens suivant : les prix de vente seront fixés et connus (probablement courant 2008) lorsque le promoteur aura une vision claire de ce que lui coûtera, au final, toute cette aventure. Car le chantier est parti pour 2010-2011, même si les premières livraisons seront possibles dès 2009. Conçue en plain-pied pour la plupart d'entre elles, les villas se déclineront en une dizaine de modèles différents, bâties toutes en un seul niveau sur des surfaces allant de 240 à 850 m2. Intégrés dans le domaine, deux hôtels luxueux - un Royal Palm Golf & Spa du groupe Beachcomber Hotels et un Marriott - feront face à un parcours de golf de 18 trous tandis qu'un village dédié au shopping et à la détente ceinturera le cœur du complexe, formé de lacs et d'espaces verts.