Abdesslem Aboudrar, président de l'Instance centrale de prévention de la corruption a présenté hier à Rabat lors d'une conférence de presse le rapport annuel de son instance. A cette occasion, Aboudrar a révélé que parmi des centaines de plaintes soumises par au ministère de la justice n'ont pas reçu de réponse ou si elles font l'objet de suivi. Il a souligné que son instance n'a pas de pouvoir de dissuasion ou d'investigation déplorant au passage le manque de moyens humains et matériels pour mener à bien sa mission, ce qui relativise son indépendance. De ce fait, l'Instance n'a pas réussi à assurer sa présence sur le plan régional comme le stipule le texte de loi portant sa création. Aboudrar a passé en revue les difficultés auxquelles il a fait et fait face à savoir l'accès à l'information soulignant que le projet de loi relatif à la création de l'Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption(ICPC) contenue dans la Constitution de 2011, est à l'étude par le gouvernement. Il a estimé que ledit projet est l'un des meilleurs outils à même de lutter contre la corruption et pourrait constituer une révolution contre la culture qui prévaut actuellement au sein des administrations pour qui toutes les informations et données leur appartiennent et par conséquent, elles divulguent ou retiennent ce qu'elles veulent estimant que le secret est la règle et la divulgation est l'exception. Pour Aboudrar l'inverse doit être la règle avec toutefois des exceptions dans l'accès à l'information qui seront régies par la loi telles que les questions relatives à la défense nationale et les informations et données concernant la sûreté de l'Etat et la souveraineté nationale. Aboudrar reste optimiste surtout que la future ICPC aura de plus larges prérogatives pour lutter contre le cancer de la corruption qui gangrène la société.