Colonne vertébrale du tourisme interne, le plan Biladi sélectionne ses quatre prochains investisseurs à travers la concession de nouvelles stations. Ils sont appelés à investir près de 1,2 milliard de DH. C'est le compte à rebours pour l'attribution de quatre nouvelles stations du Plan Biladi. Lancé ce 10 novembre 2008 par le ministère du Tourisme et de l'Artisanat, l'appel à manifestation d'intérêt devra déboucher au plus tard en mai 2009 sur l'annonce des noms des investisseurs qui seront en charge de l'aménagement, du développement et de la commercialisation de ces nouvelles zones touristiques. Cette deuxième vague du Plan Biladi, avec la crise financière internationale, n'est pas sans rappeler que la destination Maroc doit impérativement miser sur son tourisme interne, qui lui rapporte bon an mal an, 20 % des nuitées totales. Coïncidence ou pas, aux trois stations touristiques en cours d'aménagement et de développement, le tourisme interne veut se renforcer en lançant cette deuxième vague du Plan Biladi, qui a l'ambition d'atteindre 9 millions de nuitées en 2012 contre 3,2 millions en 2007. Cette opération concerne dorénavant quatre sites implantés à Marrakech, Kenitra (Mehdya), Nador (Ras El Ma) et Benslimane (lac de plaisance Oued El Maleh) et allant de 20 à 60 hectares. 300 à 450 millions de DH par station Le plan d'aménagement projette également que chacune de ces zones comprenne cinq composantes: des résidences hôtelières, des campings aux normes internationales, des résidences immobilières de promotion touristique, du résidentiel et des commerces et loisirs. Chacun des aménageurs s'engagera donc sur un programme précis incluant l'ensemble de ces données. Le coût d'investissement par station se situe entre 300 et 450 MDH avec une durée maximale de trois années pour la livraison. L'attribution des sites à des aménageurs-développeurs, qui se fera par voie d'appel d'offres, repose sur un principe de partenariat gagnant-gagnant entre le gouvernement et l'investisseur privé. En effet, ce dernier prendra en charge l'aménagement, le développement total et la gestion de la zone. En contrepartie, le gouvernement contribue au financement des infrastructures hors site. Le gouvernement met à la disposition de l'aménageur-développeur le foncier à un prix très incitatif et participe à la promotion de la zone à travers un plan marketing élaboré par l'Office national marocain du tourisme (ONMT). C'est le même principe qui a été adopté lors de la concession des trois premières stations. Ces sites ont été ainsi concédés à des aménageurs-développeurs à savoir Imi Ouadar à Agadir (mai 2008 par la Compagnie Générale Immobilière-CGI), Sidi Abed à El Jadida (juin 2008 par le Consortium maroco-koweitien de développement-CMKD) et Ifrane (avril 2008 par le CMKD). Pour autant, les opérateurs manifesteront-ils un grand intérêt pour cette deuxième phase du plan Biladi ? Mohamed Boussaid, ministre du Tourisme, qui présentait à la presse cette deuxième vague du Plan Biladi, est très optimiste. Non seulement les candidats qualifiés, dans le cadre du présent processus, risquent d'être nombreux, mais ceux qualifiés lors de la première vague peuvent concourir d'office. À cela s'ajoute la composante immobilière qui va attirer davantage les investisseurs. Pour le ministre, le jeu en vaut la chandelle. Quatre stations et des villages touristiques qui proposeront alors des vacances à la carte entre mer et montagne, notamment à la classe moyenne marocaine qui pourra, de ce fait, bénéficier de séjours à prix accessibles entre hôtels, résidences, bungalows ou bien campings de bon standing selon les saisons. Côté prix, rappelons qu'une nuitée en village de vacances ne devrait pas dépasser les 500 DH et pas plus de 150 dans les campings. Boussaid s'est fait fort de le rappeler : «le tourisme interne demeure un socle de la stratégie de développement du secteur touristique marocain, et à ce propos, il est à même de faire face à l'actuelle crise financière internationale».